Par Gbansé, Douadé Alexis | Connectionivoirienne.net
Conférences des pro-Gbagbo à Yaoundé et Douala / Un journaliste ivoirien refoulé à l’ambassade du Cameroun sur pression des autorités ivoiriennes ?
Le journaliste ivoirien Anassé Anassé, exerçant dans un quotidien privé à Abidjan, a été refoulé à l’ambassade du Cameroun en Côte d’Ivoire, alors qu’il devait se rendre dans ce pays d’Afrique centrale pour couvrir deux conférences publiques des partisans de Laurent Gbagbo, à Yaoundé et à Douala. Ces manifestations des pro-Gbagbo au Cameroun se déroulent ce jeudi 23 février (Yaoundé) et le lundi 27 février (Douala), autour du livre de l’écrivain et journaliste d’investigation franco-camerounais Charles ONAN, intitulé «Côte d’Ivoire, le coup d’État». Dans lequel l’auteur dénonce avec véhémence, l’implication de l’armée française, sur instructions expresses du président Nicolas Sarkozy, dans la chute, l’arrestation et le transfèrement de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo à la Cour Pénale Internationale (CPI), à La Haye aux Pays-Bas. Les principaux invités et intervenants à ces deux conférences sont le ministre ivoirien Justin Katinan Koné, porte-parole de Laurent Gbagbo, Me Lucie Bourthoumieux, avocate-conseil parisienne de l’ancien chef de l’État ivoirien, l’auteur lui-même et des universitaires camerounais, africains et occidentaux.
Le confrère qui devait se rendre à Douala, où il devait transiter pour Yaoundé ce mercredi 22 février, a vu ses documents rejetés par l’ambassade du Cameroun à Abidjan. Les frais de visa qui ont été encaissés le lundi 20 février, son passeport, ses photos et les pièces exigées pour l’établissement du visa lui ont tous été retournés sans explications ; une première certainement dans les franchises diplomatiques. L’avocate Me Bourthoumieux, qui a personnellement invité M. Anassé au Cameroun, a vivement protesté contre cette énième violation des libertés publiques et atteinte flagrante à la liberté de la presse, qu’elle met sur le compte d’une pression politique au sommet de l’État ivoirien exercée sur le représentant du Cameroun en Côte d’Ivoire. Le journaliste que nous avons joint au téléphone à Abidjan, a expliqué que d’ordinaire, une ambassade refuse ou accorde le visa de façon discrétionnaire. Et que c’est la première fois qu’un dossier de demande de visa est retourné en entier, les frais de visa compris. Le confrère pense qu’indépendamment de toute pression politique, les autorités camerounaises n’ont certainement pas voulu brouiller leurs relations avec leurs homologues ivoiriens, en autorisant un journaliste à partir d’Abidjan pour couvrir une manifestation pro-Gbagbo sur le sol camerounais. Toutefois, M. Anassé a émis cette réflexion : «Je ne comprends pas pourquoi les régimes qui se sont succédés en Côte d’Ivoire commettent tous la même erreur en voulant censurer ou empêcher les journalistes de faire leur travail. Parce que quand vous fermez la porte à un journaliste, il obtient toujours l’information par la fenêtre. Donc ces pratiques d’entraves ou d’atteintes à la liberté de la presse sont contre-productives pour les gouvernants». Le confrère a tenté, malgré le refus de l’ambassade de lui accorder le visa, d’effectuer le voyage et de se faire établir le document une fois sur place, à Douala. Mais la compagnie aérienne (dont nous taisons le nom pour ne pas lui faire de la publicité gratuite) qui devait le transporter, visiblement alertée, l’a également refoulé à l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan Port-Bouët, ce mercredi matin.
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