«Il y a trop de bruits autour de Laurent Gbagbo. C’est à cause du comportement de certains de ses collaborateurs qu’il se trouve là où il se trouve aujourd’hui». Le président du FPI, Miaka Ouretto Sylvain a crevé l’abcès le 16 février denier, devant ses militants regroupés à l’AGCA dans la capitale française. Le nouveau patron du parti à la rose a eu, en effet, le courage de regarder sa troupe parisienne droit dans les yeux pour lui cracher la vérité en face. C’est bel et bien l’arrogance, le manque d’humilité, les propos méprisants, orduriers, tenus par l’aile extrémiste du Front populaire ivoirien vis-à-vis des nouvelles autorités et surtout des nombreuses victimes de la décennie de dictature, de tortures de tout genre, de violations massives des droits de l’homme, d’assassinats et de la violente crise postélectorale imposée au peuple par la volonté du parti bleu de se maintenir au pouvoir par la force, qui ont conduit Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale. Cet aveu retranscrit par le porte-voix du FPI, le journal ‘’Notre Voie’’, dans son édition du mardi 21 février, du nouveau parton de la refondation vient, faut-il le préciser, apporter de l’eau au moulin du Premier ministre, Guillaume Soro. Le chef du gouvernement avait, en outre, affirmé avec raison que le transfèrement de Laurent Gbagbo à la Haye était le fruit du comportement irrévérencieux du FPI. «C’est le FPI qui a envoyé Laurent Gbagbo à la Haye», ne cessait-t-il de répéter. Les jours se sont écoulés et ceux qui croyaient à un discours politique, notamment les cadres et militants LMP, doivent maintenant déchanter. Car la lucidité a regagné ce camp qui a bien compris que la conduite peu recommandable du FPI après la perte du pouvoir d’Etat a pesé lourd dans la balance de ce qu’il a qualifié de ‘’déportation’’ de l’ancien célèbre prisonnier de Korhogo à la Haye. Devant le refus des radicaux adeptes de la violence verbale, de la promotion de la haine tribale, de revenir à la réalité en changeant de posture, Miaka Ouretto a tapé du poing sur la table. «De grâce, il ne faut pas que nous ayons cette attitude-là. Et je l’ai dit à Koné Katinan (…) Je lui ai dit, si tu as un projet soumet-le au parti qui existe. Si le parti te donne son onction tu peux le faire librement. Dès lors qu’on ne t’a pas donné cette onction, on ne peut pas reconnaître ce qui se passe. Et que quelques consignes que ce soient d’où qu’elles viennent dès lors qu’elles ne portent pas la griffe du parti, doit être considérées nulles et non avenue», a-t-il tranché face aux va-t-en guerre du FPI. Voilà qui est clair. Le président du conseil général de Soubré, devenu président du FPI, ne supporte plus le désordre au sein de sa formation politique qui, de toute évidence, coûte cher à son champion incarcéré à la Haye. Après une rencontre avec l’ancien président, il a opté pour le langage franc et direct pour tenter de ramener les uns et les autres à la raison.
Lacina Ouattara
Le Patriote
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