Il y a un an, le génocide Wê: Les exilés du Fpi dénoncent le silence coupable

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Il y a un an, le génocide Wê: Les exilés du Fpi dénoncent le silence coupable de la communauté internationale

Ce 28 mars 2012, date anniversaire du début de l’offensive barbare des rebelles et de leurs alliés français contre l’Etat de Côte d’Ivoire, souvenons-nous du génocide wê, génocide débuté depuis novembre 2002 et qui a atteint son paroxysme avec le massacre de plus de 800 civils du peuple wê à Duékoué, le 28 mars 2011, lors de la prise de cette ville par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), forces rebelles sous les ordres de Monsieur Alassane Dramane Ouattara.

Depuis donc ce 28 mars 2011, et depuis l’accession au pouvoir de monsieur Alassane Dramane Ouattara par coup d’Etat de la France, le 11 avril 2011, la population ivoirienne vit au rythme des crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide selon la définition du traité de Rome qui institue la CPI.

Après le 11 avril 2011, date de l’arrestation du Président Laurent Gbagbo par l’armée française, et alors même que les combats ont cessé depuis, les FRCI ont continué les persécutions contre ses partisans et commis des meurtres ciblés à Abidjan. Human Rights Watch, dans un rapport rendu public le 2 juin 2011, a relevé et décrié le fait que «les FRCI avaient tué au moins 149 partisans réels ou supposés du Président Laurent Gbagbo depuis leur prise de contrôle d’Abidjan à la mi-avril 2011». La marche du régime Ouattara se fait au rythme de massacres au quotidien, ponctués de massacres en masse comme ce fut le cas à ARRAH (35 civils tués) et à BANGOLO (20 civils tués), en février 2012, sans compter les obstructions et attaques des manifestations pacifiques de l’opposition entrainant des blessés graves et des morts. Des milliers d’Ivoiriens sont expropriés de leurs plantations et de leurs biens, pillés ou menacés, quand d’autres sont contraints à l’exil interne et externe.

Tous ces faits se déroulent sous le regard bienveillant de l’ONUCI dont l’unique raison de la présence en Côte d’Ivoire est pourtant la protection des civils. Sa mission a été dévoyée et se résume à l’armement et au soutien apportés aux FRCI contre les civils et à la protection de Monsieur Alassane Dramane Ouattara. Ainsi, à ARRAH, tandis que la population avait retrouvé la paix après les affrontements entre elle et les FRCI, une partie de la population allochtone s’est retrouvée avec des armes lourdes pour attaquer les autochtones après le passage de l’ONUCI dans cette ville.

Aujourd’hui, sous le régime Ouattara, la population ivoirienne n’a d’autre droit que le droit au chômage, au pillage, à la cherté de la vie pour les plus chanceux et le droit au viol et à la mort pour les moins chanceux. La communauté internationale reste muette, sourde et aveugle face à ces atrocités au quotidien. Les derniers crimes en date sont entre autres :

-Le 31 Janvier 2012 : Le jeune Erick Amichia abattu sans cause dans le village de Yaou (Ayamé) par les éléments FRCI nommés Traoré Oumar, Diaby Mama et Diomandé Adama ;

– Le 16 mars 2012, à Duékoué, une institutrice reçoit la visite des FRCI, l’un d’eux la viole et les autres la dépouillent de ses biens ;

– Le 18 mars 2012, toujours à Duékoué, M. Gboho François, opérateur économique, a été enlevé par les FRCI sollicités par un opérateur économique concurrent et fusillé d’une balle dans la bouche faisant sauter son cerveau ;

-Le 25 mars à Yopougon, les FRCI installés sur la place de la liberté font une descente dans un quartier de Yopougon, trois civils sont tués dont un (1) a été égorgé, la tête fracturée et l’œil défoncé. Plusieurs femmes ont été violées et des boutiques pillées. Une centaine de civils ont été blessés.
Ces crimes et le silence qui les couvrent s’inscrivent dans la continuité des crimes commis pendant l’attaque de la Côte d’Ivoire en septembre 2002 et le silence de la communauté internationale face à ces crimes. En effet, en septembre 2002, pendant que 61 gendarmes désarmés et leurs enfants étaient exterminés par les rebelles à Bouaké et que tous les biens de l’Etat et de la population étaient pillés, pendant que des villages entiers et leurs habitants à l’Ouest étaient brulés et que les plantations des villageois étaient occupées par des rebelles, la presse occidentale, notamment française, présentait les rebelles comme des anges qui ne faisaient aucun mal aux civils. Cette mise sous silence de ces crimes a favorisé l’amplification du génocide des populations wê à l’Ouest du pays lors de l’offensive des rebelles le 28 mars 2011 ou 800 wê ont été exterminés sous le commandement direct de M. Ouattara qui, après s’être autoproclamé à l’hôtel du golf d’Abidjan Président de la République, a nommé le chef rebelle Soro Guillaume «ministre de la Défense» et tout cela en présence de l’ONUCI dont la mission officielle est pourtant de protéger les civils.
A l’heure du «rattrapage» ethnique prôné par M. Ouattara comme projet de société et des menaces de morts proférées par le secrétaire général du RDR, Amadou Soumahoro, sur toute personne qui osera s’opposer à Ouattara, nous interpellons une fois de plus la Communauté internationale sur le silence complice et coupable observé autour des crimes actuels qui peuvent déboucher sur un génocide généralisé à la moindre occasion comme dans un passé récent.

En cette date anniversaire du 28 mars 2012, rappelant la date historique du 28 mars 2011, date du génocide wê par les rebelles de M. Ouattara, nous tenons à rappeler à la Communauté internationale que le choix de la force pour le règlement d’une crise électorale au lieu du recomptage des voix comme aux USA en 2000 ou comme en Haïti en 2011, n’a pas permis d’asseoir un régime respectueux des droits de l’Homme, et que les crimes continuent d’être commis avec des responsabilités identifiées par le traité de Rome.
Nous tenons donc à interpeller une fois encore la Communauté internationale sur le silence coupable dont elle fait preuve face aux crimes que commet M. Ouattara en Côte d’Ivoire, depuis 2002 et, singulièrement, depuis son accession au pouvoir par le coup d’Etat de la France en avril 2011.

Dr Assoa Adou, Coordonnateur et Porte-parole du Fpi en exil

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