Côte d’Ivoire l’orange mécanique en demi BRAVO !

Le orange était la couleur du jour à la CAN aujourd’hui puisque après la Zambie, la Côte d’Ivoire s’est imposée somme toute facilement contre la Guinée-Equatoriale sur le même score (3-0). Cent cinquante et unième équipe mondiale avant l’épreuve, cette dernière s’est montrée à la hauteur de l’évènement.

La joie des Ivoiriens, qualifiés pour les demi-finales de la CAN, le 4 février 2012 à Malabo. Alexander Joe afp.com

Côte d’Ivoire – Guinée équatoriale: 3-0
Buts: D.Drogba (36e et 69e) et Y.Touré (81e) pour les Eléphants.

Finalement, Didier Drogba aura tout fait dans ce match: rater un pénalty, inscrire deux buts splendides, consoler ses (malheureux) adversaires, échanger son maillot et saluer ses supporters. Le reste ? C’est l’omnipotence des Oranges zambiens et ivoiriens, Chipolopolo et Eléphants, tranquillement supérieurs mais pas tant que ça. Si les Soudanais se sont révélés faiblards, la Guinée-Equatoriale s’est défendue bec et ongles contre un adversaire supérieur qui a probablement livré son meilleur match de la compétition. Les deux équipes qui ont revêtu la panoplie des Pays-Bas (l’équipe qui gagne si peu par excellence) se retrouveront peut-être en finale dimanche en huit. L’Afrique connaîtrait alors sa période orange.

Le stade de Bata qui sonnait le creux pour Zambie-Soudan et le Nuevo stadio de Malabo (15 000 places) qui n’est même pas blindé jusqu’à la gueule pour le match le plus important de l’histoire de la Guinée-Equatoriale. C’est Teodoro Obiang, le plus ancien dirigeant de toute l’Afrique, qui doit être content. Il a dépensé sans compter la maille des ressources pétrolières et gazières du pays pour construire des stades, des hôtels grand luxe et des centres de villégiature pour épater tout le continent et les médias du monde entier afin de co-organiser cette vingt-huitième CAN. Les Equato-Guinéens n’auront qu’à mater la rencontre à la TV. Problème : en plus de manquer souvent d’eau courante, beaucoup n’ont même pas l’électricité. Bah, il reste les bars. Rodolfo Bodipo, le capitaine est toujours blessé mais le Nzalang Nacional récupère le central Lawrence Doe (le frère de John, peut-être ?) et Randy le milieu de terrain.

Drogba, Yaya, Gervinho et ‘Maestro’ Zokora –entre autres- reviennent, eux, après le match contre l’Angola où François Zahoui les avait mis au repos. Kalou n’est pas là. D’emblée, les Eléphants mettent leurs grosses pattes sur le match. Drogba frappe une volée en coin (2è) directement sur Danilo. Le fond de jeu des Ivoiriens est impressionnant mais un peu vain pour une fois. Gervinho a décidé de permuter, pardon de dézoner avec Gradel et il vient défier Kily Aguirre Gonzalez (le latéral droit du terrifiant Langreo FC, 3ème niveau espagnol), une des révélations de cette CAN. Et il s’en voit (litote). Du coup, il repasse à gauche. Cela ressemble à un match de coupe. Le Nzalang défend avec l’énergie du fol espoir. Le cafouillage de la vingt-quatrième minute, où Gradel, Gervinho et Yaya frappent tour à tour en vain sur le but des locaux est un bon instantané de ce début de match. Tout comme ce pressing hard-core de Balboa sur l’impayable Gosso Gosso qui manque d’atterrir dans les pieds d’Ekanga mais Coppa Barry est le plus prompt (17è). Peu avant la demi-heure, Zokora entre en collision avec son compatriote naturalisé des Equato-Guinéens, Ben Konate. Pénalty : Drogba frappe, Danilo arrête, magnifique, Malabo exulte jusqu’aux cintres. Pas pour longtemps. L’attaquant des Blues n’a besoin que de six minutes pour payer son tribut à sa tribu ; il profite d’une erreur de Gomez, avant de dribbler les deux centraux du Nacional et de tromper le portier autochtone. Son neuvième but en phase finale. La fin de mi-temps est pourtant à l’avantage de l’équipe hôte. Frappe de Randy au-dessus (39è), un corner de Kily (41è mais les Ivoiriens sont meilleurs dans les airs) et surtout Randy, encore, plein fer aux vingt mètres mais Coppa Barry s’envole et sort le missile sol-air qui prenait le chemin de la lucarne.

27°, 84% d’humidité, des joueurs qui regagnent les vestiaires, torse nu, ça fait quelques ennuis. L’improbable Thierry (le pire prénom du monde) Fidjeu Tazemata, Camerounais de naissance, Equato-Guinéen d’adoption, monte au jeu. Les gars de Gilson Paulo y croient même si la Côte d’Ivoire n’a toujours pas encaissé de but dans ce tournoi. Kily Gonzalez Aguirre se démultiplie mais l’Eclair National qui combine bien ne s’approche guère de la défense des Eléphants. Sans être transcendants, ces derniers maîtrisent à la ghanéenne et finissent par avoir des occasions. Gervinho de la tête (57è), Danilo parade, mais il y avait hors-jeu. Mais le danger rôde : un centre de Kily (inaltérable, infatigable, inoxydable) déchire la défense peu éléphantesque sur le coup ; Ekanga bute sur Coppa Barry peu après (57è, 59è). Petit drame entre amis : l’himalayesque Kily et Coppa Barry sont à terre aux deux bouts du terrain. Plus de peur que de mal, comme ils disent à la télé. Kily n’entend pas quitter le terrain. Le match roule lentement sur un faux rythme durant quelques minutes quand un coup-franc excentré de Yaya Touré trouve la tête catapulte, dans un timing parfait, de Drogba (2-0, 69è). La messe est probablement finie. Dix minutes plus tard, le joueur des Citizens envoie paître un coup-franc dans la lucarne puisque les bons comptes font les bons amis (3-0, 81è). Kily s’envoie toujours sur son côté droit. Le Nzalang finit l’aventure la tête haute pour sa première phase finale. Comme la Guinée tout court, et malgré ses limites, elle aura enchantée le quidam par sa fraîcheur et son envie collective. De son côté, François Zahoui savoure tranquille, sa cravate orange nouée autour de son cou. Il a peut-être rendez-vous avec Hervé Renard, et sa splendide chemise blanche qui lui sert de talisman, en finale.

Par Rico Rizzitelli
http://www.sofoot.com/cote-d-ivoire-l-orange-mecanique-152999.html

Commentaires Facebook

Les commentaires sont fermés.