Source: L’intelligent d’Abidjan
Fourniture de l’électricité Pour faire face aux nombreux délestages L’Etat ivoirien appelé à être plus vigilant et rigoureux
Lorsque les anciennes autorités avaient voulu voir clair, dans les relations entre l’Etat ivoirien et la Cie, certaines langues y avaient perçu un acharnement contre le groupe Bouygues et surtout contre le Président Alassane Ouattara, qui avait été l’artisan de la privatisation de l’EECI et de la concession du service public de l’électricité au groupe Bouygues. La défense des intérêts de la Côte d’Ivoire étant, quoi qu’on dise, au cœur des préoccupations du Président Alassane Ouattara, des membres de son entourage s’interrogent de plus sur l’opportunité d’opérer un meilleur contrôle, et une relecture des clauses de la concession. En apparence, l’affaire paraît simple : l’Etat ivoirien, ou des privés produisent l’énergie et l’électricité, l’Etat ivoirien assure le transport. En contrepartie, la CIE assure la distribution, la vente, l’entretien et la maintenance pour le compte de l’Etat. La CIE, à travers le contrat d’affermage, fonctionne donc comme une sorte de banque et de caisse, qui récupère de l’argent pour son propre compte et également pour le compte de l’Etat. Les factures encaissées permettent de payer sur la base des calculs et ristournes, les charges d’exploitation et salaires de la CIE. Sur la base des parts de l’Etat, et sous le contrôle des structures de l’état ivoirien, la CIE assure les dépenses d’entretien des infrastructures, et de transport de l’électricité. C’est comme si pour le carburant, l’Etat ivoirien décidait de confier l’exclusivité de la distribution à un seul opérateur, comme il l’a fait pour le Guichet unique automobile, l’eau et l’électricité. Dans le contrat, ce qui dérange les non-initiés, c’est le sentiment que l’Etat n’intervenant pas dans la gestion au quotidien de la CIE, cette entreprise, peut avoir la possibilité de présenter des résultats financiers complaisants aux autorités ivoiriennes, ou des stratégies de financement non rentables. Avec l’ancien régime, le contrôle exercé par l’Anare, la Sopie et la Sogepie semblait permettre de suivre à la lettre ce qui se passait. Toutefois, les conflits de personnes, ainsi que les suspicions ont ouvert la voie à une absence de vision et d’anticipation, qui ont conduit aux délestages au cours des années 2009, 2010 et même ces deux dernières années. Jusqu’à ce jour, dans l’attente de la construction d’une centrale thermique, à coup de centaine de milliards, une turbine de la 3ème centrale Ciprel est encore hors d’usage, malgré les engagements pris et les instructions qui avaient été données pour la commande des pièces de rechange et la maintenance. Les amitiés et les relations du président de la République, ne sont pas au-dessus des intérêts de la Côte d’Ivoire, ainsi que du serment prêté par SEM Alassane Ouattara. La première personne, qui le dira, et qui en est convaincu est bien Alassane Ouattara. C’est ainsi que depuis peu, de hauts responsables et collaborateurs du chef de l’Etat s’intéressent de plus en plus, à la question de l’électricité et de l’énergie. Les délestages récurrents, les pannes sur le réseau, sont très mal perçus. Le ministre Adama Toungara et ses collaborateurs, qui ne nourrissent aucun complexe dans la défense des intérêts de l’Etat semblent, apprend-on, déterminés à voir bien clair dans ce qui ce passe. La même préoccupation est exprimée au sujet de la production et de la distribution de l’eau. En dépit des efforts faits pour accroître, les investissements, des voix s’élèvent pour souhaiter un examen loyal, franc et sincère des rapports entre l’Etat et le concessionnaire. Il est vrai que les anciennes autorités ivoiriennes , ont pu être guidées par un nationalisme de mauvais aloi ; qu’elles ont à tort, voulu découvrir des deals secrets entre Alassane Ouattara et le groupe Bouygues au détriment de la Côte d’Ivoire ; il est également vrai que l’ancien régime a oublié que, durant plusieurs années, la Côte d’Ivoire a été à l’abri des problèmes de fournitures en électricité ; toutefois, ces attitudes souvent peu responsables de la part des anciennes autorités ne peuvent nullement empêcher le chef de l’Etat , et plus précisément le Ministre Adama Toungara chargé de ce secteur stratégique, de demander à examiner et contrôler dans les moindres détails, ce qui se passe au niveau de la gestion du secteur de l’électricité en Côte d’Ivoire. Nous y reviendrons.
Charles Kouassi
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