Un an après sa prise effective du pouvoir, Alassane Ouattara s’est adressé aux Ivoiriens, à travers l’interview qu’il accordé à la Radio télévision ivoirienne, vendredi. A-t-il convaincu ?
Source: Nord-Sud par Ahua K.
Cela fait presque un an que Laurent Gbagbo, après une tentative meurtrière de confiscation du pouvoir, suite à son échec cuisant à l’élection présidentielle, a été arrêté dans son bunker. Depuis, son successeur, Alassane Ouattara a l’effectivité du pouvoir d’État et s’est mis à la tâche. Douze mois, qu’il est aux af- faires, le nouvel homme fort d’Abidjan, a-t-il été convaincant ? En effet, ayant pris prétexte du déclenchement de la rébellion armée le 19 septembre 2002, Laurent Gbagbo et son clan étaient restés dans un manque total d’actions, plongeant ainsi le pays dans une situation de précarité sans lendemain dans tous les secteurs d’activités. Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous le pont et les choses ont changé. Le résultat est palpable et visible. Sans démagogie aucune, le chef de l’État s’est attelé à remettre, en moins d’une année, les infrastructures routières dégradées depuis plus d’une dizaine d’années, sur pied. Les automobilistes, notamment, de la capitale économique, ont le sourire aux lèvres. Finis les nombreux nids de poule qui endommageaient les véhicules. L’intérieur du pays n’est pas non plus oublié. L’Ageroute et plusieurs entreprises des travaux publics sont à l’œuvre pour rendre les routes praticables. Le 3e pont est en construction. Tous ces investissements ont redonné de l’espoir aux jeunes qui retrouvent peu à peu du travail. Autre bon point à l’actif du président ivoirien, c’est la salubrité. Le ministère de la Salubrité ne fait pas dans la dentelle. Des jeunes ont été recrutés pour curer les caniveaux. En outre, les constructions anarchiques aux abords des voies publiques et celles obstruant l’écoulement des eaux sont détruites. Du coup, Abidjan, naguère perle des lagunes, commence à redevenir ce qu’elle était par le passé, en tournant le dos à l’entassement d’immondices dans les quartiers comme ce fut le cas ces dix dernières années. Au surplus, en un an de pouvoir, Alassane Ouattara, lui-même, haut cadre des finances, a su redonner confiance aux bailleurs de fonds et autres opérateurs économiques. Ce n’est pas un hasard que, pour la première fois, la Banque arabe pour le développement économique de l’Afrique (Badea) a tenu récemment son conseil d’administration à Abidjan. Aussi, la Banque pour le développement de l’Afrique (Bad) prépare-t-elle activement son retour sur les bords de la lagune Ébrié. En si peu de temps, l’ensemble des institutions financières qui ont délocalisé du fait de l’environnement peu favorable aux affaires, est de retour à Abidjan. Le ministre de l’industrie, Moussa Dosso, affirmait récemment que des difficultés pour trouver des terrains aux investisseurs se faisaient jour du fait de l’affluence des opérateurs économiques. Enfin, au niveau diplomatique, la Côte d’Ivoire a refait son retour sur la scène internationale. Le chef de l’État ivoirien a été reçu à la Maison Blanche par Barack Obama. On se rappelle que l’ex-président avait tout mis en œuvre, en vain, pour rencontrer le président des États-Unis. Au niveau de la Cedeao, sous Ouattara, la Côte d’Ivoire a pris la présidence. Déjà, pour la crise malienne, Alassane Ouattara est monté au créneau en mobilisant l’ensemble de ses pairs. Sans détour, il a sommé les putschistes de rétablir au plus vite l’ordre constitutionnel. Ce qui tranche avec les anciennes approches dans de telles situations. On peut le dire sans risque de se tromper que la Côte d’Ivoire nouvelle est en marche et est en train de s’imposer sur la scène internationale. Certes, certains chantiers, notamment, le volet sécuritaire reste le talon d’Achille. Mais, là encore, des efforts pour remettre les choses en l’état ne manquent pas et de jour en jour, il y a une nette amélioration de la situation.
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