Journée internationale de la femme – Les femmes du Fpi dénoncent les exactions des Frci

A l’instar des autres organisations féminines du pays, les femmes du Front populaire ivoirien ont célébré la journée internationale des femmes. C’était hier, au siège du Cnrd, en présence de toute la direction du parti. Compte tenu du contexte dans lequel s’est déroulée cette fête, Marie Odette Lorougnon et ses camarades ont voulu la dédier à Mmes Simone Ehivet Gbagbo, Géneviève Bro Grébé, Christine Adjobi, toutes trois emprisonnées au nord du pays et à toutes les autres femmes qui sont encore en exil. Marie Odette Lorougnon, initiatrice de cette cérémonie d’hommage, a fait une observation sur le thème : « L’autonomisation des femmes rurales, Eradiquer la faim et la pauvreté », choisi par l’Onu pour la cérémonie de cette année 2012.Pour la présidente des femmes du Fpi, si ce thème ne souffre pas de richesse, il soulève tout de même des interrogations par rapport aux réalités ivoiriennes et au vécu quotidien de la large majorité des femmes de Côte d’Ivoire. Parce que, a-t-elle précisé, la quête de l’indépendance économique des femmes rurales qui est intimement liée à un environnement sécuritaire propice, ne peut prospérer dans ce pays, actuellement marqué par la violence et l’insécurité généralisée. Pour elle, comment les femmes du Fpi peuvent-elles aborder un thème aussi important avec sérénité quand leurs époux, leurs enfants, leurs sœurs et frères du parti sont en prison, et qu’elles se voient obligées de consoler des familles affamées, assister les malades mal soignés et de pleurer les nombreux morts ? Au niveau des femmes rurales de Côte d’Ivoire, Marie Odette Lorougnon a souligné l’impossibilité d’adhérer au thème de l’Onu dans un environnement où elles sont quotidiennement l’objet de viols, d’autres agressions et souvent même de racket. En ce qui concerne la réconciliation dont parle le régime d’Alassane Ouattara, la patronne des femmes du Fpi a fait savoir que cela n’est pas envisageable en ces moments où l’homme le plus populaire de la scène politique ivoirienne est arbitrairement détenu à la Cpi, sa mère une octogénaire, contrainte à l’exil, son épouse et son fils sont séquestrés dans les goulags du nord. Cette réconciliation, a-t-elle insisté, n’est pas également envisageable dans ce pays où la vie humaine est bafouée, détruite, désacralisée sans qu’aucun signe, aucune attitude du gouvernement n’indique une perspective d’amélioration. A la fin de cette observation très ovationnée, elle a fait adopter un autre thème en remplacement de celui de l’Onu. « Hommage aux femmes combattantes pour la démocratie en Côte d’Ivoire ». Succédant à la présidente des femmes de son parti sur le pupitre, Sylvain Miaka Oureto a d’abord voulu livrer le message de Laurent Gbagbo aux femmes du Fpi et à l’ensemble des femmes ivoiriennes avant de poursuivre son speech. Selon lui, dans son univers carcéral de la Haye, le Président Gbagbo se porte bien et est prêt à aller jusqu’au bout pour le triomphe de la vérité et de la démocratie. A l’instar de Marie Odette Lorougnon, Miaka Oureto a dénoncé les nombreuses exactions commises sur les populations de Côte d’Ivoire par les Frci, notamment le génocide Wê dans l’ouest du pays. Il a dit que le Fpi ne s’inscrira pas dans une logique de victimisation dans ce contexte où la démocratie est rendue impossible par l’instauration d’une dictature qui ne dit pas son nom. Parce que pour lui, il n’est pas question que le Fpi se dérobe face aux nombreux défis qui l’attendent. A cette cérémonie, l’organisation des femmes patriotes de Géneviève Bro Grébé a envoyé une délégation conduite par Mme Gnala, chargée de la communication de cette structure. Signalons que l’on a eu droit à des projections de filmes sur les activités politiques de Laurent et Simone Gbagbo.

Nicole Bantchi
Aujourd’hui

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