BONON: La ville toujours sous haute surveillance

Nord-Sud

Même si elle porte encore les stigmates des violences de dimanche dernier, la ville de Bonon essaie de retrouver son ambiance d’avant-élection.

48 heures après les drames qui ont endeuillé cinq familles lors des législatives partielles à Bonon, la ville porte toujours les stigmates des violences survenues dans la nuit du dimanche 26 au lundi 27 février dernier. Contrairement à la veille où cette bourgade, située sur l’axe Bouaflé-Daloa, était très agitée avec les manifestations de colère des jeunes dans les rues, depuis hier, c’est le calme total. La tension baisse peu à peu. Et, la vie semble amorcer son cours normal. Plusieurs secteurs d’activités montrent des signes de reprise.

C’est notamment le cas du commerce et des transports. Cependant, l’impressionnante présence des forces de l’ordre attire toujours l’attention dans la ville. Depuis lundi, cette présence des hommes en treillis a été fortement renforcée. Le préfet de police de Yamoussoukro et le cdt de la légion de gendarmerie y ont élu domicile. Sous leurs commandements, on remarque un déploiement de nombreux gendarmes venus de Yamoussoukro, de Daloa, de Bouaflé, de Man, de Gagnoa, etc. Un camion de transport de troupes des policiers de la Brigade anti-émeutes (Bae) et des militaires. Toutes ces unités des Frci bénéficient du soutien fort remarqué des Casques bleus de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (Onuci) qui ont installé un impressionnant dispositif d’engins militaires, dont plusieurs chars et hommes aux points stratégiques de la ville. Faisant le point de la sécurité, deux jours après les évènements, le col Doumbia Bakary, commandant la 2e légion de gendarmerie, a assuré que le calme est désormais revenu à Bonon et que les forces de l’ordre resteront sur place le temps qu’il faut jusqu’à ce que la vie reprenne normalement.

Pour ce qui est du sort réservé au scrutin, tout le monde reste accroché aux lèvres de la Commission électorale indépendante (Cei). Sylla Ibrahima, secrétaire permanent adjoint à la Cei de Bonon, a battu en brèche toutes les informations qui donnaient un candidat vainqueur.

« Sur les 99 bureaux de vote de la circonscription électorale de Bonon, Guiéta commune et sous-préfecture, seulement les résultats de 28 bureaux de vote avaient été dépouillés. Les travaux ont été interrompus dès que les commissaires ont été informés de la mort des militants du Rassemblement des républicains (Rdr). Les commissaires du Rdr ont suspendu leur participation. Par la suite, tout a ont été bloqué et les travaux arrêtés face à la dégradation de la situation », explique Sylla Ibrahima. Quant à l’origine du commando qui a semé la mort, en ce jour de vote, le mystère demeure. Aucun indice n’existe encore sur les auteurs de la tuerie, tant du côté des forces de l’ordre que du Rdr où on affirme que seule l’enquête situera l’opinion. Le Rdr réaffirme qu’il n’y a jamais eu d’affrontement entre ses militants et le camp adverse encore moins entre eux et les soldats onusiens dont la réaction leur aurait causé ces morts en pleine ville, comme le prétendent certains écrits de presse.

Cette intervention de l’équipe de campagne du Rdr a été faite après une visite aux familles des 5 victimes et des 4 blessés. Elle a lancé un message de compassion aux blessés et appelé les populations à s’abstenir de réaction de vengeance. Elle a été suivie dans ce sens par l’imam central de Bonon.

Bayo Fatim, envoyé spécial à Bonon

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