Par Hervé Coulibaly | Connectionivoirienne.net
Pourra-t-elle tenir 5 ans, l’alliance RHDP qui a fait tomber Laurent Gbagbo ? Nombreux étaient en effet, les observateurs du marécage politique ivoirien à se poser cette question, à la vue des anciens bagnards du Golf Hôtel, trinquant en boucle sur la défunte télé « pirate » TCI [le terme est de Reporters Sans Frontière]. Le pourquoi de cette question se trouvait dans les jeux d’alliances opportunistes des politiciens ivoiriens depuis 1994, pour rester dans le contemporain. Il eut d’abord en 1994, le Front Républicain regroupant le FPI de Gbagbo (social-démocrate) et le RDR (néolibéral- conservateur) de Ouattara contre Konan Bédié (Libero-conservateur). Cette alliance volera en éclat une fois l’objectif principal atteint, la chute de Bédié par coup d’état en 1999. Ensuite, ce fut l’éphémère front patriotique regroupant le FPI et le PDCI contre le RDR. A la faveur de la rébellion armée, les Houphouétistes du RDR dissidence du PDCI, rejoindront le vieux parti pour, avec les rebelles du Mouvement Patriotique de Côte-d’Ivoire (MPCI), former un nouveau front commun contre la mouvance présidentielle de Laurent Gbagbo. Cette alliance baptisée plus tard RHDP en incorporant les rebelles au Rassemblement des Républicains (RDR), réussira le 28 novembre 2010 à « battre » Laurent Gbagbo à la présidentielle. On saura plusieurs mois plus-tard que des morts avaient voté à cette élection. Le vote ethnique, Baoulé-Dioula et assimilés aura raison de l’alliance multiethnique de l’ex Majorité présidentielle [LMP]. Mais pour arriver à cette victoire, le RDR s’était vu obligé de faire la promesse du poste de premier ministre à l’ex parti unique, le PDCI-RDA. Gbagbo une fois neutralisé, des arguments militaires et sécuritaires sont avancés par Alassane Ouattara pour maintenir Soro à son poste. Pour la petite histoire, Soro s’apprêtait en son temps à prendre part à l’investiture de Laurent Gbagbo début décembre, lorsqu’il fut informé de sa nomination comme premier ministre par Alassane Ouattara. Le protocole de Soro, selon nos informations, avaient informé le protocole de Gbagbo de l’arrivée du PM Soro Guillaume à l’investiture. Mais passons sur ce passé qui à coup sûr intéressera les historiens.
Soro Guillaume fait bastonner KKB ?
Au sein du PDCI-RDA l’attente de la promesse électorale commence par devenir longue. Les sorties récurrentes du patron des jeunes de ce parti, ne sont que la partie visible de l’iceberg. Une certitude tout de même. Sans des soutiens internes au vieux parti [Gaston Ouassenan et Djédjé Mady sont cités], KKB n’aurait pas pu tout seul, dire haut ce que tout le PDCI pense bas. Et c’est dans l’intention de « tempérer » les ardeurs de KKB appuyé sur l’aile dure du PDCI qui milite pour le départ immédiat de Soro de la primature, que ordre aurait été donné par le clan Soro « FN » au sein du RDR, de faire une petite correction à KKB de passage à Bonon. Mais cette bastonnade suffira-t-elle à maintenir Soro à la primature ou à faire taire KKB ? Rien ne permet pour l’instant de répondre par l’affirmative à cette question. Car selon nos sources, le PDCI aurait envoyé un message clair au RDR et au président Ouattara. Sans la nomination d’un premier-ministre PDCI tantôt acquise, tantôt mise en doute, point de ministres PDCI dans le prochain gouvernement. Que fera Ouattara ? Sachant que ce même PDCI ne considère pas comme acquis la présidence de l’assemblée nationale à un Soro, qui pourrait d’ici quelques temps, être inculpé de crimes de guerre par la CPI. En effet, selon nos sources le PDCI a sa petite idée sur la question: « le vote du président de l’assemblée nationale doit être ouvert à tous ceux qui le veulent, libre aux députés de voter le candidat de leur choix qui peut, être PDCI ou RDR ». L’alliance RHDP pour la chute de Gbagbo n’a pas encore accouché d’une souris, mais elle n’est pas loin de le faire. Si seulement si, les adeptes des règlements politiques à coups de canons et d’obus, ne viennent brouiller toutes les cartes. Une alliance « nationaliste » FPI-PDCI serait dans ce cas, la dernière carte du Boudha de Daoukro avant de tirer sa révérence politique.
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