C’est à un véritble playdoyer que l’on a assisté le samedi 12 mai 2012 à Touba au cours d’un point de presse animé par les éleveurs de la fédération de bétails du département. Par la voix de leur président, Karim Bamba, ils entendaient ainsi réagir à la colère des populations du Bafing qui avaient vivement protesté une semaine auparavant contre les dégâts récurrents causés par les bœufs sur les cultures champêtres. M. Bamba a demandé, presqu’a genoux, pardon aux paysans tout en reconnaissant l’action nocive de la présence massive de ces animaux sur le sol du Bafing. «Nous reconnaissons que la plupart des bouviers ne s’inscrivent pas dans l’application des clauses arrêtées avec les paysans. Des éleveurs n’arrivent pas à contrôler convenablement leur bétail. De sorte que l’on assiste à des excursions de bœufs et donc, à la destruction de plantations», a reconnu l’éleveur. Mais, il a tenu à indiquer que les éleveurs ne sont pas tous des étrangers comme le fait croire l’imagerie populaire. C’est pourquoi, il a par ailleurs invité les autochtones à s’adonner aussi à l’élevage pour aider l’Etat à résorber le déficit national en protéines animales et ainsi limiter l’importation en viande. La récupération de la filière par les autochtones pourra réduire les dégâts sur les cultures champêtres, pense-t-il. «Lors- qu’on est éleveur et cultivateur en même temps, on contrôle mieux son bétail», a estimé Karim Bamba. Soutenus par M. Sanogo (président des éleveurs de bœufs), les éleveurs de la cité de l’Arbre Céleste ont cependant recommandé la voie pacifique et administrative pour le règlement des conflits. «Evitons de nous rendre justice», ont-ils plaidé en chœur.
L’Intelligent d’Abidjan
Bayo Lynx, correspondant régional
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