Dans « L’Espoir » N° 006, magazine du bureau régional de la Banque mondiale du mois de janvier 2012, le président de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR), Charles Konan Banny, a dressé le bilan de huit mois de l’institution qu’il dirige depuis mai 2011.
Malgré les difficultés budgétaires auxquelles la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation est confrontée depuis sa création en mai 2011, le président Charles Konan Banny ne démord pas et garde tout de même l’espoir que les Ivoiriens pourront se réconcilier. ‘’La Commission ayant été instituée au milieu de l’année budgétaire 2011, la dotation de l’État en sa faveur n’a pas atteint pour l’instant la hauteur qu’on pouvait légitimement attendre. Mais les démarches en cours permettront, j’en suis persuadé, de corriger cette faiblesse. Ajoutons à cela que la Commission a sollicité le concours de quelques partenaires bilatéraux, multilatéraux et internationaux pour l’aider à mener à bien, la mission qui lui a été assignée’’, explique Charles Konan Banny. Qui ne manque pas de relever le fait que la Commission n’est pas encore parvenue au stade de l’élaboration d’une typologie attestée par les faits. A savoir les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité, les assassinats ciblés, les viols, les destructions de biens publics ou privés, les atteintes graves à la liberté, les enlèvements, la spoliation des biens…Selon Charles Konan Banny, il appartiendra aux commissions spécialisées qui seront mises en place, notamment celles chargées des investigations de dire quels types de violations se retrouvent dans le cas ivoirien. Et de rappeler que la Côte d’Ivoire n’en est pas à sa première tentative de recherche des origines de la crise qui la frappe depuis plus de 15 ans. ‘’On se souvient du Forum organisé en 2001 par l’ancien Président de la République, tout comme du projet de Forum de dialogue national conçu du temps où j’exerçais les fonctions de Premier ministre ! Toutes ces expériences ont permis de rassembler une importante documentation qui fera l’objet d’une revue critique de la part de la Commission avant que la Commission spécialisée chargée de ces questions n’effectue ses propres recherches. Aurons-nous tout achevé en deux ans ?’’, s’est-il interrogé. Et d’avouer que le travail de la Commission ne sera jamais achevé. La Côte d’Ivoire, à l’en croire, devra se doter d’un observatoire qui donne l’alerte pour prévenir la survenue des crises dans notre pays. Pour le président de la CDVR, le rétablissement de la cohésion sociale et le maintien de la paix passent nécessairement par la sanction des fautes. C’est-à-dire, combattre toutes sortes d’impunité. Toutefois, Charles Konan Banny indique qu’il n’est pas exclu, du reste, que le pardon soit associé à des remises de peine comme cela arrive dans toutes les justices du monde. Il justifie donc la nécessité et le rôle que revêt la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation dans la société ivoirienne qui sort d’une crise. C’est parce que, soutient-t-il, la Côte d’Ivoire a subi une grave crise de confiance qu’il a paru indispensable de désigner un arbitre pour raccorder les Ivoiriens divisés. Conscient du fait que sa tâche ne sera pas aisée, Charles Konan Banny demande aux Ivoiriens de s’armer de ‘’patience et d’opiniâtreté’’ pour amener les personnes réticentes à s’engager dans le processus de réconciliation. ‘’Si nous parvenons à susciter la confiance de tous les protagonistes, nous atteindrons l’objectif de la réconciliation’’, a-t-il conclu.
Dosso Villard
L’Intelligent d’Abidjan
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