Politique/ Rififi à la CPI
Lu sur eventnews.fr par PK
Commencée en fanfare, la mission d’information en Europe du président du FPI, Sylvain Miaka Ouretto, pourrait souffrir du manque de sa cerise sur le gâteau, sinon de la méchanceté des uns et des autres.
En effet, alors que tout était mis en œuvre pour qu’il ne soit plus en contact avec l’ex chef de l’état ivoirien, Miaka Ouretto, le nouveau patron du front populaire ivoirien, va user de tous les stratagèmes pour accomplir cette mission pleine de sens. Car après le refus du gouvernement ivoirien de lui reconnaître son passeport de service (élu ivoirien), Miaka finira par s’aligner comme un ivoirien lambda d’abord pour l’établissement d’un passeport biométrique, suivi d’une demande de visa en bon et due forme. Ce qui lui permit de rencontrer le lundi 6 février dernier l’ex président ivoirien incarcéré à la prison de la Haye (Scheveningen). Cette étape franchie, à Paris où l’émissaire du FPI a déposé ses valises, en ce temps d’hiver glacial, lui qui souffre déjà des séquelles d’un accident vasculaire cérébral-AVC, va être confronté à une autre nébuleuse ; cette fois dans les rangs de son propre parti.
Les couleurs seront annoncées dès son arrivée à Paris avec la représentation FPI-France, qui distancée par les activités de la nouvelle direction du parti à Abidjan, ne fera rien pour renouer le contact. La suite on la connait : Absence de Miaka Ouretto à la Haye le 18 février avec pour conséquence, la faible mobilisation enregistrée, là où de simples mouvements de soutien à Gbagbo font le plein. « Brigitte ne prend ses ordres qu’auprès de Affi Nguessan (…) Heureusement que le prochain Congrès du parti prévu pour mars va tout clarifier », murmure-t-on dans l’entourage de la représentation du front populaire ivoirien en France. Et si ce message n’échappe pas à la vigilance de la direction d’Abidjan, ils sont de plus en plus nombreux ces militants dits de première heure du FPI, qui commencent à donner de la voix : « Nous ne sommes plus en campagne électorale ; désormais nous allons prendre notre responsabilité, si nous voulons continuer de peser sur l’échiquier politique en Côte d’Ivoire ».
Le FPI et la guerre de positionnement
Après les humeurs parisiennes, c’est au tour des « amis d’Accra » de faire payer cash l’intransigeance du président Miaka. Eux, qui avec à leur tête le sieur Katina Koné, le monsieur porte-parole du prisonnier Gbagbo, digèrent mal « l’intrusion » du président du conseil général de Soubré, dans ce qui est amené d’appeler « le 3615 » version FPI. Les vieux parigos comprendront. Car si l’ex ministre du budget du gouvernement Aké Ngbo ne semble pas être affamé grâce aux largesses de l’état ghanéen (1 million de FCFA/ cadre fpi-exilé/mois), ajouté au butin de guerre ( dernier mois de salaire des fonctionnaires à la chute de Gbagbo), complété par les nombreuses levées fonds en leur faveur à travers le monde, et autres soutiens des pays amis, là où certains camarades du parti restés à Abidjan, continuent de broyer du noir s’ils ne sont pas menacés par le pouvoir Ouattara, Katina et ses amis d’Accra ont mille raisons d’empêcher la direction du parti logée à Abidjan, d’y voir clair.
Après avoir obtenu le rôle du porte-parole de Gbagbo au forceps, désormais aux commandes, Katina ira jusqu’à faire des nominations à travers l’Europe au mépris de la nouvelle direction du parti à Abidjan. Quelle audace ! Pour boucler la boucle, il emballera, Me Lucie Bourthumieux et Géraldine Odohouri, proche du président Gbagbo, mais également Me Emmanuel Altit, le principal avocat de Laurent Gbagbo à la CPi. On ne sera donc pas étonné que la volonté de Miaka Ouretto, de rencontrer à nouveau Gbagbo, ne soit plus du goût des « amis d’accra ».
Me Emmanuel Altit ou l’otage des amis d’Accra
L’avocat des infirmières Bulgares en Libye (2005), Me Emmanuel Altit (F-Palais D218), échappera-t-il à la mafia du parti bleu-blanc ? Un retour d’ascenseur oblige ! Car n’est-ce pas Géraldine Odohouri, conseillère juridique de Gbagbo qui le proposa à la CPI pour assurer la défense de Laurent Gbagbo ? « Géraldine Odohouri est l’interface entre mon équipe et la communauté ivoirienne » nous confiait récemment Me Altit en personne. Il n’est donc pas une fois encore surprenant que bien que présente en Europe depuis le 14 février 2012, Géraldine Odohouri reste muette si elle ne manœuvre pas en coulisse avec l’accord de Koné Katina (tous deux exilés au Ghana) pour faire échouer la prochaine visite au président Gbagbo de Miaka Ouretto.
En effet, après sa rencontre du 6 février avec Laurent Gbagbo à Scheveningen, Miaka est mis en mission par le président fondateur du FPI ; à la suite de laquelle un rapport détaillé devrait lui être fait avant le retour de Miaka à Abidjan. Après donc exécution, Sylvain Miaka Ouretto introduit une nouvelle demande de visite auprès de la Cour pénale internationale en date du 15 février. Malheureusement cette demande ne connaîtra pas une suite favorable au motif que la CPI aurait pris de nouvelles dispositions en ce qui concerne les visites désormais aux prisonniers. Pour en savoir davantage, le président du FPI va se mettre en rapport avec l’avocat en titre de Gbagbo, Me Altit. Celui-ci semble être bien au parfum non seulement de la requête de Miaka, mais aussi de la réponse de la Cour. « Je suis actuellement à la Haye, je suis au courant du problème, je vous expliquerai dès que j’arrive à Paris ce dimanche 19 février 2012 », rassure Me Altit.
Dimanche 19 février 2012. Il est 19h15mn, lorsque devant le silence de Me Altit qui avait pour autant promis rappeler Miaka, celui-ci prend la responsabilité de joindre l’avocat au téléphone, mais en vain. S’en suivront SMS et autres messages vocaux. Au moment où nous bouclions ces lignes, toujours pas de nouvelle de Me Altit. Pourquoi ce mutisme, lui qui lors de sa première rencontre avec le président du parti semblait être disponible ? En tout cas, si rien n’est fait dans les heures qui suivent, Miaka Ouretto ne verra certainement plus son mentor, avant son retour à Abidjan prévu pour le 22 février 2012. Sauf changement de calendrier.
PK/ source : www.eventnews.fr
Les commentaires sont fermés.