ABIDJAN (Xinhua) – Le travail des enfants en Côte d’Ivoire constitue un fléau de plus en plus décrié par des organisations nationales et internationales, avec l’exploitation « éhontée » des enfants dans des secteurs économiques d’activité .
La Côte d’Ivoire intensifie la lutte contre le travail des enfants
Face au phénomène qui prend de l’ampleur, les autorités ivoiriennes ont décidé de prendre à bras le corps le combat contre la traite des enfants, afin de redonner aux tout-petits leur dignité et restaurer leurs droits.
« L’exploitation des enfants est avant tout un problème moral pour la nation », a estimé le ministre ivoirien de l’Emploi, des affaires sociales et de la solidarité Gilbert Kafana, lors d’une rencontre sur le sujet.
Pour le ministre, les parties prenantes à la lutte se doivent ainsi de renforcer leur engagement afin d’obtenir des résultats efficients.
UNE STRUCTURE INSTITUTIONNELLE MISE EN PLACE
De son côté, le gouvernement a opté pour la mise en place d’une structure institutionnelle, à savoir le Comité national de surveillance des actions de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants, une organisation qui vient en appui au Comité interministériel de lutte contre la traite des enfants.
L’épouse du chef de l’Etat ivoirien Dominique Ouattara qui dirige le Comité national de surveillance et qui a procédé récemment au lancement des activités de cette structure a énoncé qu’il s’agit d’une mission primordiale.
« Protégeons les enfants, car ils sont notre avenir », a plaidé Mme Ouattara qui a déploré que des enfants soient encore soumis « en dépit de leur âge » à des conditions de travail qui mettent en péril leur survie et leur développement physique et moral.
« Certains enfants à travers le monde sont utilisés dans des exploitations minières, agricoles et artisanales, d’autres sont même utilisés à des fins d’exploitation sexuelle et pornographique. La Côte d’Ivoire n’échappe malheureusement pas à cette dure réalité », s’est-elle insurgée, regrettant le fait que ces enfants soient privés de leurs droits légitimes à l’éducation, au loisir et à la santé.
MOBILISER LES FORCES
Les acteurs du secteur de l’agriculture parfois indexés ne sont pas restés lettre morte dans cette mouvance qui se veut dynamique.
Des coopératives agricoles se sont ainsi engagés dans ce combat, s’attelant à mettre à l’écart les enfants des plantations. »C’est un combat qui est tout à fait noble, car la place de l’enfant est à l’école et non dans des plantations de cacao ou dans d’autres activité », a reconnu Séraphin Yao Konan, planteur dans la région de Soubré (centre-ouest).
Autorités, organisations non gouvernementales et coopératives agricoles sont unanimes qu’il faut agir vite, et qu’il faut surtout mobiliser les forces pour œuvrer à réduire les facteurs de risques. « Les principaux facteurs à risque sont la pauvreté et la déscolarisation précoces des enfants », a expliqué Laurent Gnézé, un expert ivoirien en agronomie. Les structures de lutte créées se trouvent ainsi au pied du mur, afin de juguler le phénomène du travail des enfants qui se pose avec acuité dans le pays.
Selon le Bureau international du travail (BIT), environ 1,5 million d’enfants de 5 à 7 ans sont impliqués dans les activités économiques en Côte d’Ivoire, dont plus de 5.000 dans les plantations de cacao, une culture dont le pays est le premier producteur mondial.
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