Noix de cajou La fraude tue la filière anacarde

PCA ARECA

Le directeur de cabinet du ministre de l’Agriculture, M. Coulibaly Siaka, a estimé samedi, lors de la cérémonie de lancement de la campagne de la noix de cajou à Bondoukou à plus de 100.000 T de noix de cajou convoyées frauduleusement dans les pays frontaliers depuis 2001.
Selon le représentant du ministre, ces tonnes de noix de cajou représentent plusieurs milliards de FCFA de perte pour le pays et constituent un manque à gagner pour chacun des producteurs.

« C’est avec cet argent que le gouvernement doit faire les infrastructures routières, construire des écoles et trouver des emplois pour les jeunes », a indiqué M. Coulibaly Siaka.

La veille, le préfet de la région du Gontougo, préfet du département de Bondoukou, M. Germain Goun François a déclaré que l’Etat a perdu plus de 65 milliards de francs CFA en 2011 à cause de l’exportation frauduleuse des noix de cajou par les frontières Nord et Est du pays.

Face à cette situation alarmante, l’Autorité de régulation des filières coton et anacarde (ARECA) a organisé, vendredi, un atelier de sensibilisation des acteurs sur le thème « Porosité des frontières et exportations frauduleuses des noix de cajou ».

Les acteurs de la filière ont identifié, à cette occasion, les causes de la fuite de la noix et mesuré l’impact sur la filière et l’économie nationale, en vue de proposer des solutions adéquates.

Les causes de cette exportation frauduleuse sont, entre autres, les conditions de commercialisation interne, le prix d’achat bord champ de la noix de cajou, les tracasseries routières, la dégradation des infrastructures routières, le coût élevé du transport et la faible capacité nationale de transformation de la production ivoirienne.

Au terme de l’atelier, les recommandations portant notamment sur la création des brigades mixtes de contrôle des frontières, la sensibilisation des forces de sécurité à plus de rigueur dans leur travail, la population des zones frontalières et les autorités administratives sur les impacts négatifs de la fraude ont été relevées.

L’installation d’unités de transformation dans les zones frontalières, le développement d’un marché de consommation nationale des produits de l’anacarde, le recensement et l’agrément des acheteurs de la filière et l’étude comparative des coûts bord-champs au Ghana et en Côte d’Ivoire, ont été également préconisés par les participants à l’atelier qui a aussi mis l’accent sur la sensibilisation et les sanctions dans le secteur.

Selon le président du conseil d’administration (PCA) de l’Autorité de régulation du coton et de l’anacarde (ARECA), M. Bamba Mamadou, la ville de Bondoukou a été choisie car elle enregistre 25% de la production nationale de noix de cajou et se trouve confrontée de « plus en plus à une montée de l’exportation frauduleuse de l’anacarde ».

Aussi, le préfet a-t-il assuré les participants de la ferme volonté du gouvernement de mettre fin à ces pratiques frauduleuses qui fragilisent l’économie ivoirienne. Ainsi, M. Germain Goun les a exhortés « à avoir le courage de crever l’abcès pour connaître les raisons de ces pratiques malveillantes, en vue d’y trouver des solutions efficientes ».

AIP

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