(Xinhua) — Les autorités ivoiriennes multiplient les actions visant à créer des emplois afin de venir à bout du problème de chômage des jeunes qui se pose avec acuité dans le pays.
Plusieurs membres du gouvernement ont effectué des missions de prospection à l’extérieur du pays afin de persuader des investisseurs à s’intéresser à la Côte d’Ivoire post-crise qui selon eux présente de nombreuses opportunités d’affaires.
« Il s’agit de susciter la création d’entreprises qui permettrait à des jeunes sans-emploi de s’insérer dans le tissu socio-professionnel », a expliqué le secrétaire national à la Reconstruction et à la Réinsertion Mamadou Koné, de retour d’un voyage.
Lors de l’inauguration d’une usine de production de lait lundi à Abidjan, le ministre ivoirien de l’Industrie Moussa Dosso s’est réjoui des emplois directs et indirects engendrés par le projet réalisé par une multinationale agro-industrielle qui emploie à ce jour près de 4 000 personnes.
INVESTIR POUR CREER DES EMPLOIS
Les officiels ivoiriens ont également accueilli avec satisfaction le lancement lundi à Abidjan du Projet de Création Emplois Jeunes et de Développement des Compétences financé par la Banque mondiale à hauteur de 25 milliards de FCFA (50 millions de dollars).
« Ce projet vise à appuyer les actions du gouvernement ivoirien à résoudre le problème du chômage et réduire la pauvreté », a expliqué le ministère ivoirien de l’Emploi, des Affaires sociales et de la Solidarité, précisant que plusieurs secteurs d’activités sont concernés.
« C’est pour la première fois qu’un tel financement est consacré exclusivement et explicitement à un projet d’emploi de jeunes. C’est dire, si besoin est, le caractère inédit et innovant de ce projet qui est un cas d’école dont la réplication dépendra du succès que remportera sa mise en œuvre ici en Côte d’Ivoire », a souligné le chef des opérations de la Banque mondiale en Côte d’Ivoire Madani Tall.
A en croire celui-ci, le gouvernement qui a la charge de la mise en œuvre du projet sera jugé sur le nombre d’emplois effectivement créés et le nombre de jeunes qui recevront grâce à ce projet une compétence avérée, leur permettant soit de se mouvoir sur le marché de l’emploi, soit de s’auto-employer à travers la création de leurs propres activités génératrices de revenus.
UNE BOMBE A RETARDEMENT ?
« La problématique de l’emploi des jeunes reste ’une bombe à retardement’ si l’on n’y prend garde », a prévenu Madani Tall.
Conscient du nombre élevé de jeunes qui frappent à la porte du premier emploi, le coordonnateur du Projet Emploi Jeunes Adama Bamba a assuré que tout sera mis en œuvre pour que les personnes qualifiées parmi les jeunes soient retenues pour l’exécution des travaux liés au projet.
« Nous travaillerons sous la supervision de la Banque mondiale et de l’Etat de Côte d’Ivoire, et chaque mois nous communiquerons avec les jeunes pour leur faire le point », a-t-il déclaré, notant que le projet vise à insérer 30 000 jeunes.
La Côte d’Ivoire tente de sortir d’une crise qui a secoué le pays cinq mois durant, affectant de manière « drastique » le secteur de l’économie.
Les nouvelles autorités se préoccupent de la situation de l’emploi avec en prime l’insertion socio-professionnelle des jeunes.
Selon des statistiques du ministère ivoirien de la Jeunesse, le pays compte plus de quatre millions de jeunes sans-emploi.
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