Après la défaite des Eléphants, la réaction de Blé Goudé

Lu dan L’expression

Après la défaite en finale de l’équipe nationale face aux Chipolopolo de la Zambie, Charles Blé Goudé, depuis sa cachette, a décidé de s’adresser à ses compatriotes. Dans une déclaration dont copie est parvenue à notre rédaction, l’ancien leader de la galaxie patriotique donne son avis sur l’échec des Eléphants. Ci-dessous l’intégralité de sa déclaration.

« C’est la défaite de tout le monde »
L’équipe nationale de Côte d’Ivoire, la première d’Afrique, n’est pas parvenue à ramener au pays la 28ème Coupe d’Afrique des Nations (Can). Une défaite toute aussi inattendue que cruelle qui en rajoute à la souffrance des Ivoiriens qui espéraient se consoler avec le titre continental 2012. Nos Pachydermes auraient triomphé le dimanche 12 février que le drapeau national (Orange, blanc et vert) se serait imposé dans l’enceinte du stade de l’Amitié sino-gabonaise de Libreville. C’est pourquoi, nous pensons que les Ivoiriens, quelles que soient leur appartenance politique, leur religion ou leur ethnie, ont eu le cœur brisé après l’échec de notre onze national. Parce qu’au fond, la défaite des Eléphants n’est pas celle d’un clan, ni d’un parti politique, encore moins d’un seul homme, fut-il chef de l’Etat en exercice. C’est un revers pour tous et pour chacun. Point n’est besoin de se réjouir d’une déconvenue nationale, quel que soit l’endroit où on se trouve ou le camp auquel on appartient.
Le patriotisme, pour nous a, en effet, un sens : faire bloc autour des intérêts de la Côte d’Ivoire, la mère patrie ; surtout lorsque, dans leur diversité, ses enfants s’engagent dans une bataille sportive au plan international. La seule Coupe d’Afrique remportée par les Eléphants au Sénégal en 92, sous feu le président Houphouët-Boigny, continue de faire la fierté de tous les Ivoiriens. Le président Houphouët-Boigny est mort, pourtant il n’est pas allé avec la Coupe. Un second trophée aurait été gagné avec le président Gbagbo en 2006, 2008 ou 2010 que ce dernier ne l’aurait pas emporté là où il se trouve aujourd’hui. Et si l’équipe nationale parvenait à remporter la 28éme édition de la Can au Gabon, c’est le nom de la Côte d’Ivoire qui aurait été à nouveau gravé en lettres d’or dans le livre de la Confédération africaine de football(CAF), et non celui de l’actuel locataire du palais d’Abidjan. Notre pays, la Côte d’Ivoire, traverse des moments difficiles. La victoire des Eléphants, si elle avait été acquise, aurait été celle de tous les Ivoiriens. La défaite est là, elle ne doit réjouir personne. La guerre et la crise postélectorale ont détruit beaucoup de valeurs et ont profondément divisé notre nation. Heureusement, notre équipe nationale de football a résisté à ce vent de division. A mes yeux, les Eléphants demeurent un symbole d’unité nationale. Pour ce faire, j’invite nos compatriotes à une union sacrée autour du onze national. Enfin ! Quand allons-nous comprendre dans ce pays que tout n’est pas que politique ? Les Eléphants footballeurs, je suis convaincu, ont tiré les leçons de cette autre défaite et finiront par offrir, un jour, un second trophée continental aux Ivoiriens.

Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire
Charles Blé Goudé
Opposant politique en exil

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