Mandat d’arrêt contre des pro-Gbagbo en exil: le Bénin et le Cameroun prêts à livrer les réfugiés recherchés
Le Nouveau Réveil
Une série de mandats d’arrêt internationaux a été récemment lancée contre des réfugiés ivoiriens soupçonnés d’être trempés dans la tragédie qu’a connue la Côte d’Ivoire entre décembre 2010 et avril 2011. Suite à cet acte de coopération judiciaire, le Benin et le Cameroun ont ouvertement fait savoir qu’ils sont disposés à collaborer pleinement avec la justice ivoirienne. Ces deux pays ont affirmé aux autorités ivoiriennes qu’ils sont prêts à mettre à exécution les mandats d’arrêt et donc à interpeller les réfugiés sur leur sol contre qui pèsent des soupçons de crime, et à les mettre à la disposition de la justice ivoirienne.
En début de semaine, le Parquet béninois a transmis 13 mandats d’arrêt internationaux, concernant 13 personnes proches de l’ancien chef d’Etat vivant en exil sur son sol, à Interpol à Cotonou, pour faire arrêter les personnes concernées et les mettre à la disposition des autorités judiciaires ivoiriennes qui les recherchent. Le Parquet du Benin l’a fait après avoir été saisi par le procureur de la République, le juge Kouadio Simplice. Selon des sources diplomatiques, cette collaboration résulte des échanges que le chef de l’Eta ivoirien Alassane Ouattara a eus avec son homologue béninois, Yayi Boni (nouveau président de l’UA), en marge de la finale de la coupe d’Afrique des Nations au Gabon. Ils ont eu à passer au peigne fin les contours diplomatiques de la question et sont convenus de la collaboration.
Il en est de même pour le Cameroun qui a manifesté sa volonté de donner une suite favorable aux mandats d’arrêt concernant des réfugiés incriminés qui sont sur son sol. Notamment les rechercher et les mettre à la disposition de la Côte d’Ivoire. Toujours selon des sources diplomatiques, le président camerounais, Paul Biya, a envoyé un message clair à son homologue ivoirien que le Cameroun entend mettre à exécution ces mandats.
On se rappelle aussi que dès les premières heures de la fin de la crise postélectorale, le procureur de la République avait lancé une série de mandats d’arrêt internationaux contre des dignitaires de l’ancien régime en exil au Ghana, au Togo et au Bénin et sur qui pèsent de lourds soupçons d’implication dans les violences postélectorales qui ont fait officiellement 3 000 morts et d’innombrables dégâts matériels. Mais, depuis, rien ne semble bouger du côté du Ghana. Pis, la collaboration judiciaire souhaitée par la Côte d’Ivoire coince, notamment sur la mise à exécution des mandats d’arrêt internationaux.
Or, c’est dans ce pays que se trouve le plus grand nombre de réfugiés soupçonnés par les autorités ivoiriennes. Toutefois, le gouvernement Ouattara n’entend pas en rester là, qui prend toutes les mesures pour amener son voisin à le comprendre. Ainsi, apprend-on, des missions sont prévues à Accra, les Présidents Ouattara et Mills se parlent très souvent. La diplomatie n’a pas dit son dernier mot.
Eddy PEHE
Titre J-ci.net
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