Justic Arrestation de Me Rodrigue Dadjé, avocat de Simone Gbagbo et de Nizzar Dalloul
Les Avocats assiègent la DST, le patron des lieux les dribble
L’avocat Ivoirien Rodrigue Dadjé a été arrêté à l’aéroport d’Abidjan et écroué à la Direction de la Surveillance du Territoire (DST) le jeudi 29 mars 2012. Il venait de Paris via Accra. Huit jours après (le vendredi 6 avril 2012), les Avocats du barreau ivoirien se sont donné rendez-vous dans les locaux de la DST sis à Cocody. Ils étaient plus de cinquante venus se constituer Avocats de leur confrère dont ils n’ont aucune nouvelle, selon eux, depuis qu’il a été arrêté. Le premier responsable des lieux, le directeur général Diomandé Inza n’a pas voulun’était pas au rendez-vous. Il les laissera dans la cour quelques minutes seulement après leur entrée. A la recherche d’un interlocuteur, c’est finalement le sous-directeur Koffi Clément qui les reçoit avec à leur tête Coulibaly Mathias, président des jeunes avocats d’Afrique de l’Ouest et Me Abié Modeste. Dans le point de la rencontre qu’ils ont fait par la suite, il ressort que la DST exige des Avocats, des lettres de constitution, étant donné qu’ils sont venus se constituer Avocats de leur confrère. Sur ce, les Avocats décident de retourner chez eux en se donnant rendez-vous mardi prochain pour dégager la conduite à tenir face à ce qu’ils ont qualifié de ‘’violation des droits élémentaires d’un citoyen’’. En fait, ce que réclament les avocats, c’est d’avoir simplement accès à leur client (Me Dadjé, ndlr) comme le veut, selon l’un d’eux que nous avons interrogé, le code de procédure en la matière notamment l’article 76. En substance, cet article veut que tout individu arrêté ait droit à une assistance juridique. Pour Me Dadjé Rodrigue, ce n’est pas encore le cas ainsi que le confirment les Avocats interrogés sur place. Pour eux, il ne s’agit pas encore du débat de fonds sur ce qu’on pourrait reprocher à leur client. Ils dénoncent la forme même de l’arrestation et l’interdiction de rencontrer et d’échanger avec Me Dadjé Rodrigue. Mais si l’on en croit quelques confidences, les Avocats auront encore fort à faire. Au cours d’une rencontre antérieure qu’il aurait eue avec des avocats, le directeur général de la DST aurait indiqué à ses interlocuteurs qu’un détenu à la DST n’a pas droit à un Avocat. ‘’Sur ce sujet, le bâtonnier a demandé au directeur de produire la disposition légale qui lui permet d’affirmer cela. Il n’a pas été à mesure de le faire. En réalité, il n’en existe pas. Mais la DST se comporte comme une structure au-dessus de toutes les autres institutions de police alors qu’elle n’est qu’une sous-direction de la police criminelle selon les textes’’, rétorque pour sa part Me Abié Modeste. Me Dadjé Rodrigue était jusqu’à la chute de l’ancien régime l’un des conseils de l’ex-première dame Simone Gbagbo, dans l’affaire Kieffer. Il a été également l’avocat de Nizar Dalloul de Comium.
S. Débailly
L’Intelligent d’Abidjan
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