Les choses se compliquent dans les villes de l’ex-zone assiégées depuis l’envol du prix du carburant qui, dans cette zone, se négocie à 4000 Fcfa. Du jamais vu en Côte d’Ivoire même au plus fort de la crise militaro-politique qui a secoué le pays durant 10 ans. Comme un effet domino, après l’essence, ce sont les prix des denrées alimentaires qui suivent la tendance à la hausse du prix du carburant. Hier, jour de marché à Korhogo, des sources concordantes, jointes par téléphone, a indiqué que le riz local qui se négociait sous le régime de Laurent Gbagbo à 450 Fcfa est vendu aujourd’hui à 800 Fcfa. La raison évoquée par les commerçants, selon nos sources, est que « les frais de transport ont augmenté. » Idem pour le prix du charbon qui passe de 1000 Fcfa à 2500 Fcfa, voire 3000, selon les endroits.
Les prix vont continuer à grimper dans mesure où rien n’indique que le prix du carburant va baisser les tout prochains jours. Hier, des témoins ont assisté au spectacle de la prise d’assaut d’une citerne d’essence fraîchement arrivée. «Il y avait un monde fou autour du camion citerne. Tout le monde voulait de l’essence», a rapporté un témoin.
Dans la ville de Korhogo, les critiques s’enveniment à l’encontre d’Alassane Ouattara. «C’est la première fois que nous vivons cette situation. Même sous Gbagbo, en pleine rébellion, nous n’avons jamais vécu cela», affirme, selon une source, un monsieur en pleine discussion avec ses amis au quartier Sinistré. « Depuis qu’il est là, il ne fait que voyager pour demander l’argent aux gens. Pourtant, on nous a dit ici qu’il avait plein d’argent », avance un autre, tout désabusé. Un autre va plus loin en affirmant que « Ouattara a fait un deal avec les Français. Il ne défend que les intérêts des Français au détriment des Ivoiriens. »
On voit que la désillusion est en train de s’installer dans cette partie de la Côte d’Ivoire qui a pourtant voté, selon les résultats de la Cei, à près de 80% pour Ouattara.
Coulibaly Zié Oumar
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