Youssouf Bakayoko: « Pourquoi j’ai proclamé les résultats au Golf Hôtel »

Dans le film documentaire sur Choi, le président de la Commission électorale indépendante (Cei) a fait des révélations sur la période électorale. Youssouf Bakayoko a par exemple déclaré que le camp Gbagbo n’était pas d’accord avec les résultats du premier tour qui le donnaient en tête avec 38,04 %. Pour lui, La mouvance présidentielle (Lmp) pensait pouvoir gagner l’élection dès le premier tour. Mais finalement, Laurent Gbagbo et ses hommes ont accepté les résultats. Ils s’en contentaient, espérant ainsi faire d’une bouchée au second tour Alassane Ouattara, le candidat du Rdr, qui avait obtenu 32,07 %. Soutenu par ses alliés du Rhdp, celui-ci obtiendra au second tour 54 % des suffrages, devant son adversaire Laurent Gbagbo, crédité de 46 % des voix. Mais pour proclamer ces résultats, Youssouf Bakayoko et la Cei ont eu fort à faire. Selon lui, les partisans de l’ancien président voulaient empêcher la proclamation de ces résultats qu’ils savaient bien en leur défaveur. «Vous savez que donner les résultats au siège de la Cei n’était pas chose facile, puisque tout le monde entier a vu le comportement des pro-Gbagbo quand le porte-parole a voulu proclamer des résultats », a avoué Youssouf Bakayoko. Qui a même ajouté qu’ils risquaient, lui et ses hommes, d’être abattus par la soldatesque de Laurent Gbagbo. C’est pourquoi, l’homme a dû s’entourer de la protection des casques bleus pour se rendre à l’Hôtel du Golf où il a pu proclamer les résultats. « Il me fallait trouver un endroit sécurisé appartenant à la Côte d’Ivoire. Je savais que je ne pouvais pas aller au siège de l’Onuci. M. Choi était sous pression. Proclamer les résultats là-bas susciterait beaucoup d’interprétations. On dirait que je suis allé le faire en terre étrangère, ou que j’ai été forcé par des forces extérieures à proclamer les résultats en faveur d’un candidat contre un autre. Je suis diplomate et je sais que le siège de l’Onuci est certes en Côte d’Ivoire, mais est un domaine qui n’appartient pas à la Côte d’Ivoire. En diplomatie, on parle d’extra-territorialité. J’ai pu donc me rendre au Golf qui était un endroit bien protégé appartenant à la Côte d’Ivoire. Et comme la Rti avait été interdite de suivre la proclamation, nous avons fait appel aux chaines étrangères qui ont couvert la cérémonie», a longuement expliqué le président de la Cei dans ce documentaire.

Ouattara Abdoul Karim
L’Expression

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