Par Joël T. | L’Intelligent d’Abidjan
Les détenus proches de l’ex-président ivoirien et tous ceux qui seront reconnus coupables de crimes lors de la crise postélectorale, ne connaîtront pas le même sort que Laurent Gbagbo, incarcéré à la Cour Pénale Internationale (CPI) depuis le 29 novembre 2011. C’est en tout cas le souhait du président Alassane Ouattara.
SIMONE EHIVET GBAGBO, Séka Yapo Anselme, Charles Blé Goudé, le général Brunot Dogbo Blé et tous les détenus proches de La Majorité Présidentielle (LMP), seront jugés en Côte d’Ivoire dans le cadre des enquêtes ouvertes pour faire la lumière sur les crimes commis lors de la crise postélectorale. Dans un entretien avec la chaîne française France 24 et Radio France internationale (RFI), le président Alassane Ouattara a clairement donné sa position sur ce sujet. Son souhait est que tous les procès pour crimes de sang et crimes économiques commis au cours de cette crise, se tiennent en Côte d’Ivoire. « C’est une question que nous continuons d’examiner. Entendons-nous bien. FRCI veut dire les ex-Fanci, c’est-à-dire, les ex-forces armées nationales de Côte d’Ivoire et les ex-Fafn c’est-à-dire les forces armées des ex-Forces Nouvelles. Les deux
travaillent ensemble. Les enquêtes concernent tout le monde, aussi bien ces deux forces que d’autres personnes, même des civils (…) Je préfère que la justice soit rendue en Côte d’Ivoire», a expliqué le chef de l’Etat ivoirien au cours de son séjour de trois jours en France. Laurent Gbagbo a été transféré à La Haye, parce que, selon Alassane Ouattara, la Côte d’Ivoire n’avait pas les moyens de le juger. «La Cour pénale internationale est une Cour indépendante certes, la justice est totalement impartiale, et j’ai préféré pour ma part, donner ce cas à la Cour pénale internationale», a-t-il expliqué. n’iront pas à la CPI.
LE PARQUET IVOIRIEN SUR LA SELLETTE
Si le vœu du chef de l’Etat est exaucé, le procureur de la République, Simplice Koffi Kouadio et le tribunal de première instance d’Abidjan auront la responsabilité de juger Mme Simone Gbagbo, le capitaine Séka Yapo Anselme dit Séka Séka, Charles Blé Goudé, le général Brunot Dogbo Blé et tous les autres. Ils échappent, du coup, au procureur Luis Moreno-Ocampo. Lors de son passage à Abidjan à la mi-octobre, l’Argentin avait évoqué le transfèrement à La Haye de trois à six personnes. «Nous envisageons diligenter nos enquêtes à l’égard de trois à six personnes. Nos efforts seront concentrés sur les personnes les plus responsables et les crimes les plus odieux. En ce qui concerne les autres personnes présumées coupables ou responsables, elles feront l’objet d’enquêtes des autorités judiciaires ivoiriennes compétentes», avait-il précisé. Les chefs de l’ex FAFN visés par les ONG, devraient également être jugés éventuellement dans le pays. Entre cet- te déclaration et l’intervention du président Alassane Ouattara, le vendredi 27 janvier 2012, beaucoup d’eau a coulé sous le pont. Cela pourrait s’expliquer par le souci du chef de l’État de réussir la réconciliation entre les Ivoiriens.
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