Trait d’Union
Qui pour remplacer Henri Konan Bédié, dont le départ de la tête du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) est plus que jamais à l’ordre du jour au sein du parti ? Si la question fait jaser certains au PDCI, d’autres, par contre, manœuvrent en sous mains pour trouver un successeur au président du vieux parti. Aux dernières nouvelles, le député Gaston Ouassénan Koné, président du Conseil des élus du parti, est bien parti pour remplacer Bédié à la tête du PDCI. Ce, à l’issue du prochain congrès, le 12ème du genre, maintes fois repoussé à causes des secousses politiques qu’a connues la Côte d’Ivoire durant ces dernières années. En tout cas, aujourd’hui plus qu’hier, l’organisation d’un congrès au PDCI préoccupe nombres de militants. La question avait déjà été évoquée au sein du parti, avant les législatives de décembre 2011. La contre-performance du PDCI dans cette compétition électorale a grossi les rangs des militants favorables à la tenue d’un congrès ‘‘ici et maintenant’’, en vue de tirer les leçons de la ‘‘débâcle’’ aux législatives. Le 12ème congrès du PDCI, que certains exigent aujourd’hui, mais dont la date reste une inconnue, sera surtout l’occasion de renouveler les instances du parti et les hommes qui les animent. Le Général Ouassénan Koné, Vice-président du PDCI, reste le grand favori pour succéder à Henri Konan Bédié. Selon la source qui nous a ‘’vendu la mèche’’ le week-end dernier, ce sont de hauts responsables du parti (membres du Secrétariat général, du bureau politique et du Conseil des sages) qui ont proposé, au député de Katiola commune, de prendre la présidence du PDCI. Gaston Ouassénan Koné est, aux yeux de beaucoup de responsables PDCI, l’homme politique des grands défis. Pour les législatives du 11 décembre 2011, alors que Bédié- dans un deal avec le chef de l’Etat Ouattara- avait souhaité qu’il ne se présente pas dans la circonscription électorale de Katiola, Fronan et Timbé au nom du PDCI, Ouassénan Koné a réussi à imposer sa candidature et passer haut les mains, dans une région réputée être le bastion du RDR. ‘‘Je suis un général ; quand vous allez à la guerre, vous allez avec tous les atouts de votre côté pour gagner’’, avait-il rassuré avant les dernières législatives. Au PDCI, Ouassénan Koné se présente comme un fonceur et un gagneur, dont le PDCI a besoin aujourd’hui pour redevenir le premier parti politique du pays. En raison des obligations de réserve qui s’imposent aux militaires, c’est seulement à partir de l’an 2000 que le général Ouassénan, gendarme à la retraite, s’est lancé véritablement dans la politique. Sans difficulté, il s’est fait élire, député de Katiola. Au parlement, c’est lui qui a parlé longtemps au nom du PDCI, en sa qualité de président du Groupe parlementaire. Très influent dans son parti, il est écouté et jouit d’une grande cote de popularité. C’est pour cette raison que ses pairs l’ont élu président du Conseil des élus (député, maire et président de conseil général) du Pdci-Rda. Vers fin 2005, lorsqu’il était question de trouver un Premier ministre consensuel pour conduire la transition, l’opposition rassemblée au sein du Rhdp et les ex- Forces nouvelles de Guillaume Soro avaient porté leur choix sur Ouassénan. Malheureusement pour lui, le veto du président Laurent Gbagbo avait freiné la marche du général vers la primature. A 73 ans (il est né le 24 avril 1939 à Katiola), le député Ouassénan Koné passe pour être à la fois un homme simple et un homme de devoir. Il fut d’ailleurs la seule personnalité ivoirienne à avoir occupé deux fois le poste de ministre de la Sécurité (1976-1983 et 1993- 1996). Après avoir quitté le gouvernement en 1983, Ouassénan Koné a été ambassadeur en Argentine, au Chili et en Uruguay. Ce sont autant d’atouts militaires, mais surtout politiques et diplomatiques qui ont poussé de hauts dirigeants du PDCI à porter leur choix sur Ouassénan Koné pour remplacer Bédié. En sera-t-il ainsi à l’issue du prochain congrès du parti? Attendons de voir, surtout que selon notre source, Henri Konan Bédié ne serait pas ‘’chaud’’ pour voir le député de Katiola à la tête du PDCI-RDA.
TRA BI Charles
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