Du 21 au 24 avril prochain, le Chef de l’Etat entreprendra une visite officielle dans les régions du Tonkpi, du Guémon et du Cavally. Les populations font l’état des lieux.
A quelques jours de l’arrivée du président de la République Alassane Outtara, à l’Ouest, c’est l’effervescence. Toutes les couches sociales du Tonkpi se mobilisent et multiplient les rencontres pour l’accueillir. S’agissant de la mobilisation, les jeunes de la région du Tonkpi disent être confiant pour rendre un vibrant hommage au Chef de l’Etat et à sa délégation. « La jeunesse du Tonkpi est mobilisée parce que le président Ouattara est le président de tous les Ivoiriens », a rassuré Touré Ousmane Junior, président du collectif des leaders de jeunesse de la région du Tonkpi. Autant la mobilisation est grande, autant les populations attendent beaucoup de cette visite du chef de l’Etat car, les difficultés sont diverses. Au nom des composantes de son collectif à savoir Alliance des jeunes de l’Ouest montagneux, AFIBAM (Action des filles battantes de Man), JUDPCI (Jeunesse Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire) – vision Guéi Robert, JMFA (Jeunesse du Mouvement des forces d’avenir) ainsi que d’autres associations de jeunesse du Tonkpi, le président Touré Ousmane Junior a égrené le chapelet des préoccupations de la jeunesse. « Man est une ville sinistrée qui a vécu trois crises », a-t-il précisé. Manque de développement et de financement des projets, manque d’infrastructures sanitaires et de produits pharmaceutiques, problème d’adduction d’eau et de chômage, absence d’usines et d’industries pour occuper la jeunesse, problème de règlement des factures d’électricité et la question sécuritaire, absence de voiries, surpopulation dans les salles de classes, cherté de la vie, etc. sont entre autres, souligne Touré Ousmane Junior, la pierre d’achoppement de l’essor socioéconomique de la région du Tonkpi. A en croire Diomandé Mariam, présidente de l’AFIBAM, la gent féminine est la couche sociale qui a le plus souffert de la crise ivoirienne. Fort de cela, elle a fait savoir que les attentes des femmes de Man sont énormes. Diomandé Mariam a insisté sur l’insertion des jeunes filles déscolarisées et le financement des projets-femmes. « Nous voulons unir nos voix à celle de nos autorités pour porter nos doléances au Chef de l’Etat », a commenté la présidente de l’AFIBAM. En marge du protocole d’accueil, il y aura, a-t-on appris, ‘’Les Amazones’’. Une union de dix (10) femmes, qui au moyen de castagnettes et autres instruments de musique traditionnelle, donneront de la voix pour accueillir le Chef de l’Etat Ivoirien. Depuis l’annonce de la visite d’Etat, le profilage d’1,5 km de routes – partant de la préfecture à la place de la paix (au centre ville) a été confié à l’entreprise ivoirienne, Watsgroup, dans le cadre du projet PUIUR ( Projet d’urgence des infrastructures urbaines). Et cette entreprise travaille d’arrachepied et tenir le délai à elle imparti, pour achever les travaux de bitumage de ce tronçon. « Nous avons débuté les travaux en septembre 2011 suite à un appel d’offres. Puis, ils ont été arrêtés en décembre pour avenant non signé. C’est-à-dire pour la réévaluation des quantités des produits du chantier. Depuis le 15 mars 2012, les travaux ont repris et ce sont une cinquantaine d’employés qui s’activent de jours comme de nuits », a expliqué Coulibaly Beh, chef de chantier de Watsgroup à Man. « Nous pourrons tenir le délai puisque nous sommes en ce moment à la phase d’imprégnation. Après, ce sera celle du bitumage qui durera cinq (5) jours (Ndlr à compter du samedi 14 avril 2012)», a-t-il rassuré. L’autre versant de la voie, qui part du Stade Léon Robert au corridor débouchant sur la route de Biankouma, quant à lui a été remis à l’entreprise EKDS. Selon le Sous-préfet central de Man, Kroko Bony, l’administrateur civil, officiant à Man depuis 2009, la joie est grande au sein des populations autochtones, allogènes et étrangères. « Les rues sont en chantier. C’est l’effervescence dans tous les coins de rue », a-t-il affirmé. Pour lui, l’urgence reste les conditions de la paix pour la renaissance et le développement de Man. « Je suis en contact avec les populations pour les sensibiliser et les mobiliser pour accueillir le Chef de l’Etat dans de bonnes conditions », a-t-il fait savoir.
Patrick Krou, envoyé spécial à Man
Encadré
Anne Oulotto invite les populations à réserver un accueil chaleureux au Président Alassane Ouattara
La ministre de la salubrité, originaire du district des montagnes a invité le 17 Avril 2012, au cours d’une conférence de presse, les fils et filles de la région du Cavally et du Guémon à œuvrer pour une organisation réussie de la visite du Président de la République. Pour Anne Désirée Oulotto, la visite du Président de la République est « un évènement extrêmement important ». Puisqu’elle intervient après la crise postélectorale au cours de laquelle, l’Ouest a payé un lourd tribut au plan humain, infrastructures, administratif et social. «L’enjeu est de taille parce que vous savez que pour le gouvernement et pour le président de la République, le premier défi à relever est celui de la réconciliation nationale. Sans réconciliation, nous ne pouvons absolument rien faire dans ce pays. Sans réconciliation ne pouvons pas relever les défis du développement. Sans réconciliation nationale, nous ne pouvons pas avoir de paix. La paix est un élément incontournable et ne peut être obtenu que par la réconciliation des fils et filles de nos régions », a-t-elle souligné. Avant d’inviter les wè à réserver un accueil chaleureux au Président de la République. A la question de savoir si les dispositions sécuritaires ont été prises pour une visite sans heurt, la ministre de la salubrité, par ailleurs, député de Toulepleu a fait savoir que cette visite est avant tout, une aubaine parce que les populations seront face à leur Président. Ce serait donc une occasion de lui soumettre toutes leurs doléances. Mais pour la situation sécuritaire de l’Ouest, précise-t-elle, il faudra relativiser : «C’est vrai que je lis dans la presse comme vous que la zone frontalière de Taï à Zouan Hounien en passant par Toulepleu présente de gros risques par rapport à d’éventuelles agressions venant du Libéria voisin et aussi des information sur l’activité des coupeurs de route… C’est vrai que toutes ses informations peuvent, à la limite, effrayer les populations, mais je pense qu’il faut ramener les choses à leur juste valeur. En tout cas, pour ce qui est de Toulepleu, nous y allons chaque mois depuis l’année dernière sans jamais avoir été inquiétée. Je crois qu’il faut relativiser les choses et éviter de dire des choses qui ne sont pas, en réalité. (…) Je voudrais vous rassurer que la situation sécuritaire n’est pas pire qu’ailleurs en Côte d’Ivoire. On y mange, on y dort».
K.H
L’Intelligent d’Abidjan
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