Par AfriSCOOP
Côte d’ Ivoire: vers un règlement durable du conflit agriculteurs-éleveurs ?
Les initiatives se multiplient en vue d’un règlement à long terme du conflit entre agriculteurs et éleveurs, qui survient de manière récurrente dans la partie nord du pays.
Les autorités administratives et les responsables locaux ont décidé de conjuguer leurs efforts pour ramener la paix entre les différents acteurs de ces secteurs d’activité.
« C’est notre rôle de mener des actions pour semer la graine de la cohésion sociale dans notre région », a confié le responsable des cadres de la région du Bafing (nord-ouest), Yatié Diomandé, lors d’ une réunion de « crise ».
Pour celui-ci, il importe de trouver une solution durable au fléau en s’inscrivant dans un contexte de reconstruction nationale fondé sur la recherche du dialogue permanent.
« Il faut mettre en application les mécanismes légaux définis par les différents arrêtés, il faut aussi, de manière impérative, mettre en place les commissions villageoises, sous-préfectorales et préfectorales chargées de régler les différends entre agriculteurs et éleveurs, et procéder au recensement des éleveurs, bouviers et cheptels », a-t-il proposé, recommandant par ailleurs la réactivation des associations pastorales.
Les préfets et sous-préfets des localités du nord ont également pris à bras-le-corps la question de la difficile cohabitation entre agriculteurs et éleveurs qui met à mal la cohésion sociale dans les zones sous leur autorité.
PRIVILÉGIER UN RÈGLEMENT PACIFIQUE
Tout comme les cadres, ces autorités administratives insistent sur l’option consistant à privilégier une voie de règlement pacifique des conflits en vue d’une résolution définitive de cet épineux problème qui engendre des morts et des dégâts chaque année.
De leur côté, les experts en encadrement du monde rural ont tenté d’élaborer des projets devant permettre de réduire les conflits.
Dans plusieurs villages du nord, des spécialistes de l’Agence nationale d’appui au développement rural (ANADER) ont lancé des projets intégrés pour permettre aux populations de se nourrir convenablement.
« Ce projet consiste à réhabiliter les pompes hydrauliques et à mettre à la disposition des femmes des semences de maïs et de riz, pour agrandir leurs parcelles », a expliqué le chef du bureau de l’ ANADER de Katiola (centre-nord), Hamadou Coulibaly.
Le projet a aussi permis de construire des digues et des parcs avec des fils barbelés ainsi que des parcs communautaires où s’étendent plusieurs hectares de pâturage.
Pour les experts, il s’agit de tout mettre en œuvre pour en finir avec les querelles entre agriculteurs et éleveurs en quête des espaces de terre exploitables.
METTRE FIN AUX AFFRONTEMENTS MEURTRIERS
Ces affrontements sont parfois meurtriers, à l’image du conflit entre agriculteurs et éleveurs qui avait fait deux morts et cinq blessés en 2011 à Odienné (nord-ouest).
Les dégâts causés par les troupeaux de bœufs ou de moutons en transhumance sur les cultures constituent le principal sujet des litiges qui ont également fait plusieurs victimes dans d’autres localités de la partie nord du pays.
Outre l’ aménagement des troupeaux, les litiges portent également sur l’aménagement des espaces cultivables.
Les éleveurs accusent à leur tour les agriculteurs de s’approprier de manière « illégitime » le fumier déchargé par les animaux et revendiquent les terres valorisées. Les premiers accusent également les deuxièmes d’empoisonner leur cheptel.
Le conflit entre agriculteurs et éleveurs dans le nord de la Côte d’Ivoire existe depuis plusieurs décennies. Il précuppe à la fois les ressortissants de la région et les autorités, lesquelles cherchent d’ailleurs une solution durable voire définitive de ce problème.
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