France – Pas de consigne de vote au second tour – L’étrange aveu de Marine Le Pen

Marine Le Pen ne donnera pas de consigne de vote au second tour de l’élection présidentielle, si elle ne franchit pas l’étape du premier. C’est ce qu’elle a déclaré mardi 28 février sur Europe 1.

Ce non choix n’est, à vrai dire, guère étonnant. On voyait mal la candidate du Front national annoncer un ralliement à Nicolas Sarkozy ou à François Hollande, qu’elle qualifie de « siamois », alors même précise-t-elle « qu’il y a pratiquement autant de mes électeurs qui viennent de la gauche que de la droite ».

Ce qu’il y a d’étonnant dans sa déclaration, c’est que la présidente du Front national se place déjà publiquement dans la configuration d’une possible défaite, alors que nous sommes à 53 jours du premier tour de l’élection présidentielle, que les sondeurs n’y voient pas très clair, qu’ils avouent leur difficulté à appréhender le niveau des intentions de vote en faveur de Marine Le Pen et que dans cette phase d’incertitude, n’importe quel candidat aurait intérêt à afficher un moral d’acier pour tenter de renverser la table.

C’est précisément ce que fait François Bayrou : à chaque fois qu’on interroge le patron du MoDem sur son comportement au second tour, il éconduit son interlocuteur en répondant que la question ne se pose pas puisqu’il a bien l’intention d’y figurer.

Marine Le Pen se comporte différemment. Elle donne l’impression de jouer déjà le coup d’après, les législatives de juin, « sans consigne nationale de vote », comme le précise au Figaro Louis Alliot, le numéro deux du Front national. Ce sera une bataille à mort contre le PS mais aussi contre l’UMP pour tenter de faire élire un maximum de députés, alors que le FN n’en compte aujourd’hui aucun .

Ce faisant, la candidate affiche ses fragilités de candidate :

– un doute subsiste sur sa capacité à obtenir les 500 parrainages, sans que l’on sache s’il s’agit d’une réelle difficulté ou d’un bluff pour se victimiser ;

– elle peine à convaincre sur ses propositions économiques de sortie de l’euro et de protectionnisme national ;

– le duo avec son père Jean-Marie, de plus en plus présent dans la campagne, n’est pas toujours bien ajusté ;

– et ce matin, elle est obligée de condamner les injures antisémites dont le député socialiste Arnaud Montebourg et sa compagne Audrey Pulvar se sont déclarés victimes en mettant en cause des militants du Front national.

Marine Le Pen est sur la défensive alors qu’elle pensait que la crise lui ouvrirait un boulevard.

http://fressoz.blog.lemonde.fr/2012/02/29/letrange-aveu-de-marine-le-pen/

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