Retranscrit par Dosso Villard L’Intelligent d’Abidjan
Le CNRD vient de procéder au toilettage de ses textes et Laurent Dona- Fologo occupe désormais le rang de 1er vice-président. C’est à ce titre qu’il a répondu hier jeudi 2 février 2012 aux questions d’Onuci-FM.
Vous êtes membre du Cnrd. Vous avez tenu une assemblée générale. Quels ont été les points essentiels ?
Je pense qu’il faut engager le dialogue avec le pouvoir en place. L’homme politique doit savoir changer son fusil d’épaule. Et que la ligne politique n’est pas une ligne droite. Elle peut être brisée, c’est-à-dire comporter des hauts et des bas. Aujourd’hui, le Fpi doit savoir qu’il est affaibli. Ceux qui avaient épousé le combat de défendre Gbagbo doivent en tenir compte.
Quelle est la nouvelle démarche envers le pouvoir ?
Nous pensons qu’il faut accepter et solliciter le dialogue avec le pouvoir. Deuxièmement, il faut savoir tenir le langage de la réconciliation avec le pouvoir. Enfin, il faut amener le pouvoir à accepter de donner ce qu’il peut progressivement.
Soyez plus explicite…
C’est-à-dire si nous avons 200 ou 300 personnes à l’extérieur, en prison, si le pouvoir parle avec nous régulièrement, nous sommes sûrs qu’il permettra à nos amis de revenir peut-être par étape. Donc il faut que les Ivoiriens sachent que l’opposition n’est pas forcément la belligérance, les conflits. Nous ne sommes pas pour une opposition qui casse et qui véhicule la haine, l’indiscipline. Mais une opposition disciplinée, responsable, positive et crédible.
Plusieurs réaménagements et des nominations ont été faits. A quoi obéissent ces changements ?
Aujourd’hui, nous avons un seul pouvoir en Côte d’Ivoire, l’opposition l’a reconnu, le Fpi l’a reconnu. Il faut maintenant trouver la manière de parler avec ce pouvoir. Il n’est pas nécessaire d’être du gouvernement ou des instances. Non ! Dans les grands pays démocratiques, l’opposition a un statut. Je pense qu’il faut prendre ce chemin parce que c’est comme cela que nous devons réunir les conditions de la vraie paix en Côte d’Ivoire. Donc nous avons remanié un peu certains passages des statuts. Nous avons revu les responsabilités des uns et des autres. Il y avait des postes vacants, il y avait des structures qui ne pouvaient plus fonctionner comme avant. Il fallait remodeler tout cela. Nous avons traité ce dossier et aujourd’hui nous avons été très heureux de les présenter à nos membres. La secrétaire générale, vous savez, c’était madame Gbagbo. Et ce poste était vacant. Or c’était important pour la gestion quotidienne du Cnrd. C’est pour cela que le Fpi nous a proposé Marthe Agoh qui a de l’expérience et nous pensons qu’elle peut remplir ce rôle.
Peut-on dire que c’est un Cnrd nouvelle version qui a été mis en place ?
Même si ce n’est pas une nouvelle Version parce que le combat est le même, je peux dire que c’est un Cnrd nouvelle démarche. Avec un nouveau départ également parce que les responsabilités et les attributions sont très claires maintenant; et si chacun joue son rôle, je pense qu’on peut avancer.
Cnrd nouvelle version. Est-ce à dire que vous êtes en totale démarcation avec l’ancienne démarche ?
Non. Nous pensons qu’avec l’état actuel des choses, le fondateur du Fpi , vous savez où il se trouve , la secrétaire générale vous savez où elle se trouve. Beaucoup sont dans les pays voisins. Quand on est dans une telle situation, il faut réfléchir et voir la démarche qui vous permettra d’avancer. L’objectif étant de rassurer le gouvernement pour qu’il autorise que tout le monde revienne au pays. Et qu’on travaille pour construire la Côte d’Ivoire. Ce n’est pas une demande d’entrer au gouvernement, c’est une demande de travailler avec le gouvernement en tenant compte de ce qu’il fait , mais en proposant également d’autres démarches.
La ligue des mouvements pour le progrès (Lmp) et tout le monde étaient à cette rencontre. Est-ce à dire que l’unité est retrouvée au sein du Cnrd ?
En tout cas nous ne reconnaissons qu’une seule plate-forme. C’est le Cnrd. Si d’autres plates-formes existent et partagent nos objectifs, tant mieux. Mais s’ils demandent à nous rejoindre, nous ouvrons nos portes pour les accueillir. Il faut noter que les partis membres du Cnrd sont nombreux et restent autonomes. Mais lorsqu’une affaire nationale ou d’importance nous rassemble, nous nous retrouvons au Cnrd pour travailler ensemble.
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