La crise ivoirienne a officiellement pris fin le 11 avril 2011 avec la capture de Laurent Gbagbo. Mais du côté de ses partisans, on a décidé de jouer les prolongations. Si comme le dit Laurent Dona Fologo, « le FPI est sorti affaibli » de cette crise, il n’en demeure pas moins que dans le camp dans l’ancien chef d’Etat les irréductibles sont à la tâche pour mener la vie dure au régime Ouattara, voire reconquérir le pouvoir par la force. Le FPI et ses affidés n’ont jamais digéré la perte du pouvoir et l’incarcération de leur mentor à la Cour pénale internationale. L’après 11 avril a été perçu chez les adeptes de la « préférence nationale » comme le suprême « monnè ». Les traumatismes de la plus grande tragédie qu’est connue la Côte d’Ivoire sont encore perceptibles dans les rangs de l’ancienne « majorité présidentielle ». Au point qu’aujourd’hui, les militants et sympathisants du FPI ont encore après près d’un an, la gueule de bois des lendemains des aventures mal négociées. Dans de telles conditions, on ne peut avoir que la revanche tenace et une seule envie : revenir rapidement au pouvoir. Mais dans un contexte de démocratie sous haute surveillance de la communauté internationale, comment y parvenir ? Pour le FPI, les choses sont simples. Il faut rendre le pays ingouvernable afin de profiter de la situation de confusion qui résultera pour revenir aux affaires. Aujourd’hui, dans le camp Gbagbo, on ne dort pas. A Abidjan comme à l’extérieur du pays, les cadres du parti de Laurent Gbagbo multiplient en ce moment des réunions pour échafauder des plans en vue de créer les conditions de ce chaos souhaité. Les prémices de ce complot contre la démocratie sont déjà perceptibles. Dans certaines contrées, les « jeunes gens » ont repris les footings loin des regards indiscrets. Des camps d’entrainement ont vu le jour dans des endroits à Yopougon et à l’ouest du pays. Des personnes témoins de ces faits, n’ont pas cessé d’appeler la rédaction du Patriote pour signaler ces mouvements de troupes qui troublent leur quiétude. Certains parlent de jeunes miliciens bien connus des populations qui auraient repris les entrainements dans les zones périphériques du district d’Abidjan. Tandis que, d’autres signalent la présence de mouvements suspects dans les forêts du grand ouest. Notamment dans la forêt de Taï et la région de Toulépleu où une grande quantité d’armes a été récemment découverte. Ajouté à cela, des informations font état de recrutement de mercenaires libériens à l‘ouest. Selon nos sources, ces recrutements se feraient actuellement sous la supervision d’un officier de l’armée ivoirienne en rupture de ban avec la hiérarchie. A Accra, au Ghana, les militaires en exil ont décidé d’une manière ou d’une autre de retourner au pays. Ils auraient conseillé à leurs proches restées au pays de faire moins de sorties après 19 heures. Dans le camp LMP, c’est le message qui circule en ce moment de bouche à oreille. Une source très proche du dossier, parle d’un plan longuement mûri dont les incidents survenus à Sikensi et à Arrah en font partie. La stratégie est simple. Gonfler les actes répréhensibles de quelques éléments égarés des Forces républicaines de Côte d’Ivoire, les mettre en épingle en vue de susciter la révolte au sein des populations. C’est la mission qui a été confiée aux journaux proches de l’ancien président. Pas un seul jour ne passe où des journaux comme « Notre Voie », « Le Temps », « Aujourd’hui » ou encore « Le Nouveau Courrier » n’évoquent dans leurs colonnes que de soi-disant exactions perpétrées par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire. L’objectif à court terme est de causer le départ de l’armée des zones où le FPI bénéficie de solides complicités au sein de la population et même dans l’administration, pour provoquer une situation insurrectionnelle. Des témoins des événements douloureux des 12 et 13 février derniers à Arrah racontent que les jeunes agni qui ont attaqué les FRCI et les commerçants ont bénéficié d’une complaisance coupable du commandant de brigade et du préfet. Vrai ou faux ? Toujours est-il que les jeunes autochtones sans doute manipulés, ont sévi pendant deux jours dans la ville sans que les agents de la brigade de la gendarmerie et leur commandant n’ont daigné lever le petit doigt pour venir au secours aux commerçants qui les suppliaient d’intervenir pour empêcher les jeunes excités de mettre le feu à leurs magasins. Sikensi et Arrah ne sont en fait que des tentatives avortées de cette stratégie de déstabilisation. Sûrement que le parti de Laurent Gbagbo continuera son travail de sape. Rien que pour discréditer le régime président Alassane Ouattara et l’empêcher de travailler. Espérant qu’à long terme, ce travail de sape se transformera en un mécontentement généralisé qui emportera le nouveau régime. Les Romains disaient : « Pour tuer quelqu’un, il faut d’abord tuer son nom ». C`est-à-dire si l’on veut avoir la peau de quelqu’un, il faut d’abord le salir afin de lui enlever tout crédit. Et c’est cela que le FPI travaille en ce moment. Il appartient donc aux autorités de rester vigilantes. Au risque de s’exposer à des surprises désagréables.
Jean-Claude Coulibaly
Le Patriote
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