«Fologo est un collabo», «Fologo veut vendre le CNRD à Ouattara», «Si Fologo veut entrer au gouvernement, qu`il y aille avec son RPP et qu`il laisse le CNRD là où il est»… Ce sont là quelques récriminations que nous avons entendues dans la soirée de jeudi et hier, après le passage du vice-président du Congrès national pour la Résistance et la Démocratie (CNRD) sur les antennes de la radio Onuci Fm, le 02 février dernier. Dans son intervention sur la «Fréquence de la Paix», le nouveau président de fait du CNRD après l`Assemblée générale extraordinaire qui a réorganisé les instances dirigeantes de cette coalition politique proche de l`ancien président Laurent Gbagbo, le vendredi 27 janvier 2012, a prôné le dialogue avec le pouvoir et la prise en compte de la nouvelle donne politique du pays. «Nous pensons qu`il faut accepter et même solliciter le dialogue avec le pouvoir en place. L`homme politique doit savoir changer son fusil d`épaule (…). Aujourd`hui, le FPI doit savoir qu`il est affaibli. Ceux qui ont épousé le combat de Laurent Gbagbo doivent comprendre qu`ils sont affaiblis», a analysé Augustin Laurent Dona-Fologo, avant de poursuivre : «Aujourd`hui, nous avons un pouvoir en Côte d`Ivoire, le FPI l`a reconnu et l`opposition l`a reconnu. Il faut maintenant trouver la manière de parler avec ce pouvoir (…). Ce n`est pas une demande pour entrer au gouvernement, (mais) je demande de travailler côte-à-côte avec le gouvernement». Le vice-président du Congrès national pour la Résistance et la Démocratie a aussi expliqué qu`il compte inscrire le CNRD dans «une nouvelle démarche». Car soutient-il, «l`opposition n`est pas forcément de la belligérance. Nous ne sommes pas une opposition qui casse, qui répand la haine, l`indiscipline». Selon Fologo, seul une opposition républicaine engagée dans le processus de paix, de réconciliation nationale et de reconstruction du pays pourrait rassurer le pouvoir actuel et l`amener à autoriser que les exilés et réfugiés retournent en Côte d`Ivoire. C`est pourquoi l`ancien président du Conseil économique et social conseille aux exilés LMP et aux caciques de l`ancien régime de mettre de l`eau dans leur vin. «Le fondateur du FPI (Laurent Gbagbo, ndlr), vous savez où il est en ce moment; la secrétaire générale (Simone Gbagbo, ndlr), vous savez où elle se trouve; beaucoup sont dans les pays voisins, etc. Quand on est dans une telle situation, il faut réfléchir et essayer de voir qu`elle est la démarche qui vous permettra d`avancer», a plaidé Fologo. Après cette sortie du «père» de la célèbre phrase : «la politique est la saine appréciation des réalités du moment», qui avait fait beaucoup fait jaser à l`époque, certains de ses alliés politiques ont vite fait de taxer le vice-président du CNRD d`être en «mission commandée» pour le nouveau régime. «Nous avons compris le «Vieux Père» Fologo. Sa philosophie est de manger avec tous les régimes. Il a mangé avec le PDCI avant-hier, hier avec la Refondation, et aujourd`hui il veut perpétuer la tradition du manger avec le nouveau régime. C`est son droit d`être au service de tous les pouvoirs, comme il l`a dit lui-même. Mais il ne faudrait pas qu`il entraîne le FPI et le CNRD dans cette voie. Le FPI est un parti de combat et s`il a pu survivre au baobab Houphouët-Boigny, il continuera de vivre face à la répression du régime actuel.», a fulminé un des cadres du Front populaire ivoirien (FPI) en exil, qui nous a joint au téléphone jeudi nuit.
ANASSE ANASSE
L’Inter
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