Dans son numéro 2671, en kiosques du 18 au 24 mars, Jeune Afrique fait le point sur les ambitions de l’ex-chef rebelle Guillaume Soro, devenu en dix ans numéro 2 de l’État ivoirien. Un destin hors du commun, aujourd’hui intimement lié à celui d’Alassane Ouattara. Mais aussi aux décisions de la CPI.
Alassane Ouattara a-t-il pris un risque en faisant élire l’ex-rebelle Guillaume Soro au perchoir de l’Assemblée nationale ivoirienne, le 12 mars, propulsant ce dernier, à 39 ans seulment, au 2e rang de l’État de Côte d’Ivoire ? Le mieux est encore de poser la question à l’intéressé, qui a accordé à Jeune Afrique son premier entretien depuis qu’il a pris ses nouvelles fonctions.
Sans surprise, celui-ci répond par la négative. Mais ce sont surtout ses arguments qu’il faut écouter. Pour Soro, la confiance qui le lie au chef de l’État repose sur deux faits. D’abord son refus de s’entendre avec Laurent Gbagbo pour le second tour de la présidentielle de fin 2010, puis sa volonté de respecter l’ordre républicain en ne cherchant pas à s’emparer du pouvoir après la victoire d’Abidjan contre les pro-Gbagbo, en avril 2011. « J’aurais fort bien pu, dans la foulée, ramasser la mise pour moi. Or je ne l’ai pas fait », dit-il.
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Il se serait bien passé de cet honneur. Déclaré coupable de crime de guerre pour avoir enrôlé des enfants soldats en 2002-2003 pendant le conflit en Ituri, le chef de milice congolais a fait l’objet du premier verdict rendu par la cour en dix ans d’existence.
France – Algérie : mémoires vives
Cinquante ans après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu entre la France et le FLN, qui a conduit à la fin de la guerre d’indépendance algérienne, Jeune Afrique propose un dossier spécial sur les accords d’Évian. Pour tout savoir sur les coulisses de ces pourparlers et mieux comprendre les raisons des difficultés entre Paris et Alger.
Mission parlementaire
Désormais, Soro entend se consacrer entièrement à sa mission parlementaire – en toute indépendance, prétend-il, du gouvernement. Comme des Forces nouvelles (FN) ? C’est moins sûr, même s’il entend démissionner du secrétariat général de l’ancien mouvement rebelle pour rester « au-dessus de la mêlée ». Reste à savoir, maintenant qu’il est acquis que les FN ne se transformeront pas en parti politique, quand Soro adhérera au Rassemblement des Républicains (RDR), le parti de Ouattara dont il a été le candidat élu à Ferkéssedougou lors des dernières législatives.
Autre question : qu’en est-il de l’hypothèque sur sa carrière que fait peser la menace d’une enquête de la CPI, laquelle porte désormais sur les crimes commis en Côte d’Ivoire depuis l’éclatement de la rébellion menée par Soro, en 2002 ? Le dossier préoccupe Soro, même s’il reste, jure-t-il, « serein ». Là encore, qu’il le veuille ou non, sa meilleure protection reste sa fidélité à Alassane Ouattara. D’autant que c’est aussi le meilleur chemin vers la présidence…
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