Interrogé, mercredi 14 mars 2012, au téléphone, l’ex-ministre de la Défense, Amani N’Guessan Michel explique pourquoi le Front populaire ivoirien (Fpi), sa formation politique, ne participe pas au dernier gouvernement de Ouattara. Le Secrétaire général-adjoint de l’ex-parti au pouvoir chargé des questions de sécurité et de défense soutient que le pouvoir est de mauvaise foi.
Quelles sont les raisons pour lesquelles, votre parti, le Fpi, ne figure pas dans le gouvernement rendu public mardi dernier ?
Amani N’Guessan Michel : Les raisons sont toujours les mêmes. Nous avons déposé un mémorandum sur la table du président de la République qui comprend plusieurs préoccupations qui sont les nôtres, mais les discussions n’ont pas été engagées pour qu’on parle de ces préoccupations-là.
N’avez-vous pas été approché à la veille de la formation du gouvernement ?
A.N’G.M : Non, nous n’avons pas été approchés.
Que faisiez-vous, mardi 13 mars 2012, le jour de la formation du gouvernement au Palais présidentiel ?
A.N’G.M : Vous savez que j’irai à la retraite. Il faut faire un dossier pour avoir la rente viagère et il y a un document qu’il faut prendre au palais (présidentiel) qu’on appelle le certificat de cessation de paiement. Je suis allé simplement pour chercher ce document. J’avais oublié même que c’était le jour de la formation du gouvernement et je suis allé tomber dessus comme ça (Rires).
Certains ont pensé que vous y étiez allé pour entrer dans le nouveau gouvernement…
A.N’G.M : Oh là là. (Il éclate de rire, Ndlr). Non, il n’en est rien. Si je le fais, c’est une haute trahison.
Pouvez-vous rappelez vos préoccupations qui sont contenues dans le mémorandum déposé sur la table du chef de l’Etat.
A.N’G.M : Il s’agit, essentiellement, de la libération de tous les prisonniers, du retour des exilés, de la révision de la Cei pour qu’elle puisse donner confiance à tout le monde. Et le redécoupage doit être fait de façon consensuelle…
Si toutes ces conditions sont satisfaites, allez-vous entrer dans un prochain gouvernement ?
A.N’G.M : Si des discussions s’ouvrent -parce qu’une négociation, c’est accepter à priori des concessions réciproques-, nous n’y allons pas pour être des jusqu’au-boutistes (…). Souvent, on nous taxe d’être des extrémistes, d’être ceci, mais on ne discute même pas et on dit qu’on est extrémiste.
C’est vous ou le pouvoir qui refuse de discuter ?
A.N’G.M : C’est le pouvoir qui refuse de discuter. Parce que l’initiative de la discussion appartient aujourd’hui au pouvoir.
Et jusqu’à maintenant, le pouvoir ne vous a pas encore rappelé ?
A.N’G.M : Jamais ! Le pouvoir ne nous a pas encore rappelé. Quand le pouvoir nous a appelés le 29 septembre 2011, on est allé, et depuis ce jour, il n’y a plus eu d’appel. Nous ne cessons de répéter que nous sommes pour le dialogue républicain. L’initiative appartient au pouvoir.
Mais le pouvoir dit que c’est le Fpi qui refuse de discuter.
A.N’G.M : Non ! Non ! C’est la mauvaise foi. Ils sont de mauvaise foi. Ils ne veulent pas. C’est un mépris. Ouattara méprise son opposition. Et, ce n’est pas juste ! Ce n’est pas normal !
Réalisée au téléphone par SYLLA Arouna
Soir Info
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