Côte d’Ivoire – Avant l’arrivée de la Cpi, les crimes qui font trembler Soro et ses amis

Photo CPI

Par Nicole Bantchi | Source: Aujourd’hui

La Cour pénale internationale a enfin décidé d’étendre ses enquêtes sur les événements de septembre 2002. Période dont Alassane Ouattara et ses hommes, ont toujours exigé l’exclusion de la démarche de la juridiction internationale. Malheureusement, pour eux, ils viennent d’être rattrapés par l’histoire. Les massacres et crimes de guerre dont ils se sont rendus coupables étant tellement atroces, ils ne sont pas sûrs d’échapper aux poursuites de la Cour pénale internationale. Ces crimes remontent au 19 septembre 2002, date du déclenchement de la folie meurtrière sur Abidjan et le reste du pays. Après la capitale économique, la ville de Bouaké est l’une des premières villes de l’intérieur à vivre les tueries massives. En effet, c’est le 20 octobre 2002 que l’Etat major de la 3e légion de gendarmerie de cette ville est attaqué par les rebelles du Mpci. Faisant un blessé grave de chaque côté. Le lendemain un drapeau blanc est hissé sur la caserne de la gendarmerie en signe de reddition. Le dimanche 6 novembre, ne tenant pas compte de ce signe, les rebelles de Guillaume Soro donnent volontairement la mort à des gens qui étaient pourtant désarmés et qui ne participaient à aucun combat. Ce jour, il est 13 heures quand après des combats contre les loyalistes, les rebelle rentrent dans la caserne des gendarmes puis procèdent à des arrestations. Plus de 131 personnes parmi lesquels 80 gendarmes, 70 enfants et autres membres de leurs familles sont interpellés. A 19 heures, malgré les supplications des enfants « ne nous tuez pas, nous ne sommes pas des gendarmes », les rebelles passent aux armes les détenus. Le sergent Kouassi Jean Marie et son épouse, rattrapés en ville sont froidement égorgés par les mêmes rebelles. D’autres soldats inoffensifs, parce que non amés vont être abattus dans d’autres localités du pays. C’est le cas du sergent N’goran Edwige, tuée à Abidjan, du sergent-chef Kouadio Kan et de Kimon Abé exécutés le 13 octobre de la même année à Daloa. Quant aux officiers supérieurs de la police, Koné Mahiri Evariste, Kena Bi Tra, Koffi Boitenin et Sep Kiriné, ils seront abattus le 8 mars 2003 à Duékoué par les hommes de Soro.

IB, Kass, Adams

Avec les différentes tentatives de négociations, l’on croit à la fin des tueries. Hélas, c’est en ce moment que la rébellion va commencer à manger ses propres enfants. Dans la guéguerre qui oppose Guillaume Soro à Ibrahima Coulibaly, dit IB, certains rebelles y laissent leur peau. Les plus connus sont Adams et Kass, assassinés alors qu’ils n’étaient pas au combat. Dans la même veine, plus de 75 personnes meurent étouffées dans un airless, un conteneur d’expédition, à Korhogo. Selon le témoignage de Berger Amadou, un rescapé de ce massacre, les pro-Soro ont pompé à l’intérieur du conteneur du gaz lacrymogène. La crise postélectorale avec son cortège de tueries massives perpétrées par les mêmes pro-Ouattara, vient aggraver la situation.

Le Drame du quartier carrefour

A cause de leur non-respect de la valeur humaine, la nuit du mardi 29 au mercredi 30 mars 2011 va être un véritable cauchemar pour les habitants de Duékoué-carrefour. Dans leur volonté d’opérer une épuration ethnique, les soldats des Frci, puissamment armés encerclent ledit quartier et procèdent à une fouille systématique des maisons dont les occupants, profondément endormis, sont froidement assassinés les uns après les autres. Bilan, 867 morts, selon le Cicr. Mais, le décompte final fait état de 1200 morts quand on y ajoute tous ceux qui, dans leurs fuites, ont été rattrapés et abattus par les soldats en question. A ces massacres, il faut ajouter ceux perpétrés à Adebem, un village du département de Sassandra. Les tueurs à gage y ont fait plus de 200 morts. Ce sont ces faits aussi flagrants qui font trembler les pro-Ouattara au moment où la Cpi annonce son retour en Côte d’Ivoire.

Nicole Bantchi
Aujourd’hui

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