La pauvreté et la famine s’abattent sur le département, la population exige le départ des éleveurs et du sous préfet.
Le conflit agriculteurs éleveurs peulhs a atteint son paroxysme dans les sous préfectures de Koonan et de Ouaninou., dans la région du Bafing. Face à l’impuissance de l’autorité administrative à régler définitivement ce conflit et vu que la pauvreté et la famine s’abattent sur le département de Ouaninou, du fait des dégâts de cultures causés par les bœufs, les populations des villages de Tiahoué,Bonda,konigoro, Goko, Bayola,Sérifina,Guè, Bekosso,Vayasso, Sérifoula et Loutiyézo ont décidé de chasser de leurs villages, les éleveurs peulhs.
En effet c’est suite à ce conflit vieux de plus de 10 ans, que les autorités coutumières ont adressé des courriers pour interpeler à plusieurs reprises l’autorité administrative, qui ne trouvera jamais de solution à ce conflit. Ce qui fait dire à la population que le sous préfet de Ouaninou est de connivence avec les éleveurs peulhs. C’est donc fatigué de voir leurs cultures dévastées par des bœufs, que les populations des 11 villages ont décidé de sévir. C’est ainsi qu’après des sommations, que la jeunesse de ces villages lance dans la deuxième semaine du mois de janvier 2012, l’opération déguerpissement des peulhs de leurs terres. Ce qui pour elle, est une manière de se faire entendre des autorité de notre pays, ce pourrait aboutir à une issue à ce conflit qui n’a que trop duré. <<(…) En 2010, nous avions demandé aux éleveurs peulhs clandestins de quitter nos terres. Mais malheureusement, cela nous a valu des arrestations par le sous préfet, qui ne fait d’ailleurs rien pour que ce conflit trouve une résolution. Parce que donc protégé par le préfet, les éleveurs peulhs font la résistance. Et mieux, le 17 janvier 2012, ils vont tendre une embuscade entre les villages de Loutiyèzo et Guè à nos jeunes chargés du déguerpissement. Ils ont porté des coups et blessé grièvement cinq (5) d’entre eux. Nous ne voulons plus d’éleveurs peulh sur nos terre » explique Diomandé Megnan, chef du village de Tiahoué. Quant à l’imam du village, Allassane Doumbia, depuis l’arrivée du sous préfet de Ouaninou, il ya 5 ans, le climat est devenu plus tendu entre les agriculteurs et les éleveurs peuls. C’est pourquoi soutient-il, que c’est le sous préfet qui a vendu leurs terres aux éleveurs peulhs. Même son de cloche pour la présidente des femmes de Tiahoué, dame Nfafè qui va plus loin pour demander le départ du sous préfet de Ouaninou. Dans l’ensemble des villages, l’on soutient que le sous préfet de Ouaninou a ses bœufs parmi ceux des peulhs. C’est pourquoi affirment-ils que le sous préfet penche pour les éleveurs. Même si la municipalité de Ouaninou est pour le vivre ensemble, elle condamne la destruction des cultures des parents par des bœufs. <<(…) Nous avons de la place pour les cultures et non pour des éleveurs propriétaires de plus de 100 bœufs. Parce que nous n’avons pas de la place pour donner à manger à toutes ces bêtes. Mais nous sommes prêts en tant que mairie à octroyer des espaces aux éleveurs qui le désirent pour construire des enclos, des parcs ou pâturages, ce qui limiterait les dégâts » propose Amara Diomandé, maire de la commune de Ouaninou. Le chef de la communauté peulh du département de Ouaninou qui plaide pour l’apaisement demande au gouvernement de trouver une solution à ce vieux conflit. Aussi se dit-il prêt à dédommager tous les dégâts de cultures causés par les bœufs. En même temps qu’il est partant pour le parcage des bœufs si des parcelles leur sont octroyées. Puisque l’autorité administrative ne trouve pas de solution à ce conflit, les populations des 11 villages sinistrés ont le regard tourné vers leurs fils Bamba Souleymne, président de l’amicale des cadres de Tiahoué. Ingénieur agronome, Bamba Souleymane se dit indigné de voir ses parents souffrir du fait des dégâts de cultures. C’est pourquoi interpelle t-il les hautes autorités du pays, surtout le ministère de l’intérieur à se saisir du dossier pour le conflit agriculteurs éleveurs peulhs dans le département de Ouaninou, trouve une solution définitive. Le sous préfet de Ouaninou M. Oussou Davy Etienne pour sa part dira que cette révolte des populations des villages de sa sous préfecture est très mal négociée. Car soutient-il, «l’on ne peut pas lancer une opération d’une telle envergure sans la caution de l’autorité administrative, qui est le représentant direct de l’État dans la circonscription » Doumbia Balla Moise(correspondant régional)
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