Chaque fois que des témoins doivent être entendus au tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau, il faut s’attendre à de nouvelles révélations. Hier mardi 3 avril à la barre, un ancien cadre du Fonds de garantie des coopératives de la filière café-cacao (FGCCC) a dû lâcher le morceau.
Un appui de l’Union Européenne chiffré à 7,5 milliards de francs CFA, a été détourné par les dirigeants de la filière. Le procureur de la République en charge du dossier a révélé l’existence d’un courrier de cette institution européenne qui confirme ce fait.
Dans ce document, il ressort que l’UE est montée au créneau pour dénoncer la mauvaise utilisation de cette forte somme d’argent destinée à financier les coopératives agricoles. Cette institution a donc exigé des responsables du FGCCC que ce fonds soit mis en indisponibilité, c’est-à-dire qu’il soit gelé en attendant de voir un peu plus clair dans cette gestion. Autre institution à avoir réagi devant les dysfonctionnement du FGCCC, la Commission de l’UEMOA.
Le niveau trop faible des activités et des produits générés qui ne permettent pas de couvrir les coûts de fonctionnement de l’établissement et mettent en cause sa viabilité ; de graves lacunes dans le suivi des recouvrements, en dépit d’un renforcement des procédures opérationnelles ; l’absence de renouvellement des administrateurs après deux ans, c’est-à-dire avant le 27 août 2003 ; le défaut de cohésion et l’insuffisance de l’information qui empêchent le Conseil d’Administration de jouer à plein son rôle ; la non-conformité du contrôle interne à la circulaire de la Commission Bancaire du 23 juin 2003 ; la valeur trop médiocre des règles comptables appliquées aux risques, sont entres autres irrégularités de gestion constatées et qui ont conduit la Commission bancaire de l’UEMOA à appliquer des sanctions à l’encontre du FGCCC.
Bertrand GUEU
L’Inter 04/04/2012
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