Alakagni Hala Source: Fraternité Matin
Le directeur général du Port autonome d’Abidjan ( à gauche) a eu de fructueux échanges avec les autorités nigériennes.Le directeur général du Port autonome d’Abidjan ( à gauche) a eu de fructueux échanges avec les autorités nigériennes.Le Niger entend faire du port d’Abidjan «une bonne alternative pour remédier aux problèmes que les opérateurs économiques nigériens ont connus ailleurs». Le vice-président de l’Assemblée nationale nigérien l’a dit clairement au directeur général du port, Sié Hien, lors de la mission commerciale que celui-ci a conduite du 8 au 10 février, à Niamey, selon les informations reçues de la direction de la communication du port.
Ces derniers temps, comme l’a d’ailleurs fait savoir aussi le ministre nigérien du Commerce, Saley Saïdou, les opérateurs économiques du Niger ont été confrontés à de «nombreux problèmes au port de Cotonou». Ces difficultés ont pour nom, essentiellement : les lenteurs dues à la congestion du port et provoquées par la faiblesse des capacités des installations face au flot des marchandises. En effet, du fait des crises politiques répétées de ces dernières années en Côte d’Ivoire, les marchandises nigériennes qui passaient par le port d’Abidjan ont été détournées vers le port de Cotonou, le port naturel du Niger, du fait de sa proximité. Mais l’engorgement a vite fait d’irriter les opérateurs du Niger dont la grogne a même failli tourner au boycott. On comprend alors que les autorités du pays se soient engagées
«actuellement dans une dynamique de diversification des débouchés maritimes pour le ravitaillement du pays», comme l’a expliqué le ministre nigérien du Commerce au directeur général du port d’Abidjan.
La mission commerciale de la communauté portuaire d’Abidjan ne pouvait pas mieux tomber. Elle dont l’objectif est non seulement de reconquérir le trafic perdu, mais aussi de l’accroître. Conscients que leur port n’est pas «le port naturel» du Niger, les dirigeants du Port autonome d’Abidjan veulent donc grignoter une part importante du transit marchandises de ce pays qui est loin d’être négligeable. Les atouts pour le réussir existent. En tout cas, pendant leur séjour de trois jours, Sié Hien et sa délégation se sont évertués à les mettre en relief pour convaincre les opérateurs économiques du Niger à importer leurs marchandises par Abidjan. Le point culminant de cette campagne commerciale a été la grande rencontre avec eux, le 9 février, au Palais des congrès de Niamey. Le président de la communauté portuaire d’Abidjan leur a exposé les facilités et autres commodités qu’ils ne peuvent avoir nulle part ailleurs dans la sous-région. Ce sont, entre autres, la célérité grâce à des procédures simplifiées, les franchises, les exonérations de taxes fiscales intérieures. A ces avantages, le directeur général ajoute les efforts du gouvernement à assurer la fluidité routière par une réduction significative du nombre de points de contrôle des forces de l’ordre sur le corridor.
Apparemment, les explications de la délégation ivoirienne ont été bien accueillies. Les leaders des opérateurs l’ont laissé transparaître, à l’issue de la rencontre. Le secrétaire général de l’Association des commerçants import-export du Niger, Tchombiano Chaibou, a, par exemple, trouvé rassurant les explications du directeur général du port d’Abidjan. Parce que celui-ci a brandi «des mesures sans précédent pour les partenaires, notamment en ce qui concerne les facilités domaniales, et des formalités simplifiées et accélérées…». Il est convaincu que de telles dispositions pourraient booster le transit marchandises qui passerait alors de la moyenne de 450 tonnes à 500 mille tonnes par an. Même s’il pense qu’il y a encore des efforts à faire au niveau «des conditions tarifaires et fiscales». Quant au président du syndicat des transporteurs de marchandises, El Ibrahim Boubè, il a annoncé l’engagement de ses collègues à reprendre la destination Abidjan.
Sié Hien était accompagné du secrétaire général de la communauté portuaire, Ahima Lobé; de la directrice de la communication et de la coopération internationale, Mme Okou Djénéba et du directeur commercial, Séry Drépoba.
L’autorité portuaire avait à ses côtés plusieurs responsables de sociétés de la plateforme portuaire d’Abidjan.
Alakagni Hala
Commentaires Facebook