Côte d’Ivoire 5 à 10 morts dans des affrontements population-Frci à Arrah et plusieurs dégâts

5 à 10 morts

Nord-Sud

Comme un effet domino, la situation s’est dégradée, depuis dimanche dernier, entre les populations et les Forces républicaines de Côte d’Ivoire basées à Arrah, dans le Centre-Est du pays.

La paisible ville d’Arrah a connu, dimanche, une animation peu ordinaire. De cette ambiance particulière qui n’était pas forcément liée à la finale de la Coupe d’Afrique des Nations 2012, il en a résulté cinq morts et plusieurs dégâts. Elle était due à la dégradation des relations entre les populations et les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) stationnées dans cette localité. Tout serait parti d’une requête des jeunes agnis (autochtones) qui, dit-on, ont enjoint les Frci de décamper immédiatement d’Arrah, à cause des exactions dont les soldats se rendraient coupables. Pour préserver le climat, les hommes du général Soumaïla Bakayoko ont demandé 48 heures pour plier bagages. Leur demande est appuyée par de jeunes malinkés. Niet catégorique des jeunes, très remontés contre les éléments des Frci. Mieux, ils décident d’aider les soldats à effectuer leur déménagement illico. Estimant qu’ils ont pris fait et cause pour les Frci, les autochtones ont invité les jeunes malinkés à emboîter le pas aux soldats.

Et, c’est cette obstination qui a fait se dégénérer la situation puisque les Frci n’entendaient pas se laisser éconduire aussi facilement. S’en est suivi un face-à-face tendu entre les deux parties. Au premier jour des affrontements, l’on a dénombré deux morts dans les rangs des jeunes autochtones. Fort heureusement, la gendarmerie qui a été rapidement déployée sur le théâtre des affrontements, a pu contenir les forces protagonistes en présence. Ce qui a permis de ramener un calme relatif dans l’après-midi de dimanche. Mais, hier, ce calme précaire a vite cédé la place aux tensions, suite à la décision des gendarmes de libérer les fauteurs de troubles.

Effet contre-productif puisqu’au lieu de consolider la paix, revenue entre-temps, la libération a ravivé la tension. Nouveau bilan des affrontements, trois morts, des résidences et des magasins enflammés. Une dangereuse dégradation de la situation qui a amené à dépêcher sur les lieux, le commissaire du gouvernement, Ange Kessi Kouamé, originaire de la localité et le capitaine Haïdara, patron du camp commando de Daoukro pour épauler le lieutenant Kamagaté et le préfet d’Arrah dans le cadre de la mission de bons offices que ceux-ci ont initiée. Au moment où nous mettions sous presse, les négociations se poursuivaient, toujours dans un calme relatif. Une délégation de l’état-major des Frci et du ministère de la Défense est attendue, aujourd’hui, sur les lieux.

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Affrontements Frci-populations à Arrah: Plus de 10 morts, des maisons incendiées
Les populations d’Arrah, département situé sur l’axe routier Bonahouin-Bongouanou, ont vécu dimanche une journée des plus chaudes de leur histoire. Et pour cause, les Frci et les habitants se sont affrontés. Bilan partiel, a-t-on appris : plus de 10 morts, tous des civils, plusieurs blessés et des magasins saccagés et pillés. Une dizaine de maisons appartenant à des pro-Gbagbo incendiées.  Selon une source jointe sur place au téléphone, tout a démarré le mardi 7 février dernier lorsque les populations de Kotobi ont chassé les Frci de leur localité. Ces derniers ont rejoint leurs frères d’armes installés à Arrah. Ayant appris que les éléments des Frci de Kotobi sont venus s’ajouter à ceux d’Arrah, les populations autochtones de la région ont désapprouvé cela. C’est ainsi que dimanche, les jeunes autochtones Agni ont pris la décision de déloger les hommes en armes qui tenaient un corridor à l’entrée de la ville d’Arrah. Très remontés, ces jeunes ont réussi à les déloger et les désarmer. Ensuite, Ils se sont rendus au foyer Bomo Henriette Bédié où certains éléments des Frci étaient basés. Devant la détermination des jeunes, les éléments de la gendarmerie sont venus s’interposer pour entamer une médiation. Selon notre source, c’est au même instant que des jeunes se sont mis à saccager et piller des magasins. Une bouteille de gaz sur laquelle a tiré un élément des Frci a explosé.Une jeune fille qui se trouvait dans les environs a été mortellement blessée. Un jeune homme a été également tué à coups de machette ainsi qu’une troisième personne. Les populations se sont retranchées dans leurs maisons pour échapper aux Frci. Toujours au dire de notre source,  des casques bleus de l’Onuci, des éléments de la gendarmerie et un détachement des Frci sont venues de Daoukro pour ramener le calme. Hier matin, des jeunes malinké ont incendié une dizaine de maisons appartenant à des pro-Gbagbo dont celle de M. Kouaméoi Kouamé, frère d’Affi N’Guessan. Au moment où nous mettions hier sous presse, un calme précaire régnait à Arrah.

Marcelline Bonneton
Notre Voie

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