Le diable viendra de l’Ouest. C’est du moins ce que semble croire le régime Ouattara, qui a décidé de renforcer la sécurité à la frontière ivoiro-libérienne.
L’information a été donnée hier jeudi 10 mai par le ministre délégué à la Défense, Paul Koffi Koffi, sur les antennes de Onuci.fm. Pour contrer les éventuelles actions de déstabilisation qui pourraient venir de cette partie du pays, les autorités ivoiriennes ont choisi d’associer leurs homologues du Liberia à la sécurisation de la frontière ivoiro-libérienne. A cet effet, a indiqué Paul Koffi Koffi, un plan conjoint impliquant les forces militaires des deux Etats est en voie d’être ficellé. Au dire du ministre délégué à la Défense, il est illusoire pour la Côte d’Ivoire d’espérer boucler toute seule la frontière ouest du pays : elle n’a ni l’effectif nécessaire, ni l’armement requis. Aussi Alassane Ouattara et Helène Johson Sirleaf ont-ils décidé de faire front contre d’éventuels déstabilisateurs en mettant ensemble leurs moyens. Le dispositif sécuritaire qui sera mis en place sera permanent et transfrontalier, autrement dit « on ira au-delà des frontières ivoiriennes, dans le territoire libérien mais aussi à l’intérieur du territoire ivoirien », a précisé le ministre. Il a ajouté que 900 soldats ivoiriens ont déjà été positionnés tout au long de la frontière pour faire barrage à toute attaque semblable à celle perpétrée dans la région de Taï, 24h après la récente visite du chef de l’Etat à l’Ouest. Outre le souci de sécurisation de l’Ouest, le ministre est revenu sur les évasions répétées des prisons, ayant entraîné le limogeage des régisseurs de la Maca (Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan) et de la prison d’Agboville. Selon lui, ces évasions successives sont à mettre au compte « des maladresses des surveillants des prisons », mais elles sont aussi dues au fait que ceux-ci ne sont pas armés, en raison de l’embargo sur les armes imposées à la Côte d’Ivoire. Il a promis que des équipements seront achetés pour renforcer la capacité des agents pénitentiaires. Paul Koffi Koffi a par ailleurs indiqué que les gendarmes et l’armée vont désormais venir en renfort à ces agents pénitentiaires pour la surveillance des prisons. S’agissant de la situation politique au Mali, il a fait savoir que la Cedeao n’écarte pas la possibilité d’y déployer 3000 éléments, dont un bataillon de soldats ivoiriens.
Assane NIADA
L’Inter
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