Le Mandat
Affrontements Frci-populations à Vavoua. Rixe entre éléments des Frci et des jeunes à Sikensi etc.
La liste est longue et pas exhaustive des relations tendues entre les populations et les éléments des Frci. Le constat est sans ambages : difficile cohabitation entre ces deux communautés. Qui, pourtant, étaient, dans un passé récent, du même côté de la ‘’barrière’’. Hier héros et libérateurs d’un peuple, opprimé et en manque de démocratie, aujourd’hui, les éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire sont en passe de devenir les bourreaux de la population. L’armée, connue pour sa rigueur, sa discipline et le respect de la dignité humaine n’en a, semble-t-il, cure de ces vertus cardinales. Dimanche et lundi, à Arrah, les armes ont encore tonné. A l’origine, une rixe entre populations autochtones et certains éléments des Frci. Une escarmouche qui, pour l’heure, a fait au moins trois morts et de nombreux blessés graves. Des habitants apeurés ont trouvé refuge dans les forêts environnantes. Arrah, localité jadis grouillant de monde, a perdu de sa vivacité. La
psychose des représailles hante les paisibles populations qui ne savent plus à quel saint se vouer.
Et pourtant, on se rappelle que lors des exactions de Vavoua, le président Alassane Ouattara avait ordonné des mesures urgentes et draconiennes pour mettre un terme à de tels agissements. A ce titre, une police militaire a été mise sur pied pour « extirper les éléments incontrôlés » des rangs des Frci. Le gouvernement avait aussi recommandé une formation de l’armée pour assainir la sécurité. Un appel qui, semble-t-il, n’a pas été entendu car, quelques jours plus tard, à Sikensi, un conflit ouvert oppose communautés Abidji, Malinké et Frci. Des dégâts humains et matériels sont à nouveau enregistrés. L’on n’est pas loin de s’interroger sur la problématique de l’encasernement des militaires, dix mois après la chute de l’ancien régime, synonyme de fin de la belligérance. Hélas, depuis lors, des éléments en armes sont encore visibles à tous les coins de rues, exhibant des armes,
défiant l’autorité étatique. A y voir de près, ces derniers sont devenus un cancer pour le pouvoir en place qui n’a pas encore trouvé la solution idoine à l’effet de rassurer la population. En attendant, le mal évolue et risque de gripper la cohésion sociale. A quelques jours de l’an un de l’Opération orange qui a eu raison du pouvoir de Laurent Gbagbo, les rixes récurrentes entre populations et Frci donnent du fil à retordre au pouvoir d’Ado.
BORIS N’GOTTA
Le Mandat
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