Dossier 2457
Gestion des ordures ménagères / Attaques contre Anne Ouloto et Satarem-Greensol -Les vérités que l’on veut cacher aux Ivoiriens ; à qui profite le crime ?
L’IA s’intéresse au dossier de la collecte des ordures dans le district d’Abidjan. Pas pour défendre une chapelle, mais pour prendre part à ce débat qui suscite tant de convoitises, et faire aussi des révélations sur certains actes et agissements qui ont besoin d’être sus et connus de tous.
L’état des lieux
La gestion des ordures ménagères à Abidjan intéresse les Ivoiriens. Dans la capitale économique, les immondices ont été l’une des conséquences du conflit politique et de la bataille d’Abidjan. Pendant des jours, à cause de la crise postélectorale, les ordures ménagères ont été entassées dans les quartiers et sur les routes. L’un des premiers gestes et actes forts du gouvernement Ouattara dans le cadre du programme d’urgence, a été de débarrasser la ville d’Abidjan des ordures ménagères et autres saletés et déchets. Avant même la crise postélectorale, l’entassement des ordures ménagères avait été perçu comme un signe de la déliquescence de la société ivoirienne par des observateurs dont Laurent Gbagbo lui-même, et l’écrivain-essayiste Tiburce Koffi, qui dans une tribune parue dans la presse, avait accusé le pouvoir Laurent Gbagbo, d’en être le responsable.
Gbagbo, Mel, Banzio et Ouloto
Par la suite, l’ex-président tentera de prendre le problème à bras le corps en créant un ministère dédié spécialement au traitement de la salubrité urbaine. Après Mel Eg Théodore et la transition assurée pendant la crise postélectorale par Dagobert Banzio depuis le golf l’hôtel, Anne Ouloto héritera du ministère. Elle se fera remarquer par ses actions musclées avec des bulldozers. Malgré les critiques de certaines victimes et les réserves émises à certains moments sur la forme, son action a été salutaire.
La solution pour les ordures dans le district d’Abidjan
Dame de fer ou la ‘’bulldozer’’. C’est ainsi que les Ivoiriens ont surnommé Anne Désiré Ouloto, ministre de la Salubrité urbaine. Qui a décidé de mettre de l’ordre dans le district d’Abidjan. Mais très tôt, elle n’échappera pas aux attaques de tous genres, de la part de certains Ivoiriens qui ont horreur du changement. Elle est accusée de tout détruire sur son passage à Abidjan. Certains n’ont pas hésité à la taxer de ‘’femme sans cœur’’. Comme si ‘’dire à des Ivoiriens qui inondent les terrains de baraques, de partir, c’est trop demander’’. Et pourtant, cela y va de leurs propres intérêts. L’opposition en avait même fait son chou gras, dans de nombreuses déclarations.
Mais Anne Ouloto avait une idée claire derrière la tête. Celle de rendre Abidjan propre, conformément à la vision du chef de l’Etat, Alassane Ouattara, visant à inscrire la gestion des ordures ménagères dans ses priorités. Cela a amené la ministre à définir une politique claire de la gestion des ordures, à travers le lancement d’une opération d’appel d’offres. Parce que, derrière les ordures, la ministre entend créer un pôle de développement et de création d’entreprises. La devise est simple: «Rien ne doit se perdre, tout se transforme. Des déchets ménagers vont ainsi créer de la richesse et des emplois ». Pour réussir ce pari et rendre la Côte d’Ivoire propre et saine, elle a défini le cadre pratique de son action en procédant préalablement à la validation du Plan National de Salubrité Urbaine (PNSU), véritable boussole de son action. L’appel d’offres était le moyen idéal et transparent pour désigner l’opérateur économique capable de tenir ce pari. Mais à peine l’opération d’appel d’offres lancée, les langues ont commencé à se délier. Des opérateurs nationaux avaient commencé à dénoncer l’opération d’appel d’offres, étant donné que pour soumissionner, il fallait déposer une caution de 2 milliards de FCFA. L’IA, dans sa parution N°2393 du Samedi 19 au Dimanche 20 Novembre 2011, annonçait déjà les couleurs, en rapportant que: «Si certains opérateurs économiques se bousculent aux portes de l’ANASUR, d’autres par contre, s’interrogent sur l’opportunité de cet appel d’offres». Et pourtant, la Direction des marchés publics qui a travaillé sur le volet réglementaire ne trouve aucun inconvénient dans cette opération. Pour cette structure, c’est une démarche qui obéit au principe de la transparence. Où chacun est libre de participer à l’appel d’offres. Ce que ne veulent pas entendre certains opérateurs économiques qui indiquent travailler déjà dans les ordures, estimant pour cette raison qu’il n’est pas question de faire appel à de nouvelles sociétés.
Affaire Satarem
Tout semblait se passer très bien dans le cadre de l’opération d’appel d’offres pour désigner l’opérateur économique capable de régler le problème d’ordures à Abidjan. Mais il a suffi que le marché des ordures soit attribué provisoirement à la société Satarem Greensol pour que le ministère d’Anne Ouloto fasse l’objet de critiques alimentées dans la presse et sur les réseaux sociaux. Des citoyens et observateurs soutenant le pouvoir Ouattara (des militants Pdci ou même des partisans du RDR) ont émis des réserves. Ils ont appelé la rédaction de l’Intelligent d’Abidjan et ont réagi sur les réseaux sociaux pour dénoncer l’attribution du marché à Satarem-Greensol au motif que l’entreprise française aurait déclaré faillite en France et aurait été radiée de la liste des entreprises crédibles en France. La société Satarem-Greensol n’existerait pas, donc est fictive,selon les détracteurs sur la base de recherches sur internet, là où un courrier officiel adressé aux responsables français ou suisse aurait pu éclairer les uns et les autres. L’état ne prend pas des décisions sur la base d’informations disponibles sur le site internet d’une société. A l’heure de la cybercriminalité, il est loisible à des escrocs de créer un site, et publier de faux bilans, pour distraire un gouvernement, si le principal critère doit rester la recherche sur le net. On accuse sans aucune preuve, Anne Ouloto comme si la première responsable de la salubrité urbaine en Côte d’Ivoire s’était entendue avec des amis pour créer une société écran afin de pomper les ressources des contribuables et disparaître par la suite. Sur la simple base de recherches sur internet, (recherches non homologuées par une instance de certification), une partie des détracteurs estime que Satarem ne présente pas les garanties, ni la capacité de réaliser un travail propre, répondant aux critères de qualité exigés par les conditions de l’appel d’offres. Ces critiques tendent à mettre en cause aussi bien Satarem qu’éventuellement la qualité et l’identité du partenaire local de Satarem.
La presse pro-Gbagbo dans la danse
Les journaux indépendants ou proches du RHDP ont été lents dans l’allumage parce qu’au départ, malgré les alertes des internautes et les interpellations de certains opérateurs économiques, ces journaux ne voyaient pas le feu en la demeure. A contrario, le dossier a bien intéressé la presse bleue. Anne Ouloto, Hamed Bakayoko, Adama Bictogo et même la Première Dame ont été mis en cause. Certaines accusations et insinuations ont fait dire que des responsables de l’Etat, au départ vigilantes, ont jugé qu’il s’agissait d’une cabale et d’une intoxication à caractère politique. Cette situation n’a cependant pas empêché des sympathisants du RHDP, tout en dénonçant les amalgames faits dans les médias, à attirer l’attention et inviter à regarder de plus près l’appel d’offres remporté par Satarem.
Une société de droit suisse créée en 1992
Selon nos informations, l’entreprise Satarem a été créée en 1992. Elle intervient dans plusieurs domaines d’activités dont la pré-collecte et la collecte des ordures ménagères. Satarem est une société de droit suisse. Les recherches effectuées sur internet ne peuvent pas engager la société et servir d’argumentaire pour disqualifier le travail du comité ayant sélectionné l’entreprise, explique un homme de droit, qui dit défendre les intérêts de Satarem en Côte d’Ivoire. Selon lui, le partenaire technique de Satarem est la société de Louis Nicolin, patron du club de football Montpellier. Sa société est chargée de la pré-collecte des ordures en France et est l’un des leaders européens. L’homme de droit ajoute que l’entreprise est présente dans une soixantaine de pays.
Quel est le rôle de Greensol dans l’opération ?
Créée récemment comme plusieurs autres entreprises ayant soumissionné dans le cadre de l’appel d’offres sur la pré-collette et la collecte des ordures ménagères, Greensol a joué le rôle de facilitateur et de partenaire local dans le traitement de l’appel d’offres. Satarem-Greensol est une joint venture appelée peut être à disparaître et à être remplacée par la création de Satarem Côte d’Ivoire avec des actionnaires ivoiriens aux côtés de Satarem. A terme, Salif Bictogo qui n’est pas, selon nos informations, actionnaire dans Greensol même s’il en est administrateur et président du Conseil d’administration, peut sortir du processus. Toutefois sur cette question, des proches du président du Stella rassurent : ‘’C’est un homme d’affaires qui n’a pas attendu le nouveau régime pour faire ses affaires. Il a été candidat à la FIF sans que cela pose un quelconque problème. Si son frère avait été ministre des Sports et tutelle de la FIF, il y aurait eu conflit d’intérêt, encore que les clubs pouvaient bien ne pas le voter. M. Adama Bictogo n’est pas ministre de la Salubrité Urbaine. Sa qualité de ministre de l’Intégration africaine ne peut constituer un handicap. De toutes les façons, depuis l’épisode de la FIF, le ministre qui avait déjà pris des mesures dès sa nomination concernant ses activités propres – puisqu’en plus d’être homme politique, il est connu de tous comme un chef d’entreprise et un opérateur économique –, avait tiré des leçons et pris un certain nombre de précautions. Mais il ne peut interdire aux siens de faire des affaires et de participer à des appels d’offres de marchés publics. En la matière, seule l’épouse légale d’un ministre ou sa concubine connue, et les enfants directs ou à sa charge, ainsi que des membres du cabinet peuvent être frappés d’interdiction et non les frères. Retenez que nous n’avons été trempés dans aucune affaire louche. Et puis, sachez qu’Anne Ouloto préférait, selon nos sources, la société américaine Greencity, mais Satarem a fait une meilleure prestation, après la découverte d’une tricherie orchestrée en faveur de ISP-Pangola ». Tout devrait être parfait et aller sur des chapeaux de roues, selon cette version des faits.
Critiques et soupçons fusent de partout
Pourtant des critiques existent. Qu’est-ce qui explique cela? A en croire les sources proches des vainqueurs de l’appel d’offres, l’affaire est simple parce qu’elle est politique : » C’est une affaire des mauvais perdants. Les mauvais perdants, ça donne LMP. Pour être plus sérieux, c’est le groupe de ceux qui n’ont pas gagné qui tente une campagne de presse visant à discréditer les autorités. Mais sous ces aspects de règlements de comptes entre des hommes d’affaires, se cachent une guerre et une revanche politiques », explique Maurice M. qui cite Eugène Kouadio, ex-bras droit du Maire du Plateau, Akossi Bendjo. Eugène Kouadio a créé ISP avec pour partenaire l’entreprise Pangola. Des anciens de la société SAS, attribuée à Blé Goudé, Mel Théodore et Mme Angèle Boka, ex-ministre de l’Environnement, seraient dans le coup. La société américaine Greencity (….) est également mise en cause dans les allégations d’absence de fair-play. La contre-attaque de Greensool se poursuit : » Au niveau de la direction des marchés publics, et au Bnetd, il y a des responsables et acteurs Lmp qui ont été maintenus à leurs postes et qui sévissent. Au lieu de se contenter de faire leur travail technique, ils tentent de poursuivre au sein de l’administration, la guerre perdue dans les urnes et par les armes. Cette guerre dans les ordures est un prolongement de la guerre avec LMP. Que les pro-Ouattara, qui de bonne foi, se sont engagés dans la question de la transparence dans la gestion de l’Etat et l’application du code d’éthique par les membres du gouvernement ne se trompent pas de combat. Ceux qui crient au scandale sont ceux-là mêmes qui ont pris l’argent avec des soumissionnaires. Comme ils ont échoué et que Mme la ministre n’a pas trempé dedans, ils veulent forcément faire croire qu’elle est dans un deal. Par exemple, le Directeur de cabinet adjoint de Mme le ministre, soupçonné d’accointances avec ISP, M. Sekongo Laurent, a été limogé par la ministre. C’est un ancien Meeciste qui aurait pris des engagements et promis d’aider l’un des soumissionnaires. Quand cela a échoué, les victimes ont délié les langues. Ceux qui ont trempé dans cela et se sont fait avoir, ne peuvent pas se permettre de crier au loup, en suscitant des articles de presse. Avec de telles attitudes, Mme Ouloto a eu raison de veiller sur la transparence et d’éviter que des experts utilisent l’administration et l’appel d’offres pour placer des amis. Il faut éviter de donner la pré-collecte et la collecte des ordures ménagères à des gens qui peuvent tout arrêter un matin pour pousser à la colère et à la révolte les Abidjanais contre le gouvernement ». Dont acte !
Un proche de Don Mello mis en cause
L’attaque se veut sans concession suite aux nombreuses accusations et insinuations faites à l’encontre de Satarem-Greensol dont des « défendeurs » mettent nommément en cause Tagro, un expert du Bnted. Autrefois homme de confiance de Don Mello et proche de feu Désiré Tagro, ce haut cadre avait été un acteur clé, dans la gestion du dossier des déchets toxiques. Malgré son background et son passé de militant, l’homme continue de gérer des dossiers sensibles. Désormais, Patrice Tagro est soupçonné d’être parmi ceux qui alimentent la cabale contre Anne Ouloto et Satarem -Greensool. Suite à plusieurs articles dans les journaux, notre interlocuteur Maurice. M renchérit : » Quand on parle de la colère d’Obama pour un marché dans la gestion des ordures à Abidjan, quand on met en cause des personnalités comme Hamed Bakayoko et même la Première Dame, il est évident que l’affaire devient politique et que ceux qui défendent cette thèse auprès du Président Ouattara ( à côté de ceux qui plaident pour une reprise de l’appel d’offres), sont confortés dans leur argumentaire par les allégations politiciennes et partisanes dans la presse. Ces insinuations, spéculations et soupçons empêchent les débats techniques. Les accusations sont faites sur la base d’émotions et d’états d’âme, sans aucune preuve à l’appui. De grands principes comme le délit d’initiés, le conflit d’intérêts sont invoqués, sans aucun argumentaire solide et rigoureux. Sans aucune preuve.
L’affaire Celpaid en filigrane
Ce dossier rappelle l’affaire Celpaid, dans laquelle les aspects techniques, les difficultés sur le terrain, les lacunes au niveau de la sensibilisation et de la communication n’avaient pas été mis en avant, lors des critiques. Les accusateurs avaient préféré dénoncer un délit d’initié sous prétexte que la société Celpaid qui existait depuis longtemps et avait pignon sur rue, appartiendrait au Ministre Mamadou Sanogo. Finalement, les partenaires de l’Education nationale ont adhéré et les parents d’élèves commencent à s’y faire après les critiques sur les difficultés. Sans oublier qu’à côté de Celpaid, MTN avait un projet et un marché similaires. A la lumière de la mésaventure qu’elle vit , les promoteurs de l’entreprise Satarem-Greensool souhaitent que la charte d’éthique adoptée récemment par le gouvernement soit appliquée aux responsables de l’administration qui gèrent les dossiers d’appel d’offres.
Une commission pour lutter contre la corruption
Loin des accusations portées contre Satarem et de la contre-attaque du mis en cause, des acteurs et citoyens estiment sur les réseaux sociaux, que le chef de l’Etat Alassane Ouattara devrait mettre en place une commission nationale de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite. Une loi présentée en son temps par Henriette Diabaté, avait été votée à l’Assemblée nationale. La Côte d’Ivoire a ratifié une convention des Nations Unies sur la lutte contre la corruption. Une charte d’éthique a été adoptée par le gouvernement. Malgré cela, malgré également les exhortations du chef de l’Etat en Conseil des ministres et lors de ses interventions publiques, le sentiment de la survivance des mauvaises pratiques est ancré dans les esprits.
Appel à un balayage et changement des pratiques
Des Ivoiriens ont le sentiment que les hommes n’ont fait que changer à la tête et que les mauvaises pratiques résistent. Elles ont pour noms : clientélisme et copinage ( favoriser un frère, un cousin, un ami ou une relation dans l’attribution ou la gestion des affaires de l’Etat) ; abus de pouvoir, abus de position dominante( profiter de sa position dans l’Etat pour tirer des avantages indus et non réguliers, tenter d’influencer une décision de justice ou une procédure administrative) ; trafic d’influence( se prévaloir, ou laisser un tiers se prévaloir de sa qualité pour obtenir une chose, ou influencer le cours des choses) ; sans abus, l’abus des privilèges et de la jouissance des biens et moyens de l’Etat, c’est- à dire, des moyens appartenant à tous ; sans oublier la poursuite des tâtonnements de la justice qui fait des efforts pour être partie de presque zéro, après le 11 avril 2001. Ceux qui ont été victimes des mauvaises pratiques de gouvernance, et des abus sous l’ancien régime, ou même ceux qui en ont été simplement témoins, et ont fondé un grand espoir en l’avènement du président de la République, grognent. Ils souhaitent qu’Alassane Ouattara implique davantage la société civile en dehors de la société politique, dans la recherche des solutions sur les bonnes pratiques gouvernementales, pour la promotion de l’Etat de droit.
Et pour conclure
En attendant d’arriver à cette clarification des règles et des pratiques après la déclaration des biens du chef de l’Etat, le contrôle des biens des ministres, et des hauts responsables de l’Etat , il reste clair que le ministère de la Salubrité urbaine, Satarem-Greensool et ses promoteurs sont victimes à tort de cette exigence d’éthique et de transparence. Une noble exigence, malheureusement exploitée de façon abusive et à d’autres fins par des acteurs non animés de la même bonne foi attribuée aux lecteurs et observateurs, qui ont interpellé l’Intelligent d’Abidjan, le quotidien dont vous avez rêvé, et l’ont invité à intervenir dans le débat.
Réalisé par Charles Kouassi, Ismaël Dembélé, Honoré Kouassi et MTT
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Réaction d’Anne Ouloto :
‘’Le choix de Satarem-Greensol a été fait avec rigueur et objectivité’’
La ministre de la Salubrité urbaine, Mme Anne Ouloto, a reçu les vœux de ses collaborateurs le mardi 31 janvier 2012 dans les locaux du ministère sis à Cocody-Riviera. A cette occasion, elle a félicité les membres de la commission d’appel d’offres ayant statué pour le choix du nouvel opérateur en charge du ramassage des ordures dans la ville d’Abidjan. A l’en croire, ceux-ci ont travaillé en toute indépendance dans un esprit d’équité, de loyauté et d’objectivité pour retenir l’opérateur qui présentait le meilleur profil. « Le choix de Satarem Greensol qui a été fait avec rigueur et objectivité, doit permettre aux uns et aux autres de comprendre que les temps ont changé. Et que nous avons opéré une rupture totale avec les pratiques du passé. Je rends hommage à l’Anasur, au cabinet, au Daaf et à la direction des marchés publics de Côte d’Ivoire pour le travail remarquable abattu », a-t-elle indiqué. Avant d’exhorter tous les autres agents de son département à s’inspirer de cet exemple « d’objectivité, d’impartialité et d’équité » afin que les opérations de salubrité urbaine soient exécutées dans la vision du président de la République. « Si chacun reste impartial dans ce qu’il fait, comme la commission nous l’a montré, nous aboutirons toujours à un travail bien fait. La vision du président de la République doit être une boussole pour nous donner des résultats indiscutables. Vous devez travailler avec loyauté et l’amour du travail bien fait. Soyez rigoureux dans ce que vous faites. Soyez des exemples de probité, d’abnégation et de droiture. Les gens diront ce qu’ils veulent mais vous avancerez avec des résultats. C’est à cette culture des résultats et du travail bien fait que je vous appelle pour ne plus que je tombe malade à voir l’état d’insalubrité de nos villes », a-t-elle lancé. Bien avant, les porte-parole des agents et du cabinet ont tour à tour présenté leurs vœux à ‘’Maman Bulldozer’’ et l’ont encouragée à poursuivre son opération « Pays propre ». Afin que la Côte d’Ivoire, ont-ils confié, «ne soit plus un pays malade de l’insalubrité». Au titre des doléances, ils ont sollicité «une couverture maladie, l’extension de la prime de salissure à tous les agents et l’amélioration des conditions de travail».
Encadré 1
Qui veut mettre en mal les efforts du gouvernement ?
Hier, c’était la dévaluation du FCFA qu’on prédisait au 1er janvier 2012. Et comme cela n’a pas suffi, aujourd’hui, c’est une affaire de mal gouvernance, avec le ministère de la Salubrité Urbaine. Une affaire qui prend l’allure d’un règlement de comptes et de sabotage des efforts qui ont été jusque-là faits pour rassurer la communauté internationale. Ce qui intrigue dans les différents articles parus ces derniers temps dans certains journaux, c’est qu’on veut faire croire au monde entier, principalement aux représentations diplomatiques et aux institutions financières, que le pouvoir Ouattara foule aux pieds les règles de bonne gouvernance et de transparence. L’objectif est de voir la Côte d’Ivoire isolée sur la scène internationale, pour avoir en face des Ivoiriens affamés, prêts à en découdre avec le pouvoir en place. Sinon à quoi répondent ces attaques incessantes, au moment où le chef de l’Etat effectue en ce moment des tournées européennes pour inciter les investisseurs à reprendre la destination Côte d’Ivoire ? Surtout à un moment crucial où tous les partenaires financiers s’apprêtent à accorder à la Côte d’Ivoire un allègement de sa dette extérieure. Que gagnent les commanditaires de ces attaques dont le but est de ternir les efforts des autorités ? Ce qu’ils oublient, le programme PPTE (pays pauvres très endettés) n’est pas destiné uniquement aux militants du RHDP. C’est un programme pour tous. Comme celui dont ils tirent déjà profit du développement enclenché, à travers la réhabilitation des voies publiques à Abidjan et à l’intérieur. Ce qui n’était pas le cas, hier. S’ils se plaisent à mettre le pays en retard, ils peuvent continuer. Mais c’est tout le monde qui en sortira perdant.
Encadré 2
Faire pression sur Ouattara et Charles Diby en discréditant Anne Ouloto
Le dossier n’a pas encore été définitivement validé. Le ministère de la Salubrité urbaine a pris soin, dans le cadre de la procédure, de prendre les attaches du ministère de l’Economie et des Finances. Tout a été fait dans les règles de l’art, selon les informations fournies par des sources proches de la Commission chargée de l’appel d’offres. Néanmoins, ceux qui ont été déboutés, ont saisi l’autorité nationale de régulation des marchés publics, tandis que la direction des Marchés publics, qui avait des représentants, dans la COJO, (Commission de jugement des offres) du ministère de la Salubrités, doit donner un avis et non une opposition, pour la validation du dossier. C’est à la suite de cet avis, que le marché sera définitivement attribué à Satarem-Greensol. Parmi ceux qui crient au loup, il y a des citoyens de bonne foi, qui veulent comprendre et restent animés de meilleures intentions. Cependant, il est utile de faire attention à des opérateurs économiques, qui tentent de faire diversion pour obtenir par voie de pression médiatique, et pression populaire, un marché qu’ils n’ont pas voulu remporter de façon transparente. Tenter de faire pression sur les autorités, en discréditant Anne Ouloto et Satarem, n’est pas la bonne solution. On le voit désormais, puisqu’après avoir subi des assauts, attaques et insinuations, Satarem-Greensol lâche ses vérités. Sans oublier que le ministère de la Salubrité finira bien par rompre le silence et répondre publiquement à ses détracteurs, qui distillent tant d’informations dans l’opinion publique. Qui a dit que les affaires et l’argent n’aiment pas le bruit ?
Encadré 3
Ils ont voulu couler Satarem
Dans la commission d’appel d’offres, siègent 7 personnes (2 du ministère de la Aalubrité urbaine, 2 du Bnetd, 1 de la direction des marchés publics et 2 de l’Anasur, maître d’ouvrage). Maître d’œuvre, le BNETD apporte son expertise. Toutefois, l’on a assisté à une volonté de l’expert du Bnetd de dépouiller le ministère de ses prérogatives. Cette situation a conduit à s’en remettre à l’article 74 du code des marchés publics, qui ne rend pas obligatoire l’avis du maître d’œuvre. Par ailleurs, dans de nombreux appels d’offres, il est arrivé que celui qui est classé en première position, ne soit pas bénéficiaire de la décision du politique. Idem pour les appels de candidature. Dans le cas d’espèce, Satarem-Greensol a fait l’objet d’un ostracisme au cours de la procédure. Sur 20 entreprises ayant retiré les dossiers d’appel d’offres à raison d’un million de FCFA payé par retrait, seules 12 entreprises ont effectivement déposé des offres. Des critères rigoureux et sélectifs ont été exigés. Pour être retenu, il fallait obtenir un certain nombre de points. Aucun des trois premiers retenus sur les douze n’a pu obtenir la bonne note. C’est alors qu’au lieu de reprendre à zéro toute la procédure, le ministère de l’Economie et des Finances autorise une consultation restreinte, à l’issue de laquelle, il espère que les trois entreprises arrivées en tête, pourront améliorer leur offre et convaincre la commission. Mais Satarem-Greensol rencontre un sérieux problème. De toutes les 12 entreprises du départ, elle seule a pu obtenir et présenter une garantie bancaire, alors que cela n’était pas exigé au départ. C’était une condition finale, à remplir en cas de présélection. La lettre de caution bancaire, c’est de l’argent en papier. Des membres de la commission des appels d’offres ont confisqué l’orignal du document que la banque exigeait, avant d’établir une autre caution bancaire actualisée. Refusant de prendre en compte la première garantie bancaire déposée, sous prétexte qu’elle n’était pas demandée lors de la première soumission , et n’a donc pas été analysée, la commission refuse pourtant de rendre ledit document bancaire, empêchant du coup d’établir une nouvelle garantie. Cette manœuvre n’ayant pas prospéré, des membres de la commission ont vite fait de dénoncer que Satarem n’a pas obtenu, ni présenté la caution bancaire exigée.
Encadré 4
Ce qui a perdu ISP-Pangola
ISP-Pangola est le consortium créé par Eugène Kouadio. Après avoir récupéré des profits dans une industrie laitière, l’ex-bras droit d’Akossi Bendjo et ex-chef de cabinet de Charles Konan Banny à la Primature, a décidé de se lancer dans le secteur du traitement des ordures. Il crée une société dans la même période que Satarem, et part à la recherche de partenaires techniques étrangers. Eugène Kouadio trouve Pangola, une entreprise qui exerce, entre autres, en Polynésie française et en Nouvelle Zélande. Il se fait aider dans la constitution de son dossier par des experts du BNETD, qu’il a intéressés. Ceux-ci font tout pour l’aider et pour lui faire obtenir le marché, mais leur zèle et leur activisme suscitent le soupçon des services du ministère de la Salubrité urbaine. Le jour de l’ouverture des plis, M. Eugène Kouadio arrive en retard à la séance. Il se présente après 10H00, alors qu’à cette heure les portes devaient être closes. Pourtant, il bénéficie du retard de l’expert du BNETD, Tagro Patrice arrivé 30 mn après 10 heures. Est-ce un simple hasard ? Le seul retard était suffisant, pour recaler ISP-Pangola. Mais la COJO manifeste tolérance. Invité à fournir la totalité des documents exigés, Eugène Kouadio explique qu’à cause de l’accident dont il venait d’être victime, il ne peut produire séance tenante tous les documents. Des membres de la commission s’inquiètent qu’une entreprise pressentie pour être en première position, n’ait la possibilité d’obtenir immédiatement le double des documents exigés. Néanmoins, une prolongation de délai est faite jusqu’à 18 heures le même jour. Malgré cela, les documents ne seront jamais transmis officiellement au cabinet de Mme Anne Ouloto. Cette situation de dossiers incomplets, n’a pas empêché des membres de la commission, de défendre activement la cause d’ISP-Pangola, au détriment de Satarem. La vérité est que nuitamment, ISP aurait obtenu des informations confidentielles. Ceux qui parlent de délit d’initiés, devaient regarder ailleurs. Devant mettre à jour les nouvelles données, et actualiser les calculs au niveau des prix, pour devancer SATAREM, ISP n’a pas pu produire à temps, les documents exigés.
Encadré 5
Palabres dans un hôtel à Bassam
Sekongo Laurent a été limogé. Il n’est plus le directeur de cabinet adjoint de Mme le ministre de la Salubrité urbaine. Informé de la nouvelle, il y a une dizaine de jours, l’intelligent d’Abidjan avait joint les services d’Anne Ouloto avec cette question précise : est-ce vrai que le directeur de cabinet et le chef de cabinet du ministère ont été limogés ou suspendus ? La question était claire, elle portait sur le directeur de cabinet et le chef de cabinet. Les services d’Anne Ouloto n’ont pas eu de mal à dire que c’est faux. « Le directeur de cabinet et le chef de cabinet sont à leurs postes », ont-ils répondu sereinement. En vérité, ils n’ont pas voulu répondre à une question que nous n’avions pas posée, puisque c’est plutôt le directeur de cabinet adjoint qui était concerné. Le ministère d’Anne Ouloto n’ayant pas le droit, selon son décret d’organisation et l’organigramme adopté en conseil des ministres, de démettre un directeur de cabinet adjoint d’une part et d’autre part dans l’attente d’une nomination d’un secrétaire général , il a été décidé de mettre fin aux fonctions de Sekongo Laurent . Toutefois, cette explication officielle semble ne pas résister aux informations, selon lesquelles des sources proches d’ISP-Pangola reprochent à l’ex-directeur de cabinet d’avoir perçu de l’argent en promettant l’obtention du marché. L’affaire ayant mal tourné, les victimes réclament leur argent. Cela a donné lieu, il y a quelques jours, à une réunion de vérité dans un hôtel de Grand-Bassam. Des comptes ont été demandés, et des menaces ont été proférées. Pas encore saisie officiellement d’une plainte de cette nature, Mme le ministre Anne Ouloto, selon nos informations, pourrait néanmoins diligenter une enquête administrative interne, pour en savoir un peu plus. L’ex-directeur de cabinet adjoint, aurait fait preuve d’un activisme et d’une grande complicité avec Patrice Tagro, dans la défense des dossiers ISP-Pangola et Greencity, au point de mettre la poudre aux yeux de son entourage.
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