L’Inter
Les élections municipales pourraient se tenir jusqu`en novembre 2012. C`est l`information qu`aurait communiquée le ministre d’État, ministre de l`Intérieur, Hamed Bakayoko au président de la République, Alassane Ouattara, au cours d`un Conseil des ministres. Selon une source proche de la réunion, Ouattara aurait demandé à son ministre de l’Intérieur la date de l`organisation des municipales. « Jusqu`en novembre », aurait alors rétorqué son collaborateur, sans d’autres précisions.
Certains candidats qui sont au fait de cette information, nous l`ont confirmée avec un brin d`amertume. L`un d’eux a fait part de son découragement face à cette situation, qui pourrait être dommageable. « Nous sommes handicapés parce qu`on avait commencé à investir le terrain pour les précampagnes », nous a-t-il soufflé. En effet, au cours d`une cérémonie, le chef de l’État avait annoncé la tenue des municipales dans la période du mois d`avril. Ce qui avait conduit les candidats à descendre sur le terrain en vue de convaincre les électeurs. Et cela n`est pas sans conséquence sur les bourses. Selon un candidat à la mairie, c`est près de 200.000 FCFA qu`il dépensait par jour pour entretenir les structures officielles de son parti et les associations de soutien de sa candidature. Vu sous cet angle, on peut dire qu`une campagne électorale pour les municipales coûte cher, surtout dans les grandes communes. Pour les législatives par exemple, des candidats n`ont pas hésité à claquer plus de 100 millions FCFA pour obtenir les faveurs des électeurs. Corps à corps, visites de domiciles, meetings, rencontres de « grins », confection de tee-shirts avant la campagne, conférences de presse, sont autant de stratégies coûteuses adoptées par les candidats pour espérer être élus au soir des élections. C`est tout ce travail qui est en train de tomber à l`eau à cause de l’annonce des municipales pour le mois de novembre. Il faudra, pour des candidats, reprendre tout de zéro parce qu`à l`approche des élections, c`est un nouvel esprit qui se développe. « Je n`en peux plus. J`ai trop dépensé et je viens d`apprendre que les élections seront organisées jusqu`en novembre », a déploré un candidat que nous avons joint par téléphone, récemment. Les raisons de ce « report » des élections municipales sont multiples.
Une source proche de l`administration territoriale, qui confirme l`information, précise par ailleurs que les élections municipales pourraient être couplées avec les élections des Conseils régionaux. En tout cas, indique cette source, la question est à l`étude. Cela aura l`avantage de faire d`une pierre deux coups : l’État organise deux scrutins en un et dépense moins. Mais les candidats, eux, souhaitent un rapprochement de la date pour leur permettre de réduire leurs dépenses électorales. Parce qu`à leurs yeux, n`eût été l`intervention du chef de l’État qui a laissé entrevoir l`organisation de ces élections en avril, les candidats ne se seraient pas autant investis. Joints pour en savoir davantage, les services du ministère de l`Intérieur ont réagi. Selon eux, en ce qui concerne la date des élections, c`est la CEI qui propose et le gouvernement entérine en conseil des ministres. Nos interlocuteurs du ministère de l’Intérieur n’ont pas précisé si oui ou non la date de novembre avait été effectivement indiquée par le premier responsable de ce ministère, au président de la République. « Si j`ai des informations supplémentaires, je vous les communiquerai », a simplement répondu ce collaborateur du ministre Hamed Bakayoko.
Y.DOUMBIA
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