ABIDJAN – Les cérémonies itinérantes de dépôt volontaires d’armes de guerre par les ex-combattants se poursuivent à travers le pays, sous la houlette de la Commission nationale de lutte contre les armes légères et de petit calibre ( COM NAT-ALPC).
Dans des communes d’Abidjan à l’exemple d’Attécoubé, d’Abobo, d’Adjamé et de Yopougon, plusieurs centaines de jeunes ont répondu à l’appel des autorités, en déposant sans pression un stock important d’armes et de munitions utilisées pendant les affrontements liés à la crise post-électorale.
« A ce jour, 2 000 ex-combattants ont déposé volontairement 1 300 armes et plus de 50 000 munitions », a précisé le secrétaire de la sous-commission Opération-Sécurité de la COMNAT-ALPC, le commissaire de police Léon Djokouéhi.
« Les opérations de dépôt d’armes lancées dans différentes localités donnent des résultats encourageants. Toutefois, nous ne serons totalement satisfaits que lorsqu’il n’y aura plus d’armes détenues illégalement », a estimé le commissaire.
Pour des résultats plus efficients, la commission a récemment mis le cap sur les villes de l’intérieur du pays, notamment les localités du sud-ouest du pays que sont San Pedro, Soubré et Méagui.
L’opération itinérante de dépôt d’armes devrait par la suite se déporter à l’extrême ouest du pays (les régions de Duékoué, Bangolo, Guiglo, Toulepleu), une zone qui a payé un lourd tribut à la crise ivoirienne en raison de la violence des belligérances.
SE RAPPROCHER DES DÉTENTEURS D’ARMES
Nous voulons aller partout où il y a encore les armes cachées. Nous voulons être le plus proche possible des détenteurs illégaux de ces armes afin de les mettre en confiance et les convaincre de nous les remettre », a expliqué le commissaire Léon Djokouéhi.
« C’est le moment de les déposer, et ceux qui le feront ne seront pas poursuivis », a assuré l’officier, précisant qu’après la phase de dépôt libre et volontaire, une autre phase pourrait intervenir.
Pour celui-ci, les armes doivent être désormais entre les mains des seuls professionnels.
« Ceux qui ne déposent pas volontairement les armes et munitions qu’ils détiennent illégalement risquent d’être désarmés de force et pourraient subir la rigueur de la loi », a-t-il alors averti.
L’opération de dépôt volontaire d’armes qui vise à pacifier le pays obtient le soutien et le partenariat de plusieurs structures et organismes dont notamment la Coopération allemande et l’ONU.
Lors d’une rencontre avec la presse, le porte-parole de l’Opération des Nations-Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) Hamadoun Touré a exprimé la satisfecit de la structure onusienne au regard du rythme de dépôt.
« L’ONUCI enregistre un rythme encourageant de dépôt d’armes, même si des progrès restent encore à faire », a-t-il déclaré.
DÉBARRASSER LE PAYS DES ARMES DANGEREUSES
M. Touré a par ailleurs fait état de la poursuite de la mission de mise en sûreté des populations attribuée à l’ONU, à travers d’autres activités menées pour débarrasser le pays des armes dangereuses et illégales.
« L’équipe de dépollution des bombes et munitions non explosées continue ses activités sur l’ensemble du territoire », a énoncé Hamadoun Touré.
« Très prochainement, nous mettrons à la disposition des populations un numéro vert qu’elles pourront contacter pour alerter sur la présence de tels objets qui ont fait récemment des blessés parmi de jeunes enfants qui jouaient avec des engins non explosés », a souligné le porte-parole de l’ONUCI.
La prolifération et la circulation illégales des armes se sont accentuées en Côte d’Ivoire après les affrontements armés occasionnés par des crises socio-politiques successives, avec en prime la crise post-électorale.
Pour juguler le fléau qui a pris des proportions « alarmantes », le gouvernement ivoirien a mis en place une Commission nationale de lutte qui bénéficie de l’appui de plusieurs organismes dont l’ONU. Fin
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