Charles ONANA à Bruxelles (Begique), c’était simplement phénoménal
Le samedi 28 avril 2012, le Mouvement pour la Renaissance de l’Afrique (MORAf) et le Cercle des Etudiants Congolais de l’Université Libre de Bruxelles (CECK, ULB) ont organisé la conférence- dédicace du journaliste Charles ONANA, intitulé :
« Côte d’Ivoire : Le coup d’Etat ».
La conférence a débuté à 14h20 à la salle DC2-206 du campus Solbosch de l’Université Libre de Bruxelles.
M. Olivier Fado, vice-président du MORAf, assurait le rôle de modérateur.
De prime abord, il est revenu à Tapé Groubéra et à Eddy Mubiala, respectivement président du MORAF et du CECK d’adresser, au nom de leur structure respective, la bienvenue au conférencier et à la nombreuse assistance composée d’Africains et d’Européens, dont certains sont venus d’Allemagne et de France, sans oublier de presque toutes les grandes villes de Belgique (Bruxelles, Liège, Gand, Anvers, etc.).
Par la suite, M. Moise Essoh, journaliste, ancien rédacteur en chef de l’émission « Sous l’Arbre à Palabres » de Radio Campus à Université libre de Bruxelles, a fait une analyse critique de l’œuvre en question. M.Essoh a décortiqué la trame de l’ouvrage, les liens entre les crises rwandaise et ivoirienne, la responsabilité des puissances internationales, notamment de l’ONU, mais aussi des personnes comme celui de Nicolas Sarkozy dans ce coup d’Etat.
C’est autour de 15h que M. Charles Onana a pris la parole. D’abord, il a remercié la direction de l’ULB qui a accepté la tenue de cette conférence car dira-il « l’université doit continuer de permettre le débat contradictoire, source de son essence ». Ensuite, dans un langage clair et précis le conférencier a, de manière pédagogique, « instruit » l’assistance sur les liens entre le génocide au Rwanda en 1994, l’invasion de la République Démocratique du Congo par le Rwanda en 1998 et la crise en Côte d’Ivoire en 2002 qui s’est finalement soldée par le coup d’Etat contre le président Laurent Gbagbo le 11 avril 2011 sous la conduite de Nicolas Sarkozy.
La crise ivoirienne, dira M. Onana, ne faisait pas, au départ partie de son investigation. Mais ce qui l’a intrigué, puis guidé est le consensus opéré, singulièrement, par toute la presse française. Cela paraissait bizarre et en contradiction de ce qui est enseigné dans le métier de journalisme. En effet, dira-t-il, de manière unanime, cette presse affirmait, sans preuve, que le président Gbagbo était un dictateur et qu’il ne respectait jamais sa parole. Ces propos rapportés par la presse étaient, en réalité, ceux des politiques français. D’autre part, le président Gbagbo était aussi considéré, sans preuve, comme le coupable tout désigné de la disparition d’André Kieffer. Cependant, aucun journaliste français ne voulait en savoir davantage sur la mort des huit soldats français morts lors du bombardement de Bouaké en 2004. Outre ces points, M. Onana, il a ouvert une brèche sur le chouchou de la communauté internationale : Alassane Dramane Ouattara. Ainsi, dira M. Onana : « au cours mes investigations, j’ai découvert que M. Ouattara possédait deux actes de naissance ».
Il ajoutera que « (…) M. Ouattara qui affirme avoir fait ses primaires en Côte d’Ivoire. Mais, jusqu’à ce jour, M. Ouattara est incapable de donner exactement le nom de cette école primaire, ainsi que le nom d’un seul condisciple ».
Il terminera en disant que « M. Ouattara, après son baccalauréat était inscrit sur la liste des étudiants voltaïques (devenus Burkina Faso). (…) et lorsqu’il est entré au FMI, les Américains ont mentionné qu’il était de nationalité voltaïque. Quand on sait que les Américains sont très pointilleux et ne peuvent attribuer par complaisance une nationalité à quelqu’un ».
De 16h35 à 17h45, sans faux-fuyant, M. Onana a échangé avec le public en répondu aux différentes questions de l’assistance.
À titre d’exemple, une personne voulait savoir « quelles étaient les fautes commises par le président Gbagbo pour qu’il fasse l’objet de tant de persécution de la part de la France ? »
M. Onana a identifié trois « péchés » :
Le premier, c’est la rupture que le président Gbagbo a incarné, contrairement, à ses prédécesseurs que sont Houphouët, Bédié et Guei vis-à-vis de Paris de ne pas soumettre préalablement la liste des ses ministres avant leur nomination.
Le deuxième est son refus (celui de M. Gbagbo), lors de son exil en France de 1982 à 1988, de faire partie des « cercles ou clubs parrainés » par les responsables politiques français conduisant souvent aux réseaux occultes de la Françafrique.
Le troisième est la non-acceptation par les Gaullistes du rôle d’opposant au président Houphouët- considéré comme le « sage » d’Afrique- que fut M. Gbagbo.
« M. Onana, pensez-vous que la guerre en Côte d’Ivoire après les élections était évitable ? » M. Onana répondra que ce serait naïf de le croire car dira-t-il « la tête du président Gbagbo ne plaisait pas à l’Elysée et tout devrait être mis en œuvre pour obtenir son départ ».
Enfin, de 17h45 à 19h15, le conférencier s’est soumis à la dédicace de son œuvre, un livre qui fut acheté comme de petits pains par une assistance désireuse d’apprendre beaucoup plus sur la crise ivoirienne.
Et c’est par un drink final que la conférence-dédicace s’est terminée.
En conclusion, on retiendra : Onana était attendu, Onana est venu et a convaincu toute une assistance satisfaite. Elle a compris les ressorts de la crise ivoirienne et la part d’ombre de cette crise.
ONANA était tout simplement pertinent et pédagogue!
P.S : Avant la conférence proprement dite, M. ONANA a pris part à l’émission Africa Jamaa de la Radio Air Libre à Bruxelles. Une émission interactive où des journalistes et auditeurs ont questionné l’auteur du « Côte d’Ivoire : Le coup d’Etat » sur la qualité de son travail journalistique, notamment sur les crises au Rwanda, au Darfour, à l’est du Congo Démocratique et en Côte-d’Ivoire.
Compte-rendu spécial par Tapé GROUBERA
Les commentaires sont fermés.