A Ouattara et à ses amis – « Ne faites pas de la Côte d’Ivoire une maison de trafic ! » Par Marc Micael

REUTERS/Fred Dufour/Pool

Bientôt près d’un an qu’Alassane Ouattara, soutenu par une certaine communauté internationale s’est arrogé le pouvoir en Côte d’Ivoire. Alors que la situation sociopolitique devrait aller en s’améliorant, comme l’ont cru certains, l’horizon ne semble pas aussi radieux que le laisse entendre les tenants actuels du pouvoir. Pour preuve, la crise ivoirienne continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive. On peut le constater au cours des débats mettant en scène partisans d’Alassane Ouattara et de Laurent Gbagbo. Les échanges sont de plus en plus houleux et les positions se radicalisent d’avantage. Pourtant l’on voudrait pour ce pays meurtri par la guerre et par plusieurs années de crise, que la paix véritable s’installe enfin. Pour certains, il est souhaitable que l’on s’occupe enfin de relance et de développement économique. C’est un désir certes que caresse bon nombre d’ivoiriens. Qui ne voudrait pas voir son pays développé et prospérer dans la paix et la liberté ? Qui ne rêve pas de voir enfin les ivoiriens de toutes les régions de la Côte d’Ivoire se côtoyer, et vivre en parfaite cohésion?

Dans la présente réflexion, nous voulons inviter les uns et les autres à porter un regard plus actuel sur la crise ivoirienne. Vous inviter à sortir des schémas dépassés et tracés à l’avance, des préjugés sous-tendus par certains média aux antipodes des réalités ivoiriennes.

En Côte d’Ivoire, il n’y a pas d’un côté ceux qui veulent la paix et de l’autre ceux qui ne la veulent pas. Il n’ya pas ceux qui refusent d’aller à la réconciliation et à la paix. Il y a tout simplement ceux qui refusent d’y aller selon les règles pré-édictées par ‘’les vainqueurs sans gloire’’ de la guerre post-électorale. La réconciliation et la paix d’accord, mais certainement pas au gré d’un groupe d’arrivistes aux ambitions égoïstes. Sachez-le, la paix ou la réconciliation ne se décrèteront pas du jour au lendemain dans ce pays. Car le mal qui est en train de ronger la Côte d’Ivoire est profond. Il faut donc s’y attaquer à la racine. Un mal qui laisse des sillons que nul ne pourra effacer de la mémoire des ivoiriens. Ce mal, c’est Alassane Ouattara, installé au pouvoir à l’issue d’un coup de force de la France. C’est l’image de Laurent Gbagbo, capturé et déporté à la Cour Pénale Internationale pour des crimes dont il serait «co-auteur indirect ». En Côte d’Ivoire, il y a la nécessité de comprendre tout le symbolisme de ce leader charismatique, détenu et maintenu à l’écart de la vie socio-politique ivoirienne, tout comme le sont les ivoiriens qui se réclament de ses idées. Il y a Alassane Ouattara et ses partisans qui surfent dangereusement sur les différends ethniques et religieux tant qu’ils peuvent se maintenir au pouvoir. Pour rappel, selon monsieur ‘’La Solution’’, l’intervention de l’armée française en Côte d’Ivoire aurait « permis d’éviter un génocide pire qu’au Rwanda ». Qui en auraient alors été les auteurs et les victimes ? Poursuivant dans ses dérives verbales, à la question l’interpellant sur ses pratiques tribalo-régionalistes en cours dans le pays, l’homme affirme: « Il s’agit d’un simple rattrapage. Sous Gbagbo, les communautés du Nord, soit 40% de la population, étaient exclues des postes de responsabilité ». Erreur grossière ou volonté manifeste, quand on sait que la crise ivoirienne ne reposait sur rien de solide sinon sur le fait qu’Alassane Ouattara et son clan de politiciens assoiffés de pouvoir et à cours d’arguments, n’ont eu d’autre stratégie que d’exacerber les clivages ethniques et religieux des populations ivoiriennes. Voyez donc et constatez par vous même la face hideuse de ces personnes qui disent être venues pour les ivoiriens, ces aventureux qui prétendent travailler pour bien-être de ceux-ci, mais qui dans leur actes les opposent plutôt les uns aux autres pour mieux asseoir leur règne.

Aussi, à cela s’ajoute des trafics de tous genres érigés actuellement en projet de société. Trafics d’influence: les partisans de Gbagbo sont ‘’mâtés’’ lors de leurs différents meetings, comme l’avait annoncé Amadou Soumahoro, secrétaire général par intérim du RDR, parti politique d’Alassane Ouattara. La presse libre (journaux bleus de l’opposition) tant et si châtiée que les menaces sur la liberté de la presse sont devenues monnaies courantes dans ce pays. L’insécurité permanente est orchestrée par la horde de tueurs à la solde du pouvoir nordiste d’Alassane Ouattara. Un trafic malsain entre la France et la Côte d’Ivoire version Ouattara, pour livrer cette dernière aux appétits voraces des néo-colons français. Un trafic pour brader le peu qui reste comme symbole de notre souveraineté : les banques nationales ; les richesses naturelles; la défense du pays désormais confiée à une armée occidentale, l’armée française. Nous ramenant du coup, en arrière de plusieurs décennies. Le tout, sans renoncer aux honteux trafics de conscience, dont nous parlions tantôt et qui consiste à faire gober à nos frères nordistes l’idée selon laquelle le temps serait venu pour eux de prendre enfin leur revanche sur le reste des autres peuples de Côte d’Ivoire, cette terre d’espérance et d’hospitalité. La Côte d’Ivoire est ainsi devenue une république bananière, un état de non droit, un haut lieu de trafics malsains où règnent désormais sans partage et en maîtres absolus Ouattara et ses suiveurs.

Alors, lorsque l’on parle du développement de la Côte d’Ivoire, nous y adhérons certes, car nous sommes avant tout, des patriotes. C’est à dire des personnes qui aiment profondément leur patrie. Et c’est justement cet amour infini pour notre chère Côte d’Ivoire qui nous pousse à ne pas la brader au premier aventurier. Quelle peine de voir la Côte d’Ivoire devenir ‘’une maison de trafic’’ sous l’ère Ouattara ! C’est pourquoi, loin de sombrer dans la léthargie, nous devront au contraire être mus par la colère et l’indignation, comme ce fut le cas dans le livre Saint, lorsque le temple, lieu de prière, fut transformé en un endroit de trafic.

Et maintenant voilà notre homme, Monsieur Ouattara (Dramane?) Alassane, tiraillé de tous parts, conséquence d’une prise du pouvoir par des moyens détournés. Ses maitres français et américains réclament (enfin ?) que la justice soit la même pour tous. Le voilà sommé de sévir aussi dans son propre camp au risque de se mettre à dos l’armée de rebelles qui l’aide à se maintenir au pouvoir et leur véritable chef, Soro Guillaume. Dans ce casse tête chinois, il y a aussi le PDCI de Konan Bédié qui commence à montrer des signes désenvoutement. En effet ses alliés du PDCI, notamment la jeunesse commence à sentir le goût amer de l’alliance de dupes signé avec le mentor du RDR.
Au regard de ce qui précède, comprenons bien que ce pouvoir clanique et revanchard de Ouattara restera contesté par une large partie des ivoiriens, comme cela a été démontré lors des récentes législatives. Aussi, la réconciliation tant souhaitée et le développement économique tant recherché ne s’en portent-ils que très mal.
Tant que demeurent tous ces obstacles que certains, à tort, le pensent, être essentiellement d’ordre économique, les questions de développement et autres relances économiques resteront fragilisées. Car le bien-être matériel seul et factice ne saurait suffire à faire le bonheur des ivoiriens. Il faudrait lever tous ces obstacles qui, sont aussi et surtout d’ordre moral, ethnique, voire idéologique. Et ce, dans un cadre de dialogue politique franc avec l’opposition significative. Mais hélas, que pouvons-nous espérer, de personnes alliés depuis le début aux pires ennemis de l’Afrique ? Quelque chose de bon peut-il venir du père d’une rébellion ?

C’est pourquoi, nous irons jusqu’au bout de cette lutte de libération pour la souveraineté que nous avons engagée pour la Côte d’Ivoire et pour l’Afrique toute entière. Et sans ménagement aucun, nous renverserons tous ces obstacles hérissés sur le chemin de la liberté du peuple ivoirien et nous crierons sans relâche et de toutes nos forces à Ouattara et à ses amis: « nous ne vous laisserons pas faire d’avantage de la Côte d’Ivoire, une terre de malversations et de trafics honteux».

Marc Micael

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