Konan Banny aux politiques: « Il ne peut y avoir de réconciliation sans le FPI »

Source L’Intelligent d’Abidjan

Le président de la Commission Dialogue Vérité et Réconciliation, Charles Konan Banny, était le vendredi 23 mars 2012, l’invité spécial de la toute première émission télé de Bouaké, ‘‘Questions de fond’’, animée par le directeur régional de la Rti Bouaké, Traoré Abou. Réconciliation, désarmement, étaient au centre des échanges. Charles Konan Banny a saisi cet espace pour donner une leçon aux hommes politiques qui, selon lui, sont des acteurs indirects dans les multiples troubles en Côte d’Ivoire.

Charles Konan Banny, répondant aux préoccupations d’Abou Traoré a tiré les oreilles des animateurs de la vie politique en Côte d’Ivoire. Sans porter de gants, le président de la CDVR a lâché que «le leadership politique n’a pas été à la hauteur du rêve. Le politique n’a pas connaissance que la lutte pour le pouvoir part d’un principe». Et de poursuivre : «La politique ne doit pas être au-dessus de tout. Le pouvoir pour le pouvoir ne sert à rien. Il faut lutter pour avoir le pouvoir par la démocratie, sans violence». L’ancien Premier ministre a invité les uns et les autres à faire en sorte qu’il n’y ait pas de «divorce entre le politique et la nation». Sur la question d’une possible réconciliation sans l’opposition (LMP ; FPI), le patron de la CDVR a été sans équivoque. «On ne pourra faire de réconciliation sans les partis politiques qui animent la vie politique. Il ne peut pas avoir de réconciliation sans le Fpi», a tranché Charles Konan Banny. Avant d’inviter l’opposition à saisir les mains tendues du chef de l’Etat. Sur la question du désarmement, le réconciliateur des Ivoiriens a donné un sévère avertissement à tous ceux qui détiennent encore illégalement des armes. Pour lui, ceux qui n’ont pas le droit de porter une arme doivent les déposer. Sinon, «ils devront répondre devant la loi». Parlant de la réconciliation et de la cérémonie de deuil et de purification du 17 mars 2012, l’invité du jour a fait savoir que de telles cérémonies se répéteront à travers tout le pays. A l’en croire, le processus de réconciliation devra commencer par les régions qui ont subi les plus graves crises. Dont les zones Ex-Cno. Très bientôt, a révélé Charles Konan Banny, trente six (36) commissions locales, dont six (6) à Abidjan seront installées dans toute la Côte d’Ivoire, afin de susciter l’implication de tous. «Nous voulons que le processus soit participatif», a souhaité Charles Konan Banny. Bien qu’il souhaite que justice soit faite et que les coupables reconnaissent leur tort et se repentent, le président de la CDVR a précisé que la commission dont il assure la présidence ne saurait se substituer à la justice. Néanmoins, il a estimé que la CDVR et la justice se doivent de travailler dans l’équité, dans la justice, dans les règles.

Bosco de Paré

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