Assemblée générale JFpi-Miaka Ouretto aux jeunes: « La lutte avance »

Alors que la repression du régime Ouattara s’intensifie sur les militants de l’opposition significative, le président du Fpi, Sylvain Miaka Ouretto, soutient que «la lutte avance bien».

«Malgré toutes les souffrances, il y a de l’espoir». C’est le message que Sylvain Miaka Ouretto, président par intérim du Front populaire ivoirien (Fpi, parti créé par Laurent Gbagbo), a livré, samedi dernier aux jeunes du parti réunis en assemblée générale ordinaire au siège du Cnrd sis à Abidjan-Cocody. Il a soutenu que «grâce à l’action de la jeunesse, la lutte avance bien». M. Miaka Ouretto a ajouté que des diplomates font la cour au Fpi pour le convaincre à collaborer avec le pouvoir Ouattara. Il a révélé que le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies en Côte d’Ivoire, M. Gérard Bert Konders, a rencontré les responsables du Fpi, il y a quelques jours, pour tenter de relancer les discussions. «Nous lui avons expliqué que nous travaillons avec méthode, et que nous avons consigné nos observations et propositions dans un livre blanc qui lui a été remis. Ils n’en ont pas tenu compte. Il leur appartient de continuer dans leur logique en faisant comme bon leur semble», a précisé Miaka. Le président du Front populaire ivoirien a indiqué qu’environ un an après la prise du pouvoir par Alassane Dramane Ouattara, nombreux sont les Français qui réalisent qu’ils se sont trompés en l’imposant. «Lors de ma visite en France, j’ai discuté avec beaucoup d’entre eux qui reconnaissent qu’ils se sont trompés. Ils ont promis que les choses vont changer dans les mois à venir». Le président du Fpi a demandé aux jeunes et aux femmes de ne pas se laisser gagner pas le découragement. Le secrétaire général du parti, Laurent Akoun, a renchéri sur le départ du Président Laurent Gbagbo à La Haye, en soutenant qu’il s’agit d’un aller-retour. «On peut emprisonner un combattant ; on tuer des combattants, mais on ne peut pas emprisonner le combat, ni le tuer», a-t-il déclaré. M. Akoun a demandé aux militants de la JFpi de ne pas se laisser impressionner par qui que ce soit parce que le Fpi n’est coupable de rien. «Alassane Ouattara a appelé à la guerre pour faire partir Gbagbo de force, il doit l’assumer. Laurent Gbagbo, quant à lui, a demandé le recomptage des voix», dira-t-il. L’assemblée générale de la JFpi, la première de l’année 2012, a été marquée par une conférence prononcé par Tapé Kipré, responsable du Fpi en charge des questions électorales, sur le thème «la JFpi face au défi de la démocratisation de la Côte d’Ivoire». Tapé Kipré a expliqué que le 11 avril 2011 a mis un coup d’arrêt brutal à l’évolution démocratique de la Côte d’Ivoire, et propulser le pays dans le giron des républiques bananières. Il a qualifié le contexte, de chaotique, qui a vu un chamboulement de l’ordre en vigueur. «Il y a eu un coup d’Etat qui a permis d’installer quelqu’un au pouvoir. Les libertés ont reculé, la séparation des pouvoirs a été remise en cause. Aujourd’hui, c’est le pouvoir exécutif qui dicte les textes de loi au pouvoir judiciaire. La Cei ne comprend plus que les représentants du pouvoir», a-t-il affirmé. Le conférencier a conclu que la Côte d’Ivoire retourne à l’ère du parti unique. Avant de souligner que ce qui s’est passé de 1990 à 2000 est une révolution. «Mais combien de militants du Fpi l’ont compris ainsi, et qui savaient qu’une révolution entraînerait forcément une contre-révolution», s’est interrogé M. Kipré. Dans la situation actuelle, il a invité les uns et les autres à se donner le temps et à s’organiser sérieusement. «La contre-révolution prend son temps, qui veut aller loin, ménage sa monture», dira-t-il. Pour Tapé Kipré, il faut que les démocrates ivoiriens décident de s’organiser sérieusement pour reconquérir le pouvoir d’Etat. Il a enfin rendu un vibrant au hommage aux jeunes de la JFpi pour leur abnégation à la lutte. Le secrétaire national par intérim de la JFpi, Justin Koua, a dénoncé la fermeture prolongée des Universités publiques en Côte d’Ivoire. Il a expliqué que les portes des Universités resteront fermées à jamais, si les jeunes de Côte d’Ivoire ne se lèvent pas. Pour corroborer ses dires, il a rappelé que pendant la crise aiguë de 2002, le Président Laurent Gbagbo a pris les dispositions pour que les étudiants déplacés de Bouaké puissent aller à l’école à Abidjan. Cela a permis à bon nombre d’entre eux d’achever leurs études. Selon lui, le pouvoir actuel n’a pas la volonté de rouvrir les Universités publiques. C’est pourquoi, Justin koua a promis de prendre à bras le corps cette question pour exiger la réouverture des Universités dans les jours à venir.

César Ebrokié
Notre Voie

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