L’expression
Va-t-on vers un divorce d’entre les commerçants et leur ministre de tutelle, Dagobert Banzio ? En tout cas l’affaire des magasins mis sous scellé au marché Dabanani d’Adjamé a atterri au tribunal de première instance du Plateau. Le président de la Fédération nationale des commerçants de Côte d’Ivoire (Fenacci), Soumahoro Farikou, a assigné le ministre en justice pour abus de pouvoir. Hier, aux environs de 11 h30, alors que des agents du ministère du Commerce, escortés par deux cargos de la gendarmerie, procédaient aux fouilles d’environ 34 magasins, et cela en l’absence des propriétaires, Soumahoro Farikou accompagné de Soumaïla Koné, huissier de justice, ont été empêchés d’avoir accès au site. Le président de la Fenacci dit ne pas comprendre l’attitude du ministre. « Il est inadmissible que le ministère du Commerce procède à la fermeture de magasins sans aucune décision de justice, au motif qu’il y aurait des produits prohibés dans ces lieux. Certes nous luttons en tant que Fédération contre la contrefaçon, mais nous dénonçons la procédure adoptée par le ministre Dagobert Banzio. Il ne peut pas se comporter comme s’il n’y avait pas de loi en la matière. Les dix jours de fermeture des magasins ont causé d’énormes préjudices aux commerçants », a-t-il fait remarquer. Pour comprendre l’affaire, il faut remonter au vendredi 10 février 2012. Selon Soumahoro Farikou, c’est ce jour à 10 h que les services de Dagobert Banzio ont scellé les magasins, faisant état de la présence de produits prohibés. « J’ai appelé le ministre pour savoir ce qui se passait, mais par la suite, les magasins sont restés toujours fermés. C’est alors que le 20, j’ai fait une assignation en justice. Et le même soir au journal télévisé de 20 h, un communiqué a convoqué les concernés à se rendre le lendemain, mardi 21, pour l’ouverture des magasins. Ces derniers, arrivés sur les lieux dès 9 h, ont dû attendre jusqu’à 13 h, pour voir venir les services du ministère », a souligné Farikou. Avant d’ajouter que les commerçants ne se laisseront pas faire. Car, dit-il, ‘’ il faut une autorisation de justice pour casser des magasins’’.
Kuyo Anderson
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