Insécurité, Évasion des prisons, Laxisme: Ouattara va couper des têtes aujourd’hui
Source: L’inter
Après un séjour de plus d’une semaine en France, le président Alassane Ouattara est de retour en Côte d’Ivoire depuis hier mardi 8 mai.
A sa descente d’avion, il a eu droit aux honneurs militaires, avant de s’adresser aux journalistes au salon d’honneur. Adresse dans laquelle il a annoncé qu’il prendra des sanctions contre les personnes qui ont trempé dans les évasions de prisonniers à Agboville et à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA). On devinait aisément que le président de la République n’était pas content, à sa descente d’avion. Tout le long du tapis rouge jusqu’à l’entrée du salon d’honneur, il ne faisait que s’entretenir avec son Premier ministre, Kouadio Ahoussou Jeannot. On avait parfois l’impression que le chef de l’État faisait l’effort de dissimuler son mécontentement. Il ne faisait plus très attention aux honneurs qui lui étaient rendus, concentré qu’il était sur les échanges avec le chef du gouvernement. Une fois à l’intérieur de la salle, il reçoit successivement des ministres dont celui des Affaires étrangères. Puis, vient le tour des généraux de l’armée ivoirienne. Le chef d’État-major général (CEMAG) des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), Soumaïla Bakayoko, le Commandant supérieur de la Gendarmerie, Kouassi Gervais, et le Directeur général de la Police nationale, Bredou M’Bia entrent dans la salle. Ils y rejoignent le Premier ministre, le ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko et le ministre délégué à la Défense détaché auprès du président de la République, Koffi Koffi Paul. Les échanges durent près de 40mn. Rien n’a filtré, mais la rencontre a dû être difficile pour les généraux. Après une quinzaine de minutes d’échange, Hamed Bakayoko est sorti de la salle pour imposer le silence aux ministres et autres conseillers qui causaient dans le hall du salon d’honneur. On le sentait également crispé. Quand, après 40mn, les généraux sortent de la salle, ils ont le profil bas. Sans même regarder qui que ce soit, ils quittent les lieux. C’est le Président lui-même, au cours de la conférence de presse qu’il a animée, qui a levé un coin du voile sur la nature et le contenu des échanges avec les gradés. « Ce qui s’est passé est totalement inadmissible. J’ai décidé de prendre des sanctions et elles vous seront communiquées demain matin (NDLR:aujourd’hui). Il faut que les Ivoiriens vivent en paix et que la sécurité soit renforcée partout y compris dans les prisons. Ces personnes n’ont pas fait leur travail, elles seront sanctionnées et de manière immédiate. C’est la décision que je viens de prendre avec le Premier ministre, chef du gouvernement et les généraux que j’ai reçus », a déclaré le président Ouattara. Qui a ajouté que « les mesures seront prises pour débarrasser les prisons des complices et des coupables de ce genre d’acte ». Il est d’autant plus consterné qu’il estime qu’avec la rénovation des prisons, techniquement, il est difficile pour des prisonniers de s’échapper sans complicité. Et il compte frapper fort pour mettre fin à ce genre d’initiative. « Ce sont des prisons modernes, les plus modernes par rapport aux pays africains. Je voulais que les prisonniers, qui ont des droits, soient dans de bonnes conditions. Mais nous ne pouvons accepter que des personnes, qui ont été condamnées par la loi, puissent avoir l’opportunité de s’échapper. Fort heureusement, la plupart a été rattrapée mais c’est le signal que cela a donné que je n’admets pas. Des décisions ont été prises et elles seront appliquées demain matin (NDLR:aujourd’hui) », a-t-il menacé. Qui sont ceux qui payeront pour ces évasions ? On le saura aujourd’hui.
Y.DOUMBIA
ENCADRE: Ouattara : « Le départ de Sarkozy ne changera rien ! »
C’est vrai qu’il entretient des relations très étroites avec le président battu aux élections présidentielles françaises, Nicolas Sarkozy. Le président Ouattara a témoigné sa solidarité à son ami Sarkozy, en lui rendant visite à l’Élysée, le lundi 6 mai dernier. Pour lui, c’est un geste de réconfort d’un ami à un ami ; geste qui n’aura aucun impact négatif, selon lui, sur la relation entre la France et la Côte d’Ivoire. « Ça été un bon réconfort pour lui comme pour moi. L’amitié en Afrique est quelque chose de sacré. C’est en ces moments que les amis apprécient le vrai sens de l’amitié », a-t-il confié à la presse. Pour Ouattara, la Côte d’Ivoire entretient des relations historiques et fortes avec l’ancienne puissance coloniale ; une manière pour lui de dire qu’elles transcendent les amitiés. D’ailleurs, a-t-il soutenu, le changement de régime en France n’aura pas de conséquence fâcheuse sur ces relations. « Le changement de président en France ne changera rien à cette excellente relation. D’ailleurs, c’est le message que nous avons échangé, le président élu François Hollande et moi-même », a-t-il fait savoir, avant d’ajouter que « notre volonté commune, c’est de renforcer les liens de coopération entre nos deux pays et de mettre en œuvre les accords de partenariat de défense que nous avons signés ».
Y. DOUMBIA
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