Dans l’entendement d’un quotidien pro-Ouattara, dans son édition d’hier, depuis 37 ans qu’existe la Cedeao, les chefs d’Etat qui ont précédé Alassane Dramane Ouattara à la tête de la Côte d’Ivoire, d’Houphouët-Boigny à Laurent Gbagbo en passant par Henri Konan Bédié et Robert Guéi, personne parmi eux n’aurait eu le mérite d’occuper la présidence en excercice de cette organisation sous-régionale parce qu’ils de disposeraient pas de «diplomatie agissante».
Dans la logique du Nouveau Réveil, c’est Ouattara qui vient de redorer le blason de la Côte d’Ivoire au sein de la Cedeao. Pure campagne de propagande ! En vérité, c’est la Côte d’Ivoire qui, délibérément, n’a jamais voulu de la présidence de la Cedeao durant toutes ces années. En effet, Houphouët était incontestablement le plus influent des chefs d’Etat fondateurs de la Cedeao. Mieux, la Côte d’Ivoire est l’un des moteurs économiques, avec le Nigeria, de cette organisation. Si bien que rien n’empêchait feu le Président Houphouët d’être le président de la Cedeao si telle était sa volonté. Surtout que jusqu’à un passé récent, la Côte d’Ivoire payait, par solidarité africaine, les salaires des fonctionnaires de nombre de pays membres de cette organisation Sous-régionale. Mais Houphouët qui s’investissait dans le Conseil de l’Entente avait toujours pris de la hauteur vis-à-vis de la Cedeao en laissant les autres chefs d’Etat occuper la présidence de cette organisation. Les Présidents Bédié et Gbagbo sont restés dans cette grandeur d’esprit qui est la caractéristique des grands hommes d’Etat dont la marque est l’humilité. Laurent Gbagbo a même, par deux fois, décliné l’offre au profit du Ghanéen, John Kufuor et du burkinabé, Blaise Compaoré. Par ailleurs, il n’y a aucun mérite particulier à être président en exercice de la Cedeao. Car, c’est une présidence tournante et une fois que c’est le tour de votre pays, vous en devenez le président. Pourquoi alors tant de bruit autour de la désignation M. Ouattara comme président en exercice de la Cedeao ? A bien y regarder, cette campagne médiatique répond à une volonté unique. Celle de la course pour les honneurs qui habitent les nouveaux tenants du pouvoir ivoirien. C’est cela qui peut expliquer que Le Nouveau Réveil écrive avec peu de retenue : «Ouattara est devenu le Président de 15 pays».
Boga Sivori bogasivo@yahoo.fr
Notre Voie
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