Le Patriote
Le commissaire Bamba Souhalio a été sanctionné par sa hiérarchie. Il est reproché à l’officier alors en poste au District de Marcory , d’avoir érigé un barrage illégal à la rue Paul Langevin, en Zone 4. Depuis que cette sanction a été annoncée, certaines voix se lèvent pour crier à « l’injustice ». Le commissaire Bamba Souhalio n’est pas le seul à être sanctionné dans cette affaire. Le lieutenant-colonel Séka également impliqué dans l’affaire, a lui aussi écopé de la même sanction. Mais, le quotidien « Nord-Sud » dans sa parution d’hier laisse croire que la gifle administrative qu’a reçue l’officier de police s’apparente à un problème de personne. L’article qui traite de l’affaire dans ce journal présente les choses comme si le ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, a particulièrement une dent contre l’officier incriminé. « Nord-Sud » laisse insinuer que tout le malheur du commissaire Bamba Souhalio vient du fait que ses éléments auraient arrêté le ministre de l’Intérieur au barrage en question considéré « illégal » par la hiérarchie. Même si l’auteur de l’article fait visiblement de gros efforts pour ne pas imputer la responsabilité de la sanction au ministre Hamed Bakayoko, il faut reconnaitre que sa démarche le trahit. Car l’auteur de l’article, même s’il écrit que la tête du directeur général de la police est réclamée, en des termes voilés accuse le patron de la sécurité en Côte d’Ivoire d’avoir armé la main qui a frappé. Pour des motifs d’ordre personnel. Or, en réalité, il n’en est rien. Le barrage de la rue Paul Langevin situé en Zone 4 est jugé illégal par la direction de la police nationale. Le commissaire Bamba et ses hommes disent que le barrage fait partie des points de contrôle autorisés. Mais, qui plus que le Directeur de la police nationale et ses services, est mieux placé pour dire si un barrage est légal ou pas ? La réponse ne souffre d’aucune contestation. La hiérarchie reconnait que le barrage érigé à la rue Paul Langevin est illégal. Le ministre de l’Intérieur qui, depuis plusieurs mois, ne fait que parler de « tolérance zéro » au sein de la police nationale, est lui-même témoin d’un cas d’indiscipline avéré. Partout où il s’est rendu ces derniers mois, il n’a manqué aucune occasion pour dire aux policiers que les officiers seront tenus pour responsables des actes répréhensibles des éléments exerçant sous leurs ordres. Alors, comment veut-on que celui-là même qui a pris cette décision puisse laisser passer une telle occasion ? Peut-il le faire sans passer pour quelqu’un d’inconséquent ?
Du reste, que reproche-t-on au ministre Hamed Bakayoko ? D’avoir appliqué une mesure dont l’objectif principal est de mettre de l’ordre dans un corps connu pour son indiscipline ? Il faut espérer que le but de tous ceux qui s’agitent n’est pas justement de remettre en cause cette mesure disciplinaire qui ne souffre d’aucune subjectivité. Le président Alassane Ouattara a dit que l’ère de l’impunité en Côte d’Ivoire est révolue. Le ministre Hamed Bakayoko qui est l’un de ses fidèles disciples ne fait qu’appliquer cette politique. Faut-il lui en tenir rigueur ? Absolument pas. Sauf si l’on a d’autres motivations. « Nord-Sud », le journal de Méité Sindou, ferait mieux d’accompagner le premier flic ivoirien dans sa lourde et difficile mission. A moins que l’objectif inavoué des responsables du journal, dont on sait qu’ils n’apprécient pas particulièrement le ministre de l’Intérieur, ne soit de discréditer Hamed Bakayoko. Depuis quelques temps, ces personnes qui jalousent l’excellence des relations entre le ministre d’Etat et le président de l’Assemblée nationale, voudraient trouver dans des pages de journal, l’occasion d’abattre un commis de l’Etat qui, de l’avis général, fait un gros travail à la tête de son ministère.
Thiery Latt
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