Violences politiques: La société civile recommande des sanctions sévères

Diarrassouba Aboubacar a représenté le Chef de l’état. Diarrassouba Aboubacar a représenté le Chef de l’état. Créer un Observatoire indépendant sur les violences politiques et prendre des sanctions sévères pouvant aller jusqu’à l’interdiction d’exercer toute activité politique en Côte d’Ivoire à leurs auteurs ou instigateurs». Voilà l’une des recommandations auxquelles a abouti la deuxième édition des Journées de consensus national (Jcn) de la Convention de la société civile ivoirienne (Csci), au titre de la sécurité, de la réconciliation nationale et de la paix. Dans ce même chapitre, les Journées de consensus national de 2012 recommande aussi la création d’un «Conseil national de consolidation de la paix comprenant des représentants du gouvernement, de la classe politique, du secteur privé, des confessions religieuses, de la chefferie traditionnelle et des organisations de la société civile». Ce Conseil, précise la Csci, «sera chargé de suivre les travaux de réforme de l’armée, de dédommagement des victimes de guerre, de justice et de réconciliation nationale». Selon les organisateurs, la rencontre a réuni, du 27 au 30 mars à la salle de conférences du ministère des Affaires étrangères, 400 participants issus des organisations de la société civile ivoirienne, africaine et internationale, des partis politiques, de l’administration publique et privée et des partenaires de la Csci. Elle visait à évaluer et actualiser les recommandations et résolutions des Jcn de 2009 en vue de la reconstruction post-crise de la Côte d’Ivoire.

Pour la cohésion sociale, les participants proposent la création d’un Comité national de veille stratégique. Son rôle sera, selon les Jcn, de prévenir les conflits intercommunautaires et préserver la cohésion sociale. Ce Comité devait aussi être composé de membres issus du gouvernement, de la classe politique, du secteur privé, des confessions religieuses, de la chefferie traditionnelle et des organisations de la société civile. Les invités du coordonnateur national de la Csci, Patrick N’Gouan, pensent, en outre, que l’établissement d’un équilibre effectif entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, à travers une modification de la Constitution, devra être effectué au titre de la gouvernance et des réformes institutionnelles. La 2e édition des Jcn était axée sur le thème central : «consensus national pour la renaissance de la Côte d’Ivoire : bilan et perspectives».

Halte aux coups d’état

Les travaux ont aussi recommandé la maîtrise du flux migratoire et le renforcement du niveau sécuritaire sur l’ensemble du territoire national en concertation avec les pays limitrophes. De même, les participants ont souhaité le renforcement de la «stabilité politique de la Côte d’Ivoire par le refus de collaborer avec tout régime issu d’un coup d’Etat d’une part et par l’opposition systématique à toute action d’un Président (de la République) en exercice tendant à aller au-delà de son mandat constitutionnel, d’autre part».

Diarrassouba Aboubacar (du ministère des Droits de l’homme), qui représentait le Président Alassane Ouattara à la cérémonie de clôture, a estimé que la Côte d’Ivoire a effectivement besoin de consensus national pour avancer. Patrick N’Gouan, lui, a estimé que le consensus national est possible en Côte d’Ivoire malgré les diversités des Ivoiriens. Alain Demaison, conseiller à l’ambassade de France en Côte d’Ivoire, a encouragé la société civile à jouer son rôle dans la reconstruction du pays et rappelé l’engagement de son pays à l’accompagner dans cette œuvre. Plusieurs motions ont été lues dont une de soutien au Chef de l’Etat. Et une autre à la Cedeao dans la résolution de la crise au Mali. Mais les Jcn ont souhaité que la voie du dialogue soit privilégiée dans le traitement de ce dossier.

PASCAL SORO
Fraternité Matin

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