Par PK source: eventnews.fr
Dossier EXPLOSIF |
Voici le fax de la CPI qui clarifie tout
Depuis peu, une certaine presse s’est emparée du dossier Gbagbo à la CPI pour en faire son chou gras. Mettant en relief à une vérité près, un conflit d’intérêt entre le président du FPI, Sylvain Miaka Ouretto, en mission en Europe pour le compte du parti et Koné Katina, l’ex ministre du budget de Gbagbo, exilé au Ghana et devenu porte-parole de ce dernier depuis mai 2011 après la crise post-électorale. Aussi avant de faire le procès de ces médias qui ont pour seule activité, l’information, il convient de faire appel à la lucidité.
De quoi s’agit-il ?
Après sa rencontre avec Gbagbo le 6 février dernier à la prison de Scheveningen, la seconde visite de Miaka Ouretto a été purement et simplement rejetée. Pour certains, ce refus de la CPI serait l’œuvre de son « rival politique », Koné Katina, qui en sa qualité de porte-parole de Gbagbo aurait convaincu Me Altit dont il est aussi proche, en vue de faire capoter cette deuxième rencontre (la première leur ayant échappé). Au motif que Katina serait rentré en conflit avec Miaka depuis que ce dernier a craché ses vérités sur le comportement de « certains camarades du parti exilés au Ghana». Eventnews TV qui suit avec intérêt cette actualité revient après plusieurs jours d’enquête minutieuse, sur cette affaire qui fait en ce moment couler beaucoup d’encres. N’ayant pas réussi à rentrer en contact avec Koné Katina ou encore Me Odehouri Géraldine, nous avons pu interroger les autres protagonistes dans l’affaire. A savoir Me Altit, Miaka et surtout la CPI. Cerise sur le gâteau, nous avons pu intercepter le mail réponse de la CPI suite à cette deuxième demande de visite de Miaka.
« Effectivement, il y a un bras de fer en ce moment entre nous et la CPI. Vous savez, Gbagbo est aujourd’hui le prisonnier le plus célèbre de la CPI, donc tout ce qui concerne sa visite est désormais contrôlé », nous raconte l’avocat principal de Laurent Gbagbo. Après qu’une source proche de la dernière rencontre entre Miaka et Me Altit (lundi 20 février, ndlr) révèle que ce dernier aurait confié à Miaka que le refus de la CPI était motivé par une crainte de celle-ci qu’une révolution ait lieu suite aux nombreuses visites de Gbagbo.
Eventnews.fr, votre site préféré vous propose l’intégralité du mail adressé à Miaka en date du 17 février 2012 :
« Monsieur, Nous avons le regret de vous informer que suite aux contraintes liées aux activités internes du quartier pénitentiaire de la Cour, nous n’organisons plus pour l’instant de visite que celles de son équipe de défense près la CPI. La visite demandée par M. Miaka n’est pas approuvée. Toutefois, dès que nous aurons eu un changement, nous vous en informerons.
Cordialement. Signé (Etienne Mbumoko—quartier pénitentiaire—CPI) »
Analyse :
Me Altit nous parle d’un bras de fer entre lui et la CPI au sujet des visites à son client. Il parle également des nombreuses visites que Gbagbo aurait déjà eues, ce qui provoqueraient une révolution, là où la CPI, elle parle de contraintes liées aux activités internes.
Ainsi, Me Altit se réjouit-il d’un bras de fer entre lui et la CPi là où cette dernière vient de violer le droit le plus élémentaire d’un détenu et surtout d’un prévenu pour ne pas dire présumé innocent. Gbagbo n’ayant pas encore été jugé et condamné : Le droit de visite. En ce qui concerne les nombreuses visites de Gbagbo, sauf omission de notre part, celui-ci n’aurait reçu que cinq (5) visites en dehors de sa Défense, après trois mois de privation de liberté ; A savoir, Bernard Houdin (8 minutes), Me Géraldine Odehouri, ses deux filles Marie Laurence Kipré et Marie Antoinette Singleton (ensemble et pratiquement chaque deux jours sur une semaine), une sœur de Nady Bamba et Sylvain Miaka Ouretto (3 heures), le 6 février dernier.
Questions : En quoi cette deuxième visite de monsieur Miaka serait une visite de trop ? Et de quelle révolution parle l’avocat du franco-israélien Gilad Shalit et des infirmières bulgares ? En quoi une révolution si elle s’avérait vraisemblable, donc en Côte d’ivoire, perturberait la quiétude des hollandais ou le bon déroulement du procès Gbagbo à la CPI ? Quant aux contraintes liées aux activités internes dont parle la CPI, l’argument ne tient pas, car exactement le samedi 18 février 2012, donc bien après la réponse de la CPI à Miaka, une délégation congolaise sortait d’une visite à Jean-Pierre Bemba (un autre prisonnier de la CPI). Cette délégation aurait confié à certains patriotes ivoiriens qui manifestaient devant la prison ce même jour (commémoration des évènements du 18 février 92), que Bemba leur aurait dit que Gbagbo se porte bien et qu’il entendait en ce moment le cri des manifestants dehors depuis sa cellule. De quelles contraintes parle donc la CPI ?
En vérité, voici comment les choses se sont déroulées ces derniers temps dans le cadre des visites aux détenus et principalement à Laurent Gbagbo.
D’abord le visiteur remplit sur le Net un formulaire de quatre pages de demande de visite d’un détenu, en vertu de la norme 179 du Règlement du Greffe à l’exception des conseils, des représentants diplomatiques ou consulaires, des représentants de l’autorité d’inspection indépendante ou des représentants de la Cour, demandant eux, l’autorisation du Greffe uniquement. Ce formulaire comprend votre identité, vos liens avec le détenu, les raisons de votre visite, tous vos contacts et un questionnaire d’enquête de moralité sur vous.
« Je confirme que toutes les informations que j’ai fournies sont exactes et j’autorise le quartier pénitentiaire à recueillir des renseignements supplémentaires s’il le souhaite. Je m’engage à ne révéler aucune information aux médias » précise le formulaire avant les mentions, date et signature.
Après cette phase d’inscription via le site internet de la CPI, le document accompagné d’une copie lisible de la page de votre passeport à laquelle figue votre photographie est envoyé par courrier postal, télécopie ou courrier électronique aux adresses suivantes : ICC/quartier pénitentiaire BP 19519-2500 CM, La Haye (Pays-Bas) ou par fax (+31 70 515 8965) ou par e-mail (detention.visits@icc-cpi.int). Pour être sûre que votre demande a bel et bien été réceptionnée vous pouvez même appeler au (+31 70515 80 80).
En outre, il faudra prévoir 15 jours calendaires entre l’envoi du présent formulaire et la date proposée pour la visite. Enfin, dit le formulaire, les visites sont autorisées en fonction de la disponibilité des locaux. En raison de circonstances imprévues, la visite peut ne pas être autorisée dans le délai des 15 jours calendaires (…)
Une fois le quartier pénitentiaire saisi de la demande, celui-ci en informe le détenu. Si le détenu dit non, votre demande est automatiquement rejetée. S’il accorde, alors, votre dossier est transféré au bureau du Greffe de la CPI pour étude. Le Greffe peut à son tour valider comme invalider votre demande pour des raisons qu’il n’est pas tenu de vous expliquer. Si votre demande est accordée après l’étude et appréciation du Greffe, ce dernier le renvoie à nouveau au quartier pénitentiaire sis à Scheveningen, qui lui organise la visite, selon la disponibilité du détenu en fonction de la date de visite indiquée.
Mais là où la CPI pêchera dans le cas Miaka Ouretto et en parfaite violation des droits discrétionnaires du détenu, elle (la CPI) aurait mis en copie la deuxième demande de visite de Miaka à l’avocat Altit, qui à son tour selon une indiscrétion proche du bureau du Greffe de la CPI, aurait bloqué cette seconde demande, prétextant que la Défense (donc lui) allait avoir besoin de son client tout le long des trois prochains mois. Ce qui annulera de droit, la demande de Miaka. La Défense étant prioritaire. C’est dire que malgré la volonté de Gbagbo de revoir son compagnon de lutte, camarade et président du parti, Sylvain Miaka Ouretto qu’il a d’ailleurs déjà vu sans problème, cette fois-ci, le vœu des deux présidents ne sera pas exhaussé par la volonté du seul Emmanuel Altit, l’avocat exclusif de Gbagbo auprès de la CPI.
Exposé ainsi, on est à même de se demander si finalement, Me Altit n’aurait pas été pris entre deux feux : la volonté des Miakaistes à vouloir mettre de l’ordre dans la famille FPI et l’intransigeance des Katinasiens à s’accaparer du dossier Gbagbo.
Mais si telle est pour Altit une bonne façon pour faire taire la guéguerre des deux clans, l’on est toujours préoccupé par la façon dont il entend conduire la défense du président Laurent Gbagbo tout seul. Me Emmanuel Altit a-t-il des comptes à rendre aux ivoiriens et aux millions de panafricains attachés à Gbagbo et qui battent le pavé parisien et hollandais en ces temps d’hiver glacial pour la libération de leur champion ? A quand va-t-il rencontrer la communauté ivoirienne et toute autre personne susceptible de lui fournir preuves et témoignages dans l’intérêt de son client ? A Quand ira-t-il en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Togo, au Bénin, au Libéria là où sont exilées et refugiées des personnes susceptibles de lui apporter éclairages sur la bataille d’Abidjan ? Une conférence de presse ne s’impose-t-elle pas après trois mois de détention de son client aux fins d’éclairer l’opinion ne ce reste que sur la santé de son client ? Lui qui le voit à volonté. Me Altit connait-il le Droit national ivoirien ? Ou bien fait-il confiance au collectif des avocats ivoiriens d’ailleurs avec lesquels il soustraite des mémos, à savoir Me Gbougnon, Dacko et Agathe Barouan. A quel prix sont-ils rémunérés pour abattre à sa place un si titanesque travail ? Là où lui, il touche 10 000 euros/mois (76000 euros/an) et 4000 euros pour ses frais de transport. Me Altit a-t-il une fois fait une demande de mise en liberté provisoire pour son client ? A-t-il lancé des appels à témoins dans le cadre de ses contre-enquêtes dans l’intérêt de son client à pratiquement trois (3) mois de l’audience de confirmation des charges ?
Enfin, Me Emmanuel Altit est-il capable de nous dire comment se déroule en ce moment les différentes audiences de mise en état qui se tiennent chaque mois et au cours desquelles le procureur Ocampo (l’accusation) échange ses informations par lot de 10 avec la Défense ( Me Altit) jusqu’à la date de l’audience de confirmation des charges fixée pour le cas Gbagbo au 18 juin 2012 ? Les Ivoiriens veulent savoir, comprendre, même s’ils sont conscients de certains aspects du procès qui relèvent du secret de l’instruction. Et la presse est là pour s’en rendre et en rendre compte. C’est sa raison d’exister.
PK/ source: eventnews.fr
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